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Gaza : Israël ignore l'appel
de l'ONU

La fumée s'élève dans la banlieue de Gaza après des bombardements israéliens, vendredi. (AP)

MINUTE PAR MINUTE - Les bombardements de l'artillerie et de l'aviation israéliennes ont continué vendredi dans la bande de Gaza. Dans le même temps, les activistes palestiniens ont encore tiré une trentaine de roquettes sur le sud d'Israël.

21h40 : au moins 800 morts depuis le début de l'offensive. Au moins 800 Palestiniens ont été tués et 3.300 blessées depuis le début de «Plomb durci», indique le responsable des services d'urgence de Gaza. Dans le même temps, trois civils et 10 soldats israéliens ont été tués et 154 blessés.

21h00 : un ministre israélien critique les Etats-Unis. Le ministre israélien de l'Intérieur, Meïr Sheetrit, membre du cabinet de sécurité, déplore le refus des Etats-Unis d'imposer leur veto à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. «Il y a eu des promesses de la part des Américains d'imposer leur veto qui n'ont malheureusement pas été tenues sous la pression, apparemment, des pays arabes». «Nous n'avons besoin de l'accord de personne pour défendre les habitants du sud d'Israël contre les tirs de roquettes. Sur ce sujet, ce que disent les Américains et l'Europe ne m'intéresse pas. Personne n'a de leçon de morale à nous donner», souligne Meir Sheetrit.

20h03 : pas de trêve avant la levée du blocus. Le Hamas n'acceptera pas d'accord de cessez-le-feu ne levant pas le blocus israélien imposé à Gaza, affirme un haut responsable du mouvement. «Pour chaque point, il y a beaucoup de questions et nous avons besoin de clarifications», note Moussa Abou Marzouk, le numéro deux du bureau politique du Hamas en exil à Damas. Moussa Abou Marzouk critique aussi la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU. «Le mouvement n'a pas été consulté sur la résolution. Le Hamas n'a donc aucun aucun commentaire sur la résolution, parce qu'on ne lui a pas demandé d'accepter ou de rejeter la proposition».

19h19 : Gaza en «crise» humanitaire à cause du Hamas. L'administration sortante du président George W. Bush impute la responsabilité de la crise humanitaire au Hamas et réitère sa confiance dans les assurances de son allié israélien. «C'est une crise humanitaire, c'est une zone de guerre, et les zones de guerre sont très difficiles», souligne un porte-parole de la Maison Blanche. «Les responsables israéliens ont dit leurs inquiétudes. Nous avons exprimé nos profondes inquiétudes devant la mort d'innocents. Mais, encore une fois, c'est le Hamas qui, malheureusement, a causé cette situation», a-t-il déclaré, invoquant la décision du groupe radical palestinien de ne pas reconduire la trêve qui a expiré le 19 décembre et d'intensifier ses tirs de roquettes sur Israël.

18h57: «Eviter l'escalade», plaide l'UE. La présidence tchèque de l'Union européenne exhorte Israël et le Hamas à éviter tout acte de nature à contribuer à une poursuite de l'«escalade» de la violence à Gaza. L'UE «est profondément préoccupée par la poursuite de l'action militaire israélienne à Gaza et par la poursuite des tirs de roquettes indiscriminés sur Israël», a souligné la présidence tchèque dans ce texte.

18h52 : la Belgique demande une enquête indépendante. Le Royaume estime «tout à fait contraire au droit humanitaire international» que son opération d'évacuation d'enfants blessés soit retardée par des problèmes de visas.

18h35 : l'ONU espère reprendre ses activités dès que possible. L'ONU compte reprendre ses activités humanitaires dès la mise en place d'un cessez-le-feu réclamé par le Conseil de sécurité, pour faire face à une situation humanitaire qui ne cesse de se dégrader, a-t-elle indiqué vendredi. L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a suspendu les acheminements de matériels et de nourriture dans la bande de Gaza jeudi après que des obus de l'armée israélienne eurent touché un de ses convois.

18h25 : il est «difficile» pour Israël d'épargner les civils, juge Condoleezza Rice. Argument avancé par la secrétaire d'Etat américaine : la bande de Gaza est une zone à forte densité de population dans laquelle le Hamas utilise, selon elle, les habitants comme boucliers humains.

«Nous avons exprimé nos profondes inquiétudes devant la mort d'innocents. Mais, encore une fois, c'est le Hamas qui, malheureusement, a causé cette situation», ajoute par ailleurs un porte-parole de la Maison-Blanche, Scott Stanzel.


Dix camions d'aide médicale envoyés par plusieurs pays arabes ont finalement pénétré dans la bande de Gaza. (AFP)

18h21 : un missile israélien vise une tour abritant des studios de télévision, dans la ville de Gaza. «J'étais présent avant un direct quand un avion a tiré un missile contre le toit de l'immeuble où je me trouvais», affirme Achraf Amra, un journaliste travaillant pour une télévision libyenne. Deux reporters ont été légèrement blessés.

18h05 : sept ONG françaises se mobilisent. Acted, Action contre la Faim, Handicap International, Médecins du monde, Secours Catholique - Caritas France, Secours islamique France et Première Urgence dénoncent dans un communiqué commun le «non respect du droit international humanitaire» à Gaza où la population «court en permanence un risque vital» et en appellent «à la Communauté internationale pour qu'elle assure la protection des civils».

17h49 : des députés européens vont tenter d'entrer à Gaza. Cette délégation se rendra dimanche au point de passage de Rafah entre l'Egypte et la bande de Gaza, avec l'objectif d'entrer dans le territoire palestinien. La députée Verte française Hélène Flautre, présidente de la sous-commission des droits de l'Homme du Parlement, conduira la délégation.

17h29 : des médecins entrent à Gaza. Onze praticiens - neuf Egyptiens, un Marocain et un Yéménite - ont pu entrer dans la bande de Gaza par l'Egypte, afin d'assister les équipes médicales dans les hôpitaux du territoire. Dix camions d'aide médicale envoyés par plusieurs pays arabes ont par ailleurs pénétré dans la bande de Gaza.

17h28 : au moins 257 enfants palestiniens tués. Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaire, John Holmes, juge «crédibles» et «extrêmement préoccupants» les chiffres rendus publics jeudi à partir d'un bilan du ministère de la Santé de Gaza sont jugés «crédibles».


Un Palestinien lance une pierre à des soldats israéliens, au checkpoint de Kalandia, près de Ramallah. (AFP)

16h44 : les Palestiniens de Cisjordanie manifestent en ordre dispersé. Environ 4.000 personnes ont défilé à Ramallah après la prière du vendredi, 5.000 personnes ont manifesté à Hébron, et quelque 700 autres se sont rassemblées à Naplouse.

16h37 : appel du Conseil de l'Europe. «Notre assemblée ne saurait accepter l'escalade meurtrière des derniers jours, il faut établir un cessez-le-feu durable, engager le dialogue et reprendre les négociations», indique l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), dans un communiqué. «L'objectif immédiat devrait être de réunir les conditions propres à lever le blocus de Gaza pour que les souffrances immenses et la misère que connaissent les populations civiles prennent fin», indique le texte, qui déplore par ailleurs le refus d'Israël d'autoriser des journalistes étrangers à pénétrer dans Gaza.

16h36 : l'aide humanitaire toujours suspendue. La porte-parole de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Marie Heuze fait savoir que la distribution de l'aide , suspendue jeudi, reprendra lorsque le cessez-le-feu entrera en vigueur à Gaza, tel que l'exige la résolution du Conseil de sécurité adoptée jeudi soir.

16h04 : 80% des Palestiniens de Gaza dépendent de l'aide alimentaire, selon le Programme alimentaire mondial. «Les besoins (en nourriture) sont terribles» dans la bande de Gaza, estime une porte-parole du PAM, Nancy Ronan. «Nous avons fait entrer de la nourriture à Gaza, mais nous avons des problèmes pour la distribuer en raison de la situation sécuritaire», déplore-t-elle.

15h21: le cabinet israélien décide de poursuivre l'offensive, de manière formelle, trois heures après une annonce identique du premier ministre israélien, Ehoud Olmert.

14h08 : des tirs de chars malgré la pause. Selon des témoins, des chars israéliens ont tiré des obus, à Jabaliya, Beit Lahya ainsi que dans le quartier de Zeitoun, dans Gaza-ville, en dépit des trois heures de pause humanitaire, décrétées entre midi et 15 heures.

14h00 : un Palestinien attaque des passants à la hache. L'agresseur, originaire de Jénine, a légèrement blessé un ou deux passants, selon les médias, dans la ville de Rehovot, dans le centre d'Israël. Selon le site israélien Ynetnews.com, le forcené voulait venger la mort d'un ami tué au cours de l'offensive israélienne à Gaza.

13h30 : vers une enquête pour crimes de guerre. La Haute commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme souhaite l'ouverture d'une enquête indépendante sur de possibles crimes de guerre dans la bande de Gaza et en Israël dans le cadre du conflit actuel entre l'Etat hébreu et le Hamas.

S'exprimant lors d'une réunion d'urgence du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, à Genève, Navi Pillay estime que les dégâts causés par les roquettes du Hamas en Israël sont inacceptables, mais que l'Etat hébreu doit respecter le droit humanitaire international, quelles que soient les actions du Hamas. Les violations du droit humanitaire international pourraient s'apparenter à des crimes de guerre, précise-t-elle.

13h06 : heurts entre policiers et Palestiniens à Jérusalem. Des affrontements viennent d'éclater après la prière hebdomadaire musulmane à Jérusalem-est. Pour protester contre l'offensive israélienne à Gaza, de jeunes Palestiniens, pour la plupart masqués, ont lancé des cocktails molotov et des pierres contre les forces anti-émeutes israéliennes, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène.

Par ailleurs, des heurts interpalestiniens opposent des sympathisants des partis rivaux Fatah et Hamas lors de deux marches distinctes, à Ramallah, en Cisjordanie.

12h26 : Olmert annonce la poursuite des opérations. «Les tirs de roquettes ce matin ne font que démontrer que cette décision de l'ONU est impossible à réaliser et que les organisations palestiniennes meurtrières ne s'y conformeront pas», affirme le premier ministre israélien.

Dans le même temps, l'Etat hébreu a interrompu à midi et pendant trois heures ses opérations offensives dans la bande de Gaza «pour des raisons humanitaires», pour la troisième journée consécutive


12h02 : la résolution, «un pas important», selon Abbas. «Mais ce qu'il faut maintenant est que cette résolution soit appliquée à travers l'arrêt de l'agression, le retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza et la fin des souffrances des citoyens», déclare le porte-parole du président palestinien. «La crédibilité de la communauté internationale est en jeu. Il faut que les paroles soient traduites par des actes», ajoute Nabil Abou Roudeina.

11h54 : Obama prêt à dialoguer avec le Hamas ? Selon le Guardian, qui cite des sources proches de l'équipe de transition, le futur président américain serait «prêt à abandonner la doctrine de Bush visant à isoler le Hamas en établissant un canal avec l'organisation islamiste». Le quotidien britannique précise que ces contacts, qui ne seraient nullement des négociations diplomatiques directes, pourraient avoir lieu à travers les services secrets américains, un processus «similaire à celui mené avec l'OLP dans les années 1970».

11h04 : le Hamas rejette la résolution 1860, quelques minutes après avoir tenu des propos plus nuancé sur ce texte voté la nuit dernière par le Conseil de sécurité de l'ONU. La résolution «ne sert pas nos intérêts ni ceux du peuple palestinien, (...) ne tient pas compte des aspirations et des principaux objectifs du peuple palestinien», annonce un responsable du mouvement islamiste au Liban, Raafat Morra.

10h35 : le CICR réduit son action. «Un de nos camions en tête d'un convoi de 13 ambulances apportant de l'aide médicale dans le sud de la bande de Gaza a été touché par des tirs», annonce la porte-parole du CICR à Jérusalem, Anne-Sophie Bonefeld. «Nous avons de bonnes raisons de croire que ces tirs provenaient de l'armée israélienne», précise-t-elle, faisant état d'un blessé léger. Selon elle, le CICR réduit temporairement ses activités dans la ville de Gaza «en attendant de réévaluer les arrangements de sécurité» destinés à lui permettre d'opérer dans les zones de combats.

10h12 : le Hamas «pas concerné» par la résolution de l'ONU, affirme un responsable du mouvement à Gaza, sans la rejeter explicitement.

8h23 : une maison remplie de civils bombardée. L'armée israélienne a bombardé en début de semaine une maison de Gaza où elle avait rassemblé 110 civils, en tuant 30, affirme l'ONU en citant des témoins.


Beit Lahia. Crédits photo : AFP

7h26 : réunion extraordinaire côté israélien. Le cabinet de sécurité israélien tient ce matin une réunion extraordinaire pour arrêter sa réponse à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, apprend-on de source gouvernementale. Le cabinet doit examiner par la même occasion les résultats de la mission au Caire d'un haut responsable du ministère de la Défense, Amos Gilad (lire son portrait), qui a discuté des propositions de cessez-le-feu du président égyptien Hosni Moubarak, élaborées en étroite coordination avec Nicolas Sarkozy.

Avant la décision du cabinet, Tzipi Livni a réaffirmé «qu'Israël agit uniquement en fonction de ses propres intérêts et pour défendre ses habitants».

7h15 : la police israélienne déployée en force à Jérusalem-est, suite à un nouvel appel du Hamas à une «journée de colère» contre l'opération israélienne à Gaza. L'armée israélienne a de son côté annoncé le bouclage total pendant 48 heures de la Cisjordanie à partir de vendredi 00h00 (23 heures à Paris)

4h07 : neuf Palestiniens tués dans des raids. Six d'entre eux appartenaient à la même famille. Ils ont été tués dans la nuit dans des raids aériens et des bombardements israéliens dans le nord de la bande de Gaza. Six sont morts dans un raid aérien dans le secteur de Jabaliya, une attaque qui a blessé Fayez Salha, chef local du Front démocratique de libération de la Palestine, et tué sa femme, quatre de ses enfants ainsi que sa belle-soeur. Par ailleurs, trois Palestiniens ont été tués par des tirs d'obus israéliens dans le centre du territoire, entre la localité de Deir al-Balah et le camp de réfugiés de Nousseïrat.

3h25 : l'ONU demande un cessez-le feu. Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza. La résolution 1860 (lire le texte en anglais) est votée par 14 voix sur 15 avec une abstention, celle des Etats-Unis. Dans ce texte, le Conseil «appelle à un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté, menant au retrait complet des forces israéliennes de Gaza.» Il «condamne toute violence et hostilité dirigées contre des civils et tout acte de terrorisme», sans désigner explicitement les tirs de roquettes du Hamas.

Le Conseil «appelle à la fourniture sans obstructions dans toute la bande de Gaza de l'aide humanitaire» et «salue les initiatives visant à ouvrir des corridors humanitaires». Il appelle les Etats membres à favoriser la mise en place à Gaza de dispositifs garantissant que le cessez-le-feu sera durable, notamment en «empêchant la contrebande» d'armes et en «assurant la réouverture des points de passage» vers Gaza. A cet égard, il «salue l'initiative égyptienne et les autres efforts régionaux et internationaux en cours».

Condoleezza Rice a affirmé que les Etats-Unis «soutenaient pleinement» les objectifs et le texte de la résolution mais qu'ils se sont abstenus, parce qu'ils «estiment important de voir les résultats de la médiation égyptienne», a-t-elle ajouté. Si Washington a décidé de ne pas utiliser son droit de veto, c'est parce que «le Conseil de sécurité a établi une feuille de route pour une paix viable et durable dans la bande de Gaza». Pour la secrétaire d'Etat américaine , la résolution lancée à l'initiative de la France et de l'Egypte ne doit «pas seulement être applaudie mais également soutenue».

Les derniers événements de la journée de jeudi

22h04 : accord diplomatique en vue d'un cessez-le-feu. Les ministres des Affaires étrangères occidentaux et arabes sont parvenus à un accord sur les termes d'une résolution en vue d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et vont passer au vote, selon le représentant permanent des Palestiniens à l'ONU, Riyad Mansour. «Il y a un accord, les amendements arabes ont été acceptés», déclare-t-il. Il fait allusion à un projet de résolution rédigé par la Grande-Bretagne, auquel les ministres arabes ont proposé des amendements. Selon des diplomates, la version amendée du texte «souligne la nécessité et appelle à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza».

21h56 : réunion du conseil de sécurité de l'ONU. Un porte-parole annonce que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira sur la situation à Gaza dans les deux heures qui viennent. Farhan Haq précise que cette réunion consisterait en des consultations à huis clos. Il s'exprime alors que se poursuivaient d'intenses tractations entre ministres des affaires étrangères occidentaux et arabes sur les termes d'un projet de résolution visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza.

» Retrouvez le récit complet de la journée de jeudi

» DOSSIER SPECIAL - Israël/Hamas: la guerre à Gaza

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