A Tunis, en 1942, deux amies d'enfance partagent la même maison d'un quartier où juifs et musulmans vivent en harmonie. Elles ont 16 ans et rêvent chacune de vivre la vie de l'autre. Nour et Myriam sont à l'âge, 16 ans, où l'on attend son prince charmant. Les traditions, l'ambition sociale de leurs mères, les menacent de mariages arrangés. Nour souffre de ne pas aller à l'école comme Myriam. Elle flirte avec son cousin Khaled sous le regard envieux de Myriam, qui se retrouve mariée à un riche médecin. L'entente des deux adolescentes est compromise par l'arrivée de l'armée allemande et la ségrégation dont est victime la communauté juive. Comme la plupart des nationalistes arabes de l'époque, Khaled est pro-allemand et interdit à Nour de voir sa complice.
Auteur de La Petite Jérusalem, Karin Albou poursuit l'exploration des cohabitations entre les communautés juive et arabe, et le portrait d'une jeune fille affranchie dans un milieu répressif à l'égard des femmes. Moins réussi, Le Chant des mariées peint une période méconnue de l'histoire du Maghreb de façon intimiste, un rien prévisible et démonstrative peut-être (en particulier à cause de la structure binaire du récit), mais où l'évocation des rites religieux et sexuels se fait d'une manière sensible, et où l'auteur confirme son talent à filmer de façon délicate et troublante la peau, le corps.
Film français de Karin Albou avec Lizzie Brocheré, Olympe Borval. (1 h 40.)
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