Les troupes israéliennes sont entrées à Gaza

Les troupes israéliennes sont entrées à Gaza

    Des troupes israéliennes sont entrées en nombre samedi soir dans la bande de Gaza afin de prendre le contrôle des régions d'où sont tirées les roquettes. Des chars  ont ouvert le feu sur des positions du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, essuyant en retour des tirs de mortier, selon des témoins. L'armée israélienne a notamment bombardé un dépôt de fioul provoquant un important incendie. Des dizaines de Palestiniens armés ont été tués dans les heures qui ont suivi l'offensive terrestre, selon un responsable militaire israélien. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira cette nuit, comme l'avait souhaité Mahmoud Abbas, le président palestinien qui n'exerce plus aucun contrôle sur la bande de Gaza d'où il a été délogé par les islamistes du Hamas en juin 2007.

    «Les combats vont durer de nombreux jours», a annoncé le bureau du ministre de la Défense Ehud Barak, qui mobilisait samedi soir des milliers de réservistes. L'armée a, par ailleurs, menacé les Gazaouis qui aideraient les «terroristes» du Hamas. L'Etat hébreu se prépare à  affrontements à sa frontière nord avec le Liban :  «Nous espérons que le front nord restera calme, mais nous sommes prêts à toute éventualité. Nous ne cherchons pas la confrontation sur le front nord», a déclaré le ministre, dans un avertissement voilé au Hezbollah.

    Les menaces du Hamas

    La branche armée du mouvement de résistance islamique a aussitôt avertit que l'Etat hébreu allait payer «un lourd tribu» en représailles. Avant l'incursion, Khaled Mechaal, le chef du Hamas qui vit en exil à Damax, avait assuré sur la chaîne Al-Jazira que son mouvement «ne capitulerait pas» et prévenu qu'un «sombre destin» attendait Israël s'il mettait le pied à Gaza. «Si vous commettez la stupidité de lancer une offensive terrestre, un destin sombre vous attendra à Gaza. Ce sera là votre malédiction, la colère de Dieu tombera sur vous», avait-il poursuivi.

    Dans un message diffusé sur sa radio interne samedi, le Hamas a menacé d'enlever des soldats israéliens en cas d'offensive terrestre. «S'ils (les Israéliens) entrent (dans Gaza), Gilad Shalit aura de nouveaux amis», a-t-il averti, en allusion au soldat israélien capturé le 25 juin 2006 par un commando palestinien et détenu depuis dans Gaza.

    Le chef du Hezbollah libanais -l'autre bête noire  d'Israël-, Hassan Nasrallah, a affirmé samedi que Hamas et les autres factions de «résistance» devaient infliger «le plus grand nombre de pertes» à l'armée israélienne, sur un écran géant devant des milliers de personnes dans la banlieue sud de Beyrouth.

    463 Palestiniens morts en une semaine

    L'offensive israélienne dans la bande de Gaza entre ainsi dans sa deuxième semaine. L'armée comptabilise 750 raids aériens. 463 Palestiniens ont déjà trouvé la mort, 2.370 blessés sont blessés, selon des sources médicales palestiniennes. Ce samedi soir, un enfant palestinien a été tué et 11 autres ont été blessés samedi soir par un tir d'obus de char israélien dans la ville de Gaza, Par ailleurs, Neuf combattants du Hamas ont été grièvement blessés par un raid aérien alors qu'ils tentaient de s'opposer à l'avancée des troupes israéliennes, selon des sources hospitalières.

    Ce samedi, avant l'entrée des troupes israéliennes, quelque 25 raids aériens ont été lancés depuis minuit (heure locales, 23 heures, heure française). Un chef local des brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, Mohammad al-Jammal, 40 ans, a trouvé la mort. Il était chargé de l'organisation des tirs de roquettes dans toute la ville de Gaza. Au moins seize Palestiniens, dont quatre enfants, ont été tués samedi soir dans un raid israélien contre une mosquée du camp de réfugiés de Jabaliya. Dans le camp adverse, quinze roquettes ont visé samedi le sud d'Israël.