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La droite israélienne en position de force à deux mois et demi des élections législatives

Le parti travailliste, en perte de vitesse, est menacé par la refondation du parti de gauche Méretz.

Par Michel Bôle-Richard

Publié le 21 novembre 2008 à 15h56, modifié le 21 novembre 2008 à 15h56

Temps de Lecture 3 min.

Dans la perspective des élections générales prévues le 10 février, une nouvelle donne politique israélienne se met en place. Dans tous les partis, c'est le grand remue-ménage avant cette échéance capitale, précipitée par l'incapacité de Tzipi Livni à former un gouvernement. Chaque parti se range en ordre de bataille. Tout d'abord pour la constitution des listes, dont le choix devra être effectué lors des primaires début décembre. Ensuite pour le positionnement sur l'échiquier politique en fonction de l'évolution de la situation depuis le dernier scrutin du 28 mars 2006.

En près de trois ans, les choses ont bougé. Aujourd'hui, c'est le Likoud, parti de droite, qui est en pôle position. Les derniers sondages le placent devant son principal adversaire du centre, Kadima, le parti de Tzipi Livni (34 sièges contre 28 sur un total de 120). L'affrontement s'annonce très dur.

Le chef du parti de droite, Benyamin Netanyahou, est convaincu que la revanche est à portée de main après l'affront subi lors des dernières élections législatives (12 sièges) et la cassure de son parti provoquée par la création par Ariel Sharon de Kadima en 2005. Il entend donc mettre toutes les chances de son côté et se constitue une équipe de choc pour l'emporter le 10 février et former avec les autres partis de droite et les formations religieuses une majorité qui rectifiera ce qu'il considère être "les dérives" de l'actuel gouvernement.

Benyamin Netanyahou est parvenu à rallier des hommes qui par le passé n'ont pourtant pas ménagé les critiques à son égard, comme le libéral Dan Meridor, ancien ministre de la justice, et Benny Begin, fils de l'ex-premier ministre Menahem Begin. Tous deux ont sans doute senti que le vent de la victoire soufflait en direction de "Bibi", le surnom de M. Netanyahou.

C'est également ce qu'a compris l'ancien chef d'état-major, Moshé Yaalon, qui vient également de rejoindre le Likoud. "Pour moi c'est le soldat numéro un en Israël. Nous avons besoin des meilleurs hommes pour servir le public", s'est rengorgé Benyamin Netanyahou. Cette "dream team" commence sérieusement à inquiéter les parlementaires du Likoud qui craignent d'être recalés dans les bas-fonds de la liste pour faire de la place aux nouvelles vedettes.

Cette équipe de choc composée de personnalités, comme Moshé Yaalon et Benny Begin, nettement marquées à droite, pourrait renforcer, en cas de victoire, l'intransigeance de Benyamin Netanyahou qui estime que Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, n'est pas un interlocuteur valable ; que les frontières d'Israël vont jusqu'au Jourdain ; qu'il n'est pas question de discuter du statut de Jérusalem qui doit rester "indivisible" ni, a fortiori, du retour des réfugiés dont "les camps doivent être démantelés". Une victoire du Likoud, hostile également à la restitution du Golan à la Syrie, pourrait compromettre le processus de paix avec les Palestiniens et des négociations avec Damas.

UN NOUVEAU PARTI DE GAUCHE

Pour le leader du Likoud, il faut d'abord renforcer l'économie palestinienne avant d'aborder les questions politiques car "la paix économique renforcera la paix politique". Salam Fayyad, premier ministre palestinien, a qualifié cette idée de "naïve" estimant que cela ne "l'intéresse pas de redéfinir l'occupation mais d'y mettre un terme".

Face à ce renforcement de la droite, qui appuie son discours sur l'échec de la guerre du Liban et sur les menaces qui pèsent aux frontières avec le Hezbollah et le Hamas, ainsi que le nucléaire iranien, Kadima perd du terrain et les travaillistes sont en décrépitude. Selon les sondages, le parti d'Ehoud Barak passerait de 19 à 10 sièges. Depuis son élection en juin 2007, son leadership a été sérieusement critiqué au sein du parti en raison de son autoritarisme, d'une ligne politique fluctuante et de conflits permanents avec certains cadres. Son principal adversaire à la direction du parti, Ami Ayalon, vient de démissionner. D'autres personnalités menacent de le faire. Le refus de M. Barak de s'engager à ne pas rejoindre le Likoud en cas de victoire de ce parti a jeté un nouveau trouble parmi les travaillistes. "Depuis de nombreuses années, il y a un large écart entre ce que le parti dit et ce qu'il fait", a déploré l'écrivain Amos Oz.

Avec une trentaine d'autres personnalités dont Abraham Burg, ancien président de la Knesset (Parlement), Amos Oz a lancé les bases d'une réflexion afin de créer un nouveau parti de gauche, dont le noyau central pourrait être constitué par le Méretz, et ainsi créer une alternative au Parti travailliste sinistré.

Redynamisé, le Méretz constituerait alors une force d'appoint non négligeable pour Kadima dans le cadre d'une coalition. Même s'il reste deux mois et demi avant les élections, ce combat apparaît de plus en plus comme celui de la survie pour Kadima et Tzipi Livni.

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