Rentrer dans le rang
Une classe dans une école juive orthodoxe
Prenez note que cet article publié en 2008 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Radio-Canada apprend qu'une entente est intervenue entre Québec et trois écoles de la communauté juive orthodoxe de Montréal qui n'enseignaient pas le programme pédagogique obligatoire.
Il y a deux ans, Radio-Canada révélait que trois écoles de la communauté juive orthodoxe de l'arrondissement d'Outremont, à Montréal, n'enseignaient pas le programme pédagogique qui est obligatoire au Québec.
Or, en vertu de la Loi d'accès à l'information, nous avons appris qu'une entente a été signée avec le gouvernement de Jean Charest afin de régulariser leur situation d'ici 2013.
Les faits
Dans des écoles fréquentées par des adolescents de la communauté juive orthodoxe, aucun enseignement du français langue seconde n'est offert. Tel est le constat du ministère de l'Éducation, selon des documents obtenus par Radio-Canada.
Cette vérification a aussi permis d'apprendre que le programme pédagogique du Québec n'est respecté qu'en partie pour ce qui est de l'enseignement de certaines matières.
Selon nos calculs, l'enseignement est respecté en partie pour ces matières:
- à 80 % pour les mathématiques;
- à 45 % pour les sciences et la technologie;
- à 10 % pour la géographie;
- et à 10 % pour l'anglais langue seconde.
Des négociations afin de les faire rentrer dans le rang ont eu lieu. Un échéancier établi vise à ce que, d'ici 2013, le programme pédagogique soit enseigné à ces jeunes garçons qui consacrent beaucoup d'heures à la lecture de la Torah, leur texte sacré.
Selon Yann Bernard, l'avocat qui a négocié l'entente, il y a toutefois un cours dont l'enseignement posera problème. Il s'agit de celui traitant de l'éthique de la culture religieuse. En effet, de nombreuses personnes de la communauté disent vouloir se prévaloir de la possibilité de voir leurs enfants exemptés.
Le point de vue gouvernemental
Selon la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, ce sera le plus gros morceau à faire passer. Elle est ainsi consciente des difficultés à venir.
C'est sûr que ça va être le plus gros morceau à faire passer. [...] Ce n'est pas une notion d'accommodement raisonnable. C'est véritablement de s'assurer que nos matières obligatoires sont enseignées dans ces écoles.
La ministre Courchesne est néanmoins satisfaite de l'entente, parlant d'une ouverture qui n'avait jamais existé auparavant.
Certaines écoles de la communauté juive ont fonctionné en marge du programme pédagogique du Québec depuis plus de 50 ans. Le débat sur les accommodements raisonnables a permis de les mettre en perspective.