Accès de tension dans la Bande de Gaza
Que le futur président Obama le veuille ou non, le conflit israélo-palestinien s'invitera rapidement à sa table diplomatique. Le sursaut d'hostilités qui a agité Israël et Gaza, ces dernières 48heures, en a été un clair rappel.
- Publié le 06-11-2008 à 00h00
Correspondante à Jérusalem Que le futur président Obama le veuille ou non, le conflit israélo-palestinien s'invitera rapidement à sa table diplomatique. Le sursaut d'hostilités qui a agité Israël et Gaza, ces dernières 48heures, en a été un clair rappel. Mardi, pour la première fois en cinq mois de cessez-le-feu, l'armée israélienne a effectué de brèves incursions dans le sud et le centre de la Bande de Gaza. Ses blindés et son aviation y ont démoli plusieurs maisons, tuant au moins six combattants islamistes et en blessant plusieurs autres. Quelques soldats ont aussi été blessés dans des échanges de feu.
Objectif, selon les porte-parole israéliens : détruire un tunnel que les Palestiniens avaient creusé près de la frontière pour enlever des soldats israéliens. Car l'armée insiste : les milices du Hamas à Gaza continuent à profiter du cessez-le-feu pour s'armer, s'entraîner, fortifier leurs positions militaires et planifier des attaques contre Israël. L'opération de mardi n'était donc pas une violation de la trêve, selon Israël, mais de la "légitime défense" ponctuelle pour démanteler une menace immédiate.
Elections américaines
Pour les islamistes, toutefois, la violation de la trêve était claire, Israël étant résolu, selon eux, à torpiller les efforts de réconciliation auxquels s'essaient actuellement le Hamas et le Fatah, sous la houlette de l'Egypte. Et ils accusent Israël d'avoir choisi de frapper durant les élections américaines, afin que son attaque passe inaperçue de l'opinion internationale. En tout cas, pour venger ses morts, le Hamas a bombardé mercredi le sud d'Israël d'une cinquantaine de roquettes artisanales. Deux ont atteint la ville côtière d'Ashkelon. Comme dans la plupart des cas par le passé, ces Kassames n'ont fait ni victimes ni dégâts, mais ont semé la panique parmi la population locale qui avait perdu l'habitude de courir aux abris.
Visite de Rice
Cependant, tout en s'accusant mutuellement de provocation, les responsables militaires israéliens et la direction du Hamas affirment chacun vouloir préserver la trêve signée entre eux le 19juin, via médiation égyptienne. Car le gouvernement Hamas tient à préserver l'ouverture - fut-elle minimale - des frontières de Gaza, et Israël tient à préserver le calme qui fait le plus grand bien à ses localités dans le sud du pays. Mais le terrain reste nerveux. Et les analystes sont d'accord : ce n'est pas la énième navette que la secrétaire d'Etat "sortante", Condoleezza Rice, doit entamer ce jeudi entre Jérusalem et Ramallah, qui permettra d'achever le processus de paix avant le départ de l'administration Bush.
