Nouveaux raids, nouvelles victimes

Des pompiers palestiniens arrosaient lundi des bâtiments détruits par l'aviation israélienne.
Photo : AFP / MAHMUD HAMS
Prenez note que cet article publié en 2008 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des bombardements de l'aviation israélienne menés dans la nuit de lundi à mardi font au moins 10 morts dans la bande de Gaza.
Les bombes ont continué de pleuvoir sur la bande de Gaza, dans la nuit de lundi à mardi.
Des sources du Hamas et des témoins ont rapporté que des dizaines de raids aériens avaient eu lieu. Ils ont notamment bombardé le siège du premier ministre, Ismail Haniyeh, ainsi que des bâtiments des ministères de la Défense, des Affaires étrangères et des Finances. Des situées à proximité maisons ont aussi été détruites.
Au moins 10 personnes ont été tuées au cours de ces attaques et une quarantaine d'autres ont été blessées.
Ces nouvelles frappes portent ainsi le bilan des raids aériens à au moins 355 morts, dont 57 civils, et plus de 1460 blessés.
Dans la nuit de dimanche à lundi ainsi que lundi matin, d'autres cibles du Hamas ont été bombardées. Parmi elles, l'Université islamique de Gaza et une mosquée à Jabaliya, dans le nord du petit territoire. Cinq fillettes d'une même famille âgées de 1 à 12 ans et habitant près la mosquée sont mortes lors de cette attaque.
D'autre part, trois Israéliens ont été tués et sept autres blessés par la chute de roquettes palestiniennes, dans le sud de l'État hébreu. Cela porte à quatre le nombre de morts du côté israélien depuis le début de l'opération israélienne contre le Hamas.
Lundi, la Maison-Blanche a de nouveau réagi aux raids meurtriers menés par l'État hébreu dans la bande de Gaza. Pour que prennent fin les hostilités en cours, tranche-t-elle, le Hamas doit cesser ses tirs de roquettes sur Israël et accepter un cessez-le-feu « durable ».
« Une guerre sans merci »
Signe que le bilan risque de s'alourdir, l'État hébreu dit être engagé dans une « guerre sans merci » contre le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza.
Nous n'avons rien contre les habitants de Gaza, mais nous sommes engagés dans une guerre sans merci contre le Hamas et ses alliés.
« La retenue que nous avons observée est une source de force. Nous nous battons avec un avantage moral. Eux tirent sur des civils délibérément. Nous traquons les terroristes et nous évitons tant que possible de porter atteinte à des civils, alors que les gens du Hamas agissent et se cachent intentionnellement au sein de la population », a ajouté le ministre de la Défense devant le Parlement israélien.

Scène de panique au nord de la bande de Gaza lors d'un raid aérien israélien
Photo : AFP / Mohammed Abed
« À notre grand regret, il y a des victimes civiles, même si elles ne sont pas nombreuses. Nous ne voulons pas porter atteinte à des femmes, des enfants, des hommes, et nous n'empêchons pas une aide humanitaire », a-t-il dit.
Dimanche, M. Barak avait averti que l'armée israélienne « élargira et intensifiera ses opérations à Gaza autant que nécessaire », avant d'ajouter que « cela ne sera pas de courte durée et ne sera pas facile ».
Malgré le concert de réprobation sur tous les continents, le chef adjoint de l'état-major israélien affirme qu'au terme de l'offensive, aucun édifice du Hamas ne restera debout, ce qui laisse présager une incursion de l'armée.
Attaque terrestre imminente?
Lundi matin, Israël continuait à masser des troupes et des chars aux abords de la bande de Gaza. L'État hébreu a aussi décrété le secteur frontalier longeant la bande de Gaza « zone militaire fermée », prélude probable d'une attaque terrestre imminente.
Sur les ondes de RDI, la journaliste Danièle Kriegel a fait valoir qu'une telle attaque n'aurait néanmoins pas lieu à court terme, Selon elle, la mobilisation des 6500 réservistes est toujours en cours, tout comme l'appel en renfort de soldats et de blindés.
Elle estime aussi qu'il est difficile, voire impossible, de prévoir le moment et l'ampleur d'un éventuel raid terrestre.
Pour le quotidien Le Monde, il reste maintenant à savoir si l'armée israélienne optera pour une opération terrestre d'envergure, ou s'il va s'agir d'opérations ponctuelles en bordure de la bande de Gaza. Ces dernières viseraient à « nettoyer » les sites de lancement de roquettes, ce que les attaques aériennes peuvent difficilement faire.
Une opération préparée
Contrairement à la guerre qui a opposé l'armée israélienne au Hezbollah libanais en 2006, l'opération militaire lancée samedi dans la bande de Gaza avait été minutieusement préparée, ont rapporté lundi plusieurs quotidiens israéliens et occidentaux.
Le tout avait pour but, soulignent-ils, de donner un grand coup et de prendre par surprise le Hamas, que les autorités israéliennes voudraient voir disparaître de la scène politique palestinienne.
Pour ce faire, Israël a multiplié les gestes pour laisser croire au Hamas qu'elle n'envisageait pas une opération militaire imminente. Geste parmi d'autres, le bureau du premier ministre avait pris soin d'informer la presse que le cabinet se réunirait le dimanche 28 décembre pour « discuter » d'une possible opération massive à Gaza, laissant ainsi entendre qu'aucune action ne serait donc entreprise avant ce jour.
Parmi les journaux qui abondent dans ce sens, on compte le Guardian britannique, et les quotidiens israéliens Haaretz et Yediot Aharonot.
Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters, La Presse canadienne et Associated Press