Les appels au cessez-le-feu se sont multipliés, dimanche 4 janvier, après le lancement samedi soir d'une offensive terrestre par Israël, condamnée par la France ou la Turquie. La condamnation la plus ferme dans le monde occidental est venue de Paris. Alors que Nicolas Sarkozy se rend lundi et mardi en tournée au Proche-Orient pour tenter de débloquer la situation, la France a "condamné l'offensive terrestre israélienne contre Gaza, comme elle condamne la poursuite des tirs de roquettes".
Alliés indéfectibles d'Israël, les Etats-Unis, qui ont empêché l'adoption d'un texte au Conseil de sécurité de l'ONU appelant à la fin des combats, se sont simplement prononcés pour "un cessez-le-feu durable", "le plus vite possible", mais qui ne permette pas un retour au statu quo. La présidence tchèque de l'Union européenne a estimé pour sa part que "même le droit indéniable d'un Etat à se défendre lui-même n'autorise pas des actions qui affectent massivement les civils" et appelé à un cessez-le-feu. Elle a ainsi rectifié le tir dans la nuit, en revenant sur les premières déclarations du premier ministre Mirek Topolanek, qui avait jugé que l'opération était "défensive et non offensive". Dans la matinée, le Haut représentant pour la politique extérieure de l'UE, Javier Solana, a également appelé à un cessez-le-feu à Gaza, assurant que l'Union européenne était prête à contribuer à une mission d'observateurs internationaux pour le maintien de la paix.
"TRAVAILLER ENCORE PLUS DUR POUR UN CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT"
En Europe, l'Espagne a "exhorté le Hamas à cesser de lancer des roquettes et Israël à mettre fin à son offensive terrestre". Le premier ministre britannique Gordon Brown a lui qualifié dimanche l'offensive terrestre de "moment très dangereux", qui suscite une "grande inquiétude". "Ce que nous devons faire presque immédiatement est travailler encore plus dur pour un cessez-le-feu immédiat", a-t-il précisé. L'entrée de troupes terrestres dans le territoire palestinien va fortement entraver les tentatives diplomatiques de trouver une solution au conflit, a jugé de son côté la Suède, qui, comme la Norvège, estime que la solution sera politique et non militaire. En Asie, la Chine s'est dite "sérieusement préoccupée par l'escalade de la situation à Gaza", appelant "fermement toutes les parties concernées à cesser immédiatement leurs activités militaires". Le Japon a estimé que l'offensive ne ferait "qu'aggraver" la situation.
Dans le monde arabe, la Turquie, un des rares pays musulmans bien disposés à l'égard d'Israël, a pour sa part "condamné" et jugé "inacceptable" le lancement de l'opération terrestre, tandis que le Pakistan et la Jordanie ont demandé sa fin immédiate. Reprenant les mots du Hamas, le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a prédit dimanche que la bande de Gaza deviendrait un "cimetière" pour les Israéliens.
Sur un plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l'ONU, malgré quatre heures de discussion, a été incapable de s'entendre sur un texte appelant à un arrêt des hostilités, en raison de l'opposition des Etats-Unis. "Ce qui s'est passé au Conseil de sécurité est une farce qui montre l'ampleur de la domination sur ses décisions exercée par l'Amérique et l'occupant sioniste", a réagi, dans un communiqué, le mouvement islamiste Hamas. Avant même la réunion d'urgence du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait demandé la fin immédiate de l'offensive terrestre israélienne.
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