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Une opération terrestre contre Gaza se précise

L'offensive "Plomb durci", lancée le 27 décembre, va continuer. La deuxième phase de l'opération pourrait même débuter dès vendredi 2 janvier.

Par Michel Bôle-Richard

Publié le 01 janvier 2009 à 14h19, modifié le 01 janvier 2009 à 14h34

Temps de Lecture 4 min.

Malgré les pressions internationales, Israël a refusé, mercredi 31 décembre 2008, les propositions de trêve formulées tant par l'Union européenne (UE) que par le Quartet (Etats-Unis, UE, Russie et ONU). "Nous n'avons pas entrepris une opération dans la bande de Gaza pour la terminer alors même que les roquettes continuent de tomber comme auparavant", a déclaré le premier ministre israélien Ehoud Olmert au terme d'une réunion du cabinet de sécurité qui a duré six heures.

L'offensive "Plomb durci", lancée le 27 décembre, va donc continuer. Tout est prêt. La deuxième phase de l'opération pourrait même débuter dès vendredi 2 janvier. M. Olmert a estimé qu'"Israël a fait preuve de retenue pendant des années et accordé une chance à la possibilité d'un cessez-le-feu, mais le Hamas l'a violé".

Le premier ministre israélien n'a pas fait grand cas de la menace agitée mercredi par le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de renoncer aux négociations de paix avec Israël pour ne pas cautionner l'"agression" de l'Etat juif contre Gaza. De son côté, la Ligue arabe tente d'obtenir l'adoption d'une résolution par les Nations unies en faveur d'un cessez-le-feu.

Le chef du gouvernement israélien a malgré tout fait remarquer : "Si les conditions s'y prêtent, et si l'on nous propose une solution qui nous garantit une meilleure sécurité dans le Sud, nous pèserons le pour et le contre." "Mais nous n'en sommes pas encore là", a-t-il fait valoir, estimant que "la force de dissuasion d'Israël" était en jeu.

La proposition faite par la France d'une trêve humanitaire de 48 heures a également été rejetée. "Il n'y a pas de crise humanitaire à Gaza, a insisté M. Olmert. Nous fournissons de façon constante de la nourriture et des médicaments et un cessez-le-feu humanitaire n'est donc pas nécessaire."

En dépit de plus de 400 morts déjà enregistrés depuis le 27 décembre, l'Etat juif entend donc poursuivre la guerre. Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas), de son côté, s'est déclaré favorable à l'instauration d'une trêve à condition que les points de passage de Gaza soient à nouveau ouverts et " que l'agression d'Israël soit stoppée sans condition", a annoncé Ismaïl Haniyeh, premier ministre du Hamas. "Nous pourrons alors discuter de toutes les questions de manière positive", a-t-il ajouté.

Les dirigeants de la bande de Gaza ont toujours affirmé que la trêve de six mois - commencée le 19 juin - n'avait pas permis d'améliorer la situation de la population. Les points de passage vers Israël sont restés fermés et celui de Rafah, en direction de l'Egypte, n'a pratiquement jamais été ouvert. Les leaders du Hamas ont toujours exigé que la reconduction du cessez-le-feu soit associée à la fin de ce blocus, qui n'a cessé de se renforcer depuis leur prise du pouvoir à Gaza en juin 2007.

Aujourd'hui encore, les deux questions sont liées. L'Etat juif ne semble cependant pas disposé à remettre en question le blocus imposé à ce territoire considéré officiellement comme "une entité hostile" depuis septembre 2007. Ce qui signifie que toute initiative diplomatique doit permettre d'aboutir à un accord sur ce point capital du blocus pour établir un cessez-le-feu durable.

En attendant, l'opération "Plomb durci" va reprendre et probablement se traduire par une incursion terrestre, même si Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères français, pense que "ce n'est pas une solution, car cela causera beaucoup de morts". Ehoud Olmert en convient également, affirmant : "Nous savons ce que sera le prix à payer pour permettre à la population du Néguev de vivre sans inquiétudes."

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"Nous sommes prêts à tous les cas de figure et nous combattrons jusqu'au dernier souffle", a répondu à l'AFP le chef du groupe parlementaire du Hamas, Moushir Al-Masri. Abou Obeida, porte-parole de l'aile militaire, a quant à lui prévenu : "Si vous entrez à Gaza, les enfants vont ramasser vos chairs et les restes de vos tanks qui seront répandus dans les rues." Au-delà des sinistres fanfaronnades, tout le monde est conscient en Israël des risques que comporte une invasion, même partielle, de la bande de Gaza, plus compliquée que les raids aériens menés jusqu'à présent. Le risque de bavures ou d'enlisement n'est pas à négliger.

L'état-major israélien affirme que les leçons de la deuxième guerre du Liban de l'été 2006 ont été tirées. Alors que 71 % des Israéliens sont favorables à la poursuite de l'offensive, selon un sondage publié jeudi 1er janvier par le quotidien Haaretz, les raids aériens continuent. Selon l'armée, 25 cibles ont été frappées, mercredi, dont une mosquée dans laquelle des combattants étaient supposés se cacher. Jeudi matin, c'est le siège du Conseil législatif palestinien (Parlement) qui a été touché par des missiles.

La marine a également ouvert le feu sur plusieurs bâtiments. Près de 500 objectifs ont déjà été détruits depuis le 27 décembre.

Par ailleurs, les roquettes continuent de tomber sur le sud d'Israël. Au moins 60 projectiles ont été tirés mercredi, dont quatre ont atteint Beersheva, à 40 kilomètres de la frontière de la bande de Gaza. Une école vide a été touchée. La zone militaire fermée autour de Gaza a été étendue à 40 kilomètres.

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