Les forces terrestres prêtes à agir à Gaza
Les forces terrestres israéliennes sont prêtes à agir contre le Hamas à Gaza, a affirmé mardi à l'AFP une porte-parole militaire sans donner d'indication sur le moment choisi pour une telle action. L'offensive d'Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza est "la première phase parmi plusieurs" déjà approuvées par le cabinet de sécurité, a affirmé mardi le Premier ministre Ehud Olmert. Israël prêt "à des semaines de combat" contre le Hamas Opinion: Vers Gaza en traînant les pieds L'attaque de Gaza provoque une crise interarabe Au moins 10 morts dans une série de raids israéliens
- Publié le 30-12-2008 à 00h00

Correspondante à Jérusalem Le troisième jour de "Plomb durci" sur la Bande de Gaza a encore été consacré essentiellement à l'activité aérienne, combinée avec des tirs de la marine israélienne. Mais parallèlement, l'offensive terrestre s'est faite imminente. Lundi soir, on l'attendait pour la nuit. L'armée a déclaré la périphérie immédiate de Gaza "zone militaire fermée", pour y empêcher la circulation civile et faciliter les préparatifs d'incursion des troupes d'infanterie, blindés et ingénierie. "Une guerre sans merci", a prévenu le ministre de la Défense, Ehoud Barak, lundi à la Knesseth.
Dans la journée, les frappes aériennes ont ciblé non seulement des "cerveaux terroristes", dont le chef du Jihad islamique, Ziad Abou Tir, et des centres d'opération, dont l'université islamique de Gaza qui abrite des laboratoires d'explosifs, mais aussi des bâtiments publics et administratifs du gouvernement Hamas. Dont le bureau du premier ministre Ismaïl Hanyé et le ministère de l'Intérieur. Comme en 2002, lors de la seconde intifada palestinienne en Cisjordanie, lorsque Tsahal nivela les institutions civiles de l'Autorité palestinienne de Yasser Arafat. Les bâtiments visés à Gaza sont d'ailleurs hérités de l'époque où le Fatah de Yasser Arafat et Mahmoud Abbas régnait sur Gaza. La plupart étaient vides au moment des frappes.
Au total, lundi soir, déjà quelque 350 morts palestiniens, dont un nombre croissant de civils - sûrement une soixantaine, selon des témoins locaux. En même temps, M.Barak a autorisé l'entrée à Gaza de convois d'aide supplémentaire, en coordination avec les organisations humanitaires. Israël espère ainsi prouver qu'il ne combat pas la population civile de Gaza, et retarder les pressions internationales en vue d'un cessez-le-feu. Mais les Palestiniens ont également continué à tirer sur Israël. Au moins 70 roquettes se sont abattues lundi sur le sud du pays. Y compris dans les villes d'Ashkelone et Achdod, faisant au moins trois morts et plusieurs blessés graves, dont des arabes israéliens. De violents remous ont par ailleurs continué à agiter Jérusalem-Est où des manifestants palestiniens se sont heurtés aux forces de l'ordre israéliennes, et Hébron où les Palestiniens ont surtout manifesté contre leur propre président, Mahmoud Abbas, qu'ils accusent de collusion avec Israël. Pour écarter les critiques à son égard, M.Abbas et le comité exécutif de l'OLP à Ramallah ont appelé à l'envoi d'une force internationale à Gaza pour y protéger la population civile "des crimes israéliens". Ahmed Koreyié, qui dirige les négociations de paix avec Israël, a annoncé la suspension de ces négociations "tant que durera l'agression israélienne". Le Hamas a démenti lundi soir que son leader en exil, Khaled Machal, s'était dit prêt dans la journée à une trêve en échange de la levée du blocus israélien. "A Israël de cesser son agression en premier", dit un communiqué officiel des islamistes.
Le bruit court à Gaza qu'une des frappes israéliennes a blessé le soldat Chalit, tenu en otage à Gaza depuis deux ans et demi. Israël n'y croit pas et y voit de la guerre psychologique de la part du Hamas. Car l'otage est un atout trop précieux dans un éventuel échange de prisonniers palestiniens, pour que ses ravisseurs le laissent mourir.