Gaza : au moins 40 morts dans une attaque israélienne

Gaza : au moins 40 morts dans une attaque israélienne

    Au moins 40 personnes, qui s'étaient réfugiées dans une école gérée par l'ONU dans le nord de la bande de Gaza, ont été tuées mardi dans une attaque israélienne dans le secteur. Un bilan dramatique qui s'ajoute aux 130 Palestiniens tués depuis samedi.

    Un appareil israélien a tiré quatre roquettes dans le périmètre de l'école Al-Fakhoura à Jabaliya dans laquelle s'était réfugiés des centaines de Palestiniens fuyant les combats dans la bande de Gaza. Des dizaines d'entre eux se trouvaient devant l'école lorsque l'attaque israélienne a eu lieu. L'armée israélienne affirme qu'elle n'a fait que riposter à des tirs de mortiers qui venaient de l'école.Dans un communiqué, l'armée a assuré ne pas viser les populations civiles. «L'armée fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de blesser des victimes civiles», a souligné le communiqué.

    Combats acharnés

    Trois jours après l'entrée des troupes israéliennes dans la bande de Gaza, la guerre entre le Hamas et Israël fait rage. Et aucun des deux camps ne semble vouloir céder. L'Etat hébreu a rejeté les appels à un arrêt de son offensive.

    Le sud d'Israël continue à être la cible de tirs de roquettes depuis la bande de Gaza. Ces tirs avaient justifié le déclenchement par Israël de raids aériens le 27 décembre dernier. Depuis le début de ces raids, au moins 580 morts ont été recensés dans les rangs palestiniens. Parmi eux, des dizaines de civils dont 159 enfants, et plus de 2.780 blessés, selon des sources médicales palestiniennes.

    Côté israélien, cinq militaires ont péri et 79 ont été blessés depuis le début de l'offensive terrestre samedi dernier, selon le bilan officiel israélien.

    Combats dans les zones urbaines

    Les combats entre les troupes israéliennes et le Hamas s'étendent mardi aux zones urbaines peuplées de la bande de Gaza. «L'armée (israélienne) a coupé en deux la bande de Gaza et encerclé la ville de Gaza», a affirmé le ministre israélien de la défense Ehud Barak. «Nous avons lancé cette opération pour asséner un coup dur au Hamas, pour changer les conditions de vie dans le sud d'Israël, pour apporter le calme et la sécurité aux citoyens et stopper la contrebande d'armes vers la bande de Gaza», a t-il ajouté.

    Les corps d'au moins douze membres d'une même famille, dont sept enfants âgés de un à douze ans, ont été retrouvés sous les décombres de leur maison dans le quartier de Zeitoun (est de Gaza-ville). Plus tôt, cinq Palestiniens qui s'étaient réfugiés comme des milliers d'autres à l'intérieur d'écoles gérées par l'ONU, avaient été tués dans les bombardements israéliens.

    La crise humanitaire s'aggrave

    La situation humanitaire continue d'empirer pour les 1,5 million d'habitants de Gaza, la plupart des secteurs étant privés d'électricité et souffrant d'importantes pénuries d'eau courante, de nourriture et de carburants. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, des blessés meurent en attendant des ambulances qui ne peuvent les approcher à cause des combats.

    Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a demandé l'ouverture des frontières pour permettre aux Palestiniens qui le souhaitent de fuir.

    Pression internationale sur Israël

    En dépit des pressions internationales, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a rejeté lundi soir toute trêve sans une assurance de l'arrêt total des tirs de roquettes, lors d'une rencontre avec le président français. Pour sa part, Nicolas Sarkozy  a plaidé en faveur d'un «cessez-le-feu humanitaire de plusieurs jours».

    Mardi à Damas, Nicolas Sarkozy a appelé la Syrie, qui abrite le bureau politique du Hamas, à «peser» sur le mouvement islamiste pour favoriser une cessation des combats. Une délégation du Hamas doit de son côté rencontrer des responsables égyptiens au Caire pour discuter des moyens de mettre fin à la guerre.

    A l'ONU, les Etats arabes s'efforcent d'obtenir dès que possible une résolution du Conseil de sécurité imposant un cessez-le-feu durable à Gaza.

    Le pape Benoît XVI a affirmé qu'il voulait encourager les «efforts de ceux (...) qui cherchent à aider les Israéliens et les Palestiniens à accepter de s'asseoir autour d'une table et de parler», à l'issue de la prière de l'angélus place Saint-Pierre.