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Christian Ganczarski avait été repéré par la police allemande

Cet Allemand né en Pologne est accusé d'avoir coorganisé l'attentat au camion piégé contre une synagogue de Djerba, en Tunisie, le 11 avril 2002.

Par Yves Bordenave

Publié le 06 janvier 2009 à 13h37, modifié le 06 janvier 2009 à 13h37

Temps de Lecture 2 min.

Sa barbe est longue, mais pas très fournie, et une tâche brune apparaît sur son front, provoquée par d'intenses séances de prières. Christian Ganczarski, 44 ans, arbore les marques de sa foi. Cet Allemand né en Pologne comparaît depuis lundi 5 janvier devant la cour d'assises de Paris. Assis dans le box, les yeux fermés, il psalmodie. Un interprète franco-allemand assure la traduction.

Christian Ganczarski est accusé d'avoir coorganisé l'attentat au camion piégé contre une synagogue de Djerba, en Tunisie, le 11 avril 2002. Ce, en compagnie de Khaled Cheikh Mohamed, considéré comme le numéro trois d'Al-Qaida, (le Monde du 6 janvier). La présence de deux Français - Paul Sauvage, 75 ans, et Mohamed Fatmi, 50 ans - parmi les 21 tués lors de cette attaque, avait entraîné l'ouverture d'une information judiciaire à Paris, instruite par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. Cette enquête avait mis au jour les complicités dont avait bénéficié sur le territoire national le kamikaze qui conduisait le camion, le Tunisien Nizar Naouar.

En revanche, c'est le travail de la police allemande qui a permis de confondre Christian Ganczarski. A la suite des attaques du 11 septembre 2001, ce militant islamiste avait été placé sur écoute. L'une d'elles, du 11 avril 2002, quelques heures avant l'attentat de Djerba, prouve qu'il était en relation avec Nizar Naouar. Interrogé à dix-huit reprises par les enquêteurs, Christian Ganczarski avait pourtant été relâché. Le parquet fédéral, qui avait demandé un mandat d'arrêt à son encontre, n'avait pas été suivi par la Cour suprême. Pour la haute juridiction d'outre-Rhin, ces écoutes ne constituaient pas une charge suffisante. A cette époque, le code pénal allemand ne réprimait pas les personnes ayant des liens avec des organisations terroristes étrangères.

Christian Ganczarski échappe à la justice allemande et se rend en Arabie saoudite avec un visa de pèlerin. Il y est interpellé en mars 2003, après l'expiration de son visa. Deux mois plus tard, les autorités saoudiennes l'expulsent officiellement vers l'Allemagne, mais sur un vol Air France avec une escale à Roissy. Entretemps, les policiers allemands ont transmis à leurs collègues français leurs informations sur Ganczarski. Les lois antiterroristes en vigueur en France - notamment l'incrimination d'association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste - permettent de poursuivre le suspect. Ce qui est fait le 3 juin 2003, lorsque l'avion à bord duquel Ganczarski avait été placé se pose à Roissy. L'Allemagne n'a pas réclamé l'extradition de son ressortissant. Depuis, outre-Rhin, l'arsenal juridique contre le terrorisme a été renforcé.

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