•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Ébauche de solution franco-égyptienne

Le président français Nicolas Sarkozy et son homologue Hosni Moubarak

Le président français Nicolas Sarkozy et son homologue Hosni Moubarak

Photo : AFP / Eric Feferberg

Radio-Canada

La France obtient de l'Égypte qu'elle appelle les protagonistes du conflit à parler « sécurité frontalière », un premier pas vers des discussions plus audacieuses, tandis que c'est toujours l'impasse à l'ONU.

Le président égyptien Hosni Moubarak invite Israéliens et Palestiniens dans son pays pour discuter de la sécurisation de la frontière égyptienne avec la bande de Gaza, première étape en vue d'une entente souhaitée de plus large portée.

À l'issue d'un sommet éclair avec le président français Nicolas Sarkozy, M. Moubarak a appelé les protagonistes du conflit à une réunion d'urgence en vue de s'entendre sur des garanties communes. Il a invité le premier ministre israélien Ehoud Olmert au Caire dès mercredi, selon ce qu'a rapporté le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Cette rencontre aurait lieu après des entretiens entre des experts israéliens et palestiniens.

Le président Sarkozy a plaidé qu'il était à l'avantage d'Israël d'engager ces pourparlers, puisqu'ils pourraient se traduire par des résultats concrets concernant la contrebande entre la bande de Gaza et l'Égypte. Israël soutient que les nombreux tunnels que creusent les Palestiniens sous la frontière pour déjouer le blocus servent notamment à approvisionner le Hamas en armes.

Or, il soutient avoir obtenu la garantie d'Hosni Moubarak qu'il rendrait la frontière imperméable. L'ouverture de points de passages serait en échange exigée.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs fait valoir qu'à son avis, si les protagonistes entament des discussions, ne serait-ce que sur cet aspect des choses, l'adoption d'une résolution par le Conseil de sécurité de l'ONU n'est plus aussi pressante.

La France, en tant que président du Conseil de sécurité de l'ONU, demande que tant que des discussions ont lieu entre les parties concernées, on ne se hâte pas à obtenir une résolution qui compliquerait la tâche.

Une citation de Nicolas Sarkozy

Si ces pourparlers ont effectivement lieu, ils pourraient ouvrir la voie à cette trêve humanitaire à laquelle oeuvre le président français depuis deux jours, en multipliant les rencontres avec les leaders de la région.

Nicolas Sarkozy compte par ailleurs beaucoup sur le président syrien Bachar Al-Assad, qu'il a rencontré en début de journée, pour convaincre le Hamas de participer aux discussions, et plus encore de renoncer à ses tirs de roquettes.

M. Sarkozy a par la suite regagné Paris, mettant un terme à sa tournée éclair de deux jours dans la région. Celle-ci, mis à part cette dernière étape, aura été parsemée de déceptions, Israël ayant jusqu'ici opposé une fin de non-recevoir à ses appels à la trêve, tandis que Washington voit d'un mauvais oeil ses discussions avec la Syrie.

Jusqu'à la rencontre Sarkozy-Moubarak, la France avait travaillé à un projet de résolution avec les pays arabes et d'autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Il s'agissait d'un texte en cinq points:

  • cessez-le-feu immédiat;
  • accès de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza;
  • protection des civils;
  • reprise du processus de paix;
  • mécanisme de suivi de la trêve et du cessez-le-feu.
Vol d'oiseaux au-dessus de Gaza, en proie aux flammes

Vol d'oiseaux au-dessus de Gaza, en proie aux flammes

Photo : AFP / Menahem Kahana

Toujours l'impasse aux Nations unies

Le Conseil de sécurité de l'ONU, présidé par le ministre français Bernard Kouchner, a tenu une nouvelle séance extraordinaire en soirée, mardi.

Un projet de résolution présenté par la Libye, seul membre arabe (non permanent) du Conseil, a circulé. Son texte comporte un appel à « un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza » et à la « cessation de toutes les activités militaires et des violences, y compris les opérations militaires israéliennes et les tirs de roquettes ».

La Libye se promettait de soumettre ce projet de résolution au vote dès mercredi. Mais, selon des diplomates, les réticences du président français envers une résolution hâtive et l'obstination des États-Unis à protéger son allié israélien rendent l'adoption de ce texte très improbable.

Tant la Maison-Blanche que le département d'État américain ont souhaité un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas, tout en insistant sur le fait qu'il se devait d'être durable. C'est ce qu'a répété la secrétaire d'État Condoleezza Rice, en soirée mardi, en insistant sur la nécessité d'un cessez-le-feu durable au détriment d'une trêve humanitaire immédiate.

Rappelons aussi que, samedi, les États-Unis ont empêché une première fois l'adoption d'un texte appelant à l'arrêt de l'offensive israélienne.

Au cours des quatre heures de débat, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé qu'avec les bombardements de trois écoles de l'ONU dans le camp de réfugiés de Jabaliya, mardi, il fallait un cessez-le-feu immédiat.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dont le Fatah n'a plus aucune autorité sur la bande de Gaza depuis le coup de force du Hamas en 2007, a plaidé pour la fin du « siège suffocant » israélien.

J'appelle le Conseil à faire le premier pas nécessaire pour sauver mon peuple à Gaza: une résolution appelant à la fin immédiate et totale de l'agression israélienne. Faites cesser le massacre de mon peuple. Laissez-le vivre et être libre.

Une citation de Mahmoud Abbas

De son côté, Israël a fait savoir qu'il n'approuverait pas un cessez-le-feu à moins qu'il ne prévoie des dispositions empêchant le Hamas de se réarmer. Tel-Aviv affirme que le Hamas a profité des six mois de trêve, à la fin de 2008, pour s'équiper de roquettes dont la portée est encore plus grande qu'auparavant.

Les discussions à l'ONU se font par ailleurs en l'absence d'un des deux protagonistes, le Hamas, considéré par plusieurs pays occidentaux comme une organisation terroriste et ne bénéficiant pas d'une représentation officielle. Le Hamas maintient cependant un canal diplomatique ouvert avec la communauté internationale par l'entremise de l'Égypte.

Le Hamas réclame pour sa part la levée du blocus israélien, en place depuis sa prise du pouvoir par la force dans la bande de Gaza en juin 2007. Le blocus, imposé en raison des tirs de roquettes, n'a pas été allégé, comme prévu, lors du cessez-le-feu.

Une ère Obama au Proche-Orient?

Le président américain désigné, Barack Obama, s'est gardé jusqu'ici de s'exprimer ouvertement sur la situation au Proche-Orient, se limitant à exprimer sa « profonde inquiétude » envers les pertes de vie humaine de part et d'autre.

Il a néanmoins réitéré sa promesse de s'engager, une fois investi, à oeuvrer pour la paix dans la région.

Après le 20 janvier, j'aurai beaucoup de choses à dire sur le sujet.

Une citation de Barack Obama

Mission ardue pour l'UE

L'Union européenne, qui mène elle aussi une mission dans la région en vue d'obtenir une trêve humanitaire, a pour sa part fait état des nombreux obstacles rencontrés pour la mener à bien.

« Nous ne laisserons pas tomber la population, nous avons exercé une forte pression sur les Israéliens pour ouvrir les points de passage [avec Gaza]. Mais ce n'est pas seulement une question de points de passage, c'est aussi un problème de distribution, de transport, de faire parvenir tous les produits de base [...] à la population », a dit la commissaire européenne aux relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner.

L'offensive israélienne a fait au moins 660 morts depuis son lancement le 27 décembre, selon des sources médicales palestiniennes citées par l'AFP.

Avec les informations de Agence France-Presse

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.