Faute de pouvoir espérer un accord de paix israélo-palestinien avant la fin du mandat de George Bush, Condoleezza Rice a obtenu le soutien escompté des deux parties et du Quartet au processus relancé voilà un an par l'administration américaine à Annapolis (Etats-Unis). Réunis dimanche 9 novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte, les représentants du groupe (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) ont pressé Israéliens et Palestiniens de poursuivre les négociations dans ce cadre, en dépit de leurs difficultés politiques internes et des obstacles qui demeurent.
Les pourparlers restent suspendus au changement d'administration en janvier aux Etats-Unis et aux législatives anticipées en Israël (le 10 février), entraînées par la démission du premier ministre israélien Ehoud Olmert, mis en cause dans des affaires de corruption. Ils sont également entravés par la lutte de pouvoir entre les principaux mouvements palestiniens Hamas et Fatah. "Sans minimiser les fossés et les obstacles qui restent", le Quartet estime cependant que "les négociations présentes sont substantielles et prometteuses". Le groupe "réitère son appel aux parties pour une application entière de leurs obligations conformément à la première phase de la Feuille de route, dont le gel de l'activité de colonisation [par des Israéliens dans les territoires occupés] et le démantèlement de l'infrastructure du terrorisme".
CONFÉRENCE INTERNATIONALE AU PRINTEMPS
Condoleezza Rice avait préalablement rencontré les différentes parties en présence
lors de ce qui devrait être sa dernière tournée dans la région en tant
que secrétaire d'Etat américaine. Le président palestinien Mahmoud Abbas avait réitéré vendredi son soutien au processus, qui a "jeté des bases solides". Dimanche, la ministre des affaires étrangères israélienne et candidate au poste de premier ministre, Tzipi Livni, a affirmé qu'"il a été convenu que nous continuions les négociations pour parvenir à un accord de statut final afin de mettre fin au conflit entre Israël et les Palestiniens"."Nous avons décidé que jusqu'à ce que tout soit approuvé, rien n'est approuvé. L'idée est d'atteindre une compréhension de toutes les questions et (nous sommes) convenus que les négociations seraient discrètes", a-t-elle ajouté. En revanche, l'autre candidat à la tête du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahu, s'était montré moins enthousiaste.
Alors que Barack Obama, qui entrera à la Maison Blanche le 20 janvier, a fait des guerres en Irak et en Afghanistan ses priorités, l'émissaire du Quartet, Tony Blair, l'a appelé à "s'emparer de cette question [israélo-palestinienne] dès le premier jour". Le groupe a convenu que le printemps 2009 "serait une date adéquate pour une rencontre internationale à Moscou". D'ici là "nous serons très présents les uns et les autres avec les Israéliens et les Palestiniens pendant les trois prochains mois", a assuré le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner.
Mme Rice craint que son successeur à Washington ignore le processus d'Annapolis et son approche globale, qu'elle estime indispensable, indique son entourage. Alors que les précédentes négociations israélo-palestiniennes s'étaient toujours concentrées sur le volet politique, le processus d'Annapolis avance, dans le même temps, sur un programme de développement économique des Territoires palestiniens animé par M. Blair, et la création de premières structures étatiques pour favoriser la création d'un Etat palestinien. Et les succès - limités - obtenus en un an concernent ces deux derniers volets.
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