Israël et Palestine favorables au plan égyptien
Israël s'est dit mercredi favorable à l'initiative de l'Egypte pour trouver des solutions visant à faire cesser les combats à Gaza.
- Publié le 06-01-2009 à 00h00
Israël s'est dit mercredi favorable à l'initiative de l'Egypte pour trouver des solutions visant à faire cesser les combats à Gaza.
"Israël remercie le président égyptien (Hosni Moubarak) et le président français (Nicolas Sarkozy) pour leurs efforts en vue d'une solution pour la fin des activités terroristes de Gaza et la fin de la contrebande d'armes de l'Egypte vers Gaza", a indiqué le porte-parole de la présidence du Conseil, Mark Regev. "Israël considère positivement le dialogue entre Egyptiens et Israéliens pour avancer dans ce domaine", a-t-il poursuivi.
Mahmoud Abbas accueille favorablement le plan égyptien pour Gaza
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, accueille favorablement le plan égyptien visant à mettre fin à la guerre de Gaza et va se rendre en Egypte, a annoncé mercredi l'ambassadeur palestinien au Caire. "L'Autorité palestinienne et le président Mahmoud Abbas accueillent favorablement l'initiative lancée par le président Moubarak la nuit dernière dans le but de mettre fin à l'agression sur Gaza", a déclaré Nabil Amr.
M. Abbas se rendra en Egypte vendredi pour tenir un sommet samedi avec Hosni Moubarak, a-t-il ajouté. Les deux dirigeants examineront "les moyens de mettre fin à l'agression israélienne dans la bande de Gaza et les mécanismes d'application de l'initiative égyptienne pour mettre fin à l'escalade israélienne", a-t-il précisé.
Le président Hosni Moubarak avait annoncé mardi soir dans son plan en trois points de sortie de la crise de Gaza que l'Egypte "invite les Israéliens et les Palestiniens à une réunion urgente", dont il n'avait pas précisé le format.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, rival du président du Fatah de M. Abbas, a indiqué qu'il allait étudier ce plan, tandis qu'Israël s'est dit favorable à l'initiative égyptienne. "Israël considère positivement le dialogue entre Egyptiens et Israéliens pour avancer dans ce domaine", a indiqué un porte-parole israélien sans indiquer à ce stade si l'Etat hébreu répondrait à l'invitation du président Moubarak.
Sarkozy se félicite d'une "acceptation" du plan franco-égyptien
Le président français Nicolas Sarkozy s'est félicité "vivement" mercredi d'une "acceptation" par Israël et par l'Autorité palestinienne du plan franco-égyptien présenté la veille par le président égyptien Hosni Moubarak. "Le président de la République se félicite vivement de l'acceptation par Israël et par l'Autorité palestinienne du plan franco-égyptien présenté hier soir à Charm el-Cheikh par le Président Moubarak", a indiqué l'Elysée dans un communiqué. "Le chef de l'État appelle à la mise en oeuvre de ce plan dans les délais les plus brefs, pour que cessent les souffrances des populations", a poursuivi l'Elysée.
Un porte-parole de la présidence du conseil israélien avait indiqué peu avant qu'Israël "considère positivement le dialogue entre Egyptiens et Israéliens pour avancer" vers une solution au conflit. Le porte-parole n'avait cependant pas fait part explicitement d'un accord formel de son pays. "Israël remercie le président égyptien (Hosni Moubarak) et le président français (Nicolas Sarkozy) pour leurs efforts en vue d'une solution pour la fin des activités terroristes de Gaza et la fin de la contrebande d'armes de l'Egypte vers Gaza", avait indiqué le porte-parole, Mark Regev. Le président palestinien Mahmoud Abbas a fait savoir de son côté qu'il accueillait "favorablement" la démarche égyptienne.
Devant l'Assemblée nationale, la secrétaire d'Etat française aux Affaires étrangères Rama Yade, chargée des droits de l'homme, a seulement évoqué "l'accueil positif" rencontré par le plan franco-égyptien sans reprendre le terme d'acceptation. "L'accueil positif qu'Israël et l'Autorité palestinienne ont réservé à ce plan est pour nous un grand motif de satisfaction car cette démarche est aujourd'hui la seule réaliste et devrait permettre aussi vite que possible la réouverture des points de passage" entre Gaza, l'Egypte et Israël, a-t-elle dit.
A l'Onu, "nous nous efforçons d'obtenir un consensus pour que le Conseil (de sécurité) endosse l'initiative égyptienne", a-t-elle ajouté.
Nicolas Sarkozy a effectué lundi et mardi une tournée éclair au Proche-Orient. Le ministère des Affaires étrangères a parallèlement confirmé mercredi la disponibilité de la France à participer à un contrôle international de la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza, dans le cadre des efforts pour mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas. Il a aussi salué comme un "premier pas positif" la décision israélienne d'ouvrir un "corridor humanitaire" pour aider la population civile de Gaza durement touchée par les combats, en souhaitant qu'il soit effectif sans délai.
Le plan de sortie de crise mis sur la table par l'Egypte prévoit un cessez-le-feu, la reprise de discussions israélo-palestiniennes et d'un dialogue entre l'Autorité palestinienne et le Hamas.
Il a été élaboré en coopération avec la France et comporte des garanties devant inclure "la sécurisation des frontières", ce qu'exige Israël, "l'ouverture des points de passage frontaliers et la levée du siège" de la bande de Gaza, comme le réclament les Palestiniens.
La Maison Blanche est ouverte au plan franco-égyptien, mais veut en savoir plus
La Maison Blanche a dit mercredi être ouverte à l'initiative de l'Egypte et de la France sur la situation dans la bande de Gaza, mais a indiqué vouloir connaître plus de détails. "D'après ce que je sais, les Israéliens sont ouverts au concept, mais ils veulent en savoir plus sur les détails, nous aussi, et c'est ce à quoi la secrétaire d'Etat Mme (Condoleezza) Rice travaille en ce moment à New York", a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.
Mme Rice s'est rendue mardi à New York pour des entretiens avec plusieurs de ses homologues ainsi qu'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la guerre entre Israël et l'organisation radicale palestinienne du Hamas. "Il est urgent de conclure une sorte de cessez-le-feu qui dure" et qui donne l'assurance que trois conditions soient respectées: arrêt des attaques à la roquette du Hamas, arrêt du trafic d'armes à destination du Hamas par des tunnels sous la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza, réouverture des frontières du territoire palestinien selon les termes d'un accord de 2005.
Elle a souligné que beaucoup d'acteurs étaient impliqués pour parvenir à un tel cessez-le-feu. "Ce qui serait le plus simple pour mettre fin à cette situation serait que le Hamas cesse de tirer des roquettes sur Israël", a-t-elle dit, "si cela cessait, on parviendrait à un cessez-le-feu beaucoup plus rapidement". "Les Etats-Unis sont profondément inquiets devant l'aggravation de la crise humanitaire à Gaza", a-t-elle dit en faisant valoir que c'était là l'un des objets de l'activité incessante de Mme Rice.
Selon elle, Mme Rice a aussi travaillé avec Israël pour que ce dernier observe une pause dans ses opérations.
Israël a observé mercredi une telle pause qui, selon un porte-parole de l'armée israélienne, serait quotidienne pendant trois heures. La porte-parole de la Maison Blanche a paru se montrer moins affirmative quant au caractère quotidien de ces trêves: "Je pense que cela se produira de temps en temps".