La Société générale et son président, Daniel Bouton, ont été relaxés, jeudi 11 décembre, par le tribunal correctionnel de Paris, dans l'affaire de blanchiment d'argent dite du Sentier II. Trois autres cadres dirigeants de la banque – Emmanuel de Bouard, Jean-Paul Leblanc et Philippe Vigue – ont également été relaxés par la 11e chambre correctionnelle, qui avait à juger 151 prévenus et quatre banques soupçonnés d'être impliqués dans un vaste trafic de chèques entre la France et Israël de 1996 à 2001.
La Société générale, en tant que personne morale, et les quatre dirigeants étaient poursuivis pour blanchiment aggravé. Selon l'accusation, 210 millions de francs (32 millions d'euros) auraient circulé de 1998 à 2001 sur huit comptes détenus à la banque par sept associations ou entreprises. Alors que l'instruction avait estimé que les banques avaient connaissance de l'origine frauduleuse des sommes en cause, le parquet avait au contraire considéré que cet "élément intentionnel" ne pouvait être imputé à la Société générale et avait requis une relaxe.
Daniel Bouton a assisté au début de l'audience puis s'est éclipsé sans faire de déclaration, tandis que le tribunal continuait d'égrener son jugement concernant les 151 prévenus. Son avocat, Me Jean Veil, a salué "une décision cohérente, conforme aux réquisitions". "C'est la Société générale qui est blanchie, ce n'est pas elle qui faisait du blanchiment", a-t-il lancé. PDG de 1997 jusqu'à mai 2008, désormais président du conseil d'administration, M. Bouton, 58 ans, encourait jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 750 000 euros d'amende.
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