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Israël imperturbable

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« Nous voulons mettre fin à l'opération [militaire] quand deux conditions seront remplies: la fin des tirs de roquettes et la fin du réarmement du Hamas », réitère le premier ministre israélien Ehoud Olmert.

Les bombardements se poursuivent pour une 17e journée consécutive, lundi, dans la bande de Gaza, alourdissant d'autant un bilan déjà lourd et aggravant davantage une situation humanitaire déjà très difficile. Des roquettes sont par ailleurs toujours lancées sur Israël depuis l'enclave palestinienne, indiquant que l'objectif militaire de l'État hébreu n'est toujours pas atteint.

Des Palestiniens fuient le quartier Zeitoun dans la foulée de raids aériens.

Des Palestiniens fuient le quartier Zeitoun dans la foulée de raids aériens.

Photo : AFP / Mahmud Hams

« Nous voulons cesser notre opération quand deux conditions auront été remplies », a réitéré mardi le premier ministre israélien, Ehoud Olmert lors d'un discours prononcé à Ashkelon. Il faut, dit-il, « stopper les tirs de roquettes et empêcher que le Hamas se réarme ». « Tout autre dénouement sera accueilli « par la main de fer du peuple israélien, qui n'est plus capable de tolérer les [roquettes] Kassam ».

Le chef des services médicaux d'urgences à Gaza, Mouawiya Hassanein, a déclaré à l'AFP que 917 Palestiniens ont maintenant perdu la vie depuis le début des opérations, dont 277 enfants. Environ 4000 autres Palestiniens ont en outre été blessés. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés indépendamment, Israël empêchant les journalistes étrangers d'entrer dans la bande de Gaza.

Sur le plan militaire, les combats les plus violents sont rapportés à Jabaliya et Beït Lahya, dans le nord de la bande de Gaza, ainsi que dans la ville de Gaza même. L'intensité des bombardements aurait par ailleurs quelque peu diminué au cours des dernières heures, Israël ayant visé une douzaine d'objectifs liés, selon Israël, à l'infrastructure du Hamas. L'armée israélienne dit viser les caches d'armes et les tunnels de contrebande entre l'Égypte et la bande de Gaza.

Selon les journaux israéliens, environ une vingtaine de roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza lundi, sans faire de blessés. Une vingtaine de ces roquettes sont tombées sur l'État hébreu, tant samedi que dimanche. « Nous pouvons assurer à notre peuple que la victoire est plus proche que jamais », a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste Hamas, Taher al-Nunu, à l'AFP. Selon l'agence de presse, 660 tirs de roquettes ont eu lieu depuis le début de l'opération militaire, le 27 décembre.

Trois jours après le rejet par Israël et le Hamas de l'appel au cessez-le-feu lancé par le Conseil de sécurité des Nations unies, les discussions visant à ce qu'une trêve entre en vigueur semblent donc bel et bien au point mort. Israël a d'ailleurs reporté d'une journée le séjour en Égypte qu'un émissaire israélien devait effectuer afin de discuter d'un plan franco-égyptien prévoyant un arrêt des hostilités. Des responsables du Hamas ont aussi participé à des pourparlers en Égypte dimanche.

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a de son côté adopté une résolution non contraignante condamnant Israël pour de « violations massives des droits de la personne » dans la bande de Gaza. La résolution a été adoptée par 33 voix pour, 13 abstentions. Le Canada est le seul pays à avoir voté contre le document en regrettant, selon Reuters, que la résolution ne mentionne pas les raisons de l'attaque israélienne. Les pays européens se sont abstenus. Les États-Unis ne prenaient pas part aux délibérations. Israël a d'ores et déjà rejeté cette résolution qu'elle juge « déséquilibrée ».

La commission électorale israélienne a de son côté fait savoir lundi que deux partis politiques arabes, soit le Rassemblement national démocratique (Balad) et le Mouvement arabe pour le changement, ne pourront être sur les rangs en vue des législatives du 10 février. Elle juge que ces partis ne reconnaissent pas à Israël le droit d'exister. Les deux partis, qui comptent ensemble 7 députés sur 120 au Parlement israélien, la Knesset, ont qualifié cette décision de « raciste » et « fasciste ».

La direction du Hamas, terrée sous un hôpital

Les journaux israéliens rapportent lundi que, selon les services secrets israéliens, les dirigeants du mouvement islamiste Hamas se terrent dans un bunker se trouvant sous l'hôpital al-Shifa, le plus important de la ville de Gaza. Selon Haaretz, le bunker a été construit par Israël au milieu des années 80. Le journal cite des sources palestiniennes selon lesquelles tous les dirigeants du mouvement islamiste ne se terrent pas au même endroit, et que certains changent régulièrement de cachette.

Le Jerusalem Post rapporte pour sa part que le ministre israélien de la sécurité publique, Avi Dichter, a déclaré lundi à la radio militaire que plusieurs commandants du Hamas y ont reçu leur salaire samedi. Le ministre a déclaré que le site ne pouvait être attaqué « pour des raisons évidentes », et a écorché au passage la neutralité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). « L'hôpital al-Shifa a cessé depuis longtemps de n'être qu'un hôpital, tout comme les services de santé et les services à des fins humanitaires de l'UNRWA ont cessé depuis longtemps de n'être que des services humanitaires fournissant nourriture et soins médicaux.

Olmert prêche la patience

Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, avait précédemment confirmé dimanche que l'attaque sur la bande de Gaza allait se poursuivre, mais sans donner d'indication sur la durée des opérations. « Israël se rapproche de ses objectifs, mais plus de patience et de détermination sont nécessaires pour y parvenir, afin de changer la situation en matière de sécurité dans le Sud et pour que ses citoyens vivent en sécurité pendant longtemps », a-t-il déclaré. « Aucune résolution, que ce soit dans le passé ou à l'avenir, ne pourra nous dénier le droit élémentaire à défendre nos citoyens ».

Des policiers et des pompiers israéliens à Sderot, après la chute d'une roquette sur la ville, dimanche.

Des policiers et des pompiers israéliens à Sderot, après la chute d'une roquette sur la ville, dimanche.

Photo : AFP / Menahem Kahana

Des réservistes sont maintenant déployés dans la bande de Gaza pour occuper des positions prises par l'armée régulière. Leur utilisation pourrait constituer un prélude à la troisième phase des opérations militaires, qui n'a toujours pas été officiellement décidée. Selon Associated Press, cette décision pourrait être prise lundi ou mardi.

Cette troisième phase doit se traduire par des avancées plus profondes dans les zones urbaines de la bande de Gaza, où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, faisant craindre des combats encore plus féroces qu'ils ne le sont déjà.

Le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, a aussi estimé en fin de semaine qu'Israël n'avait atteint « aucun objectif ». Il a promis de poursuivre le combat et a refusé toute négociation sur une trêve, tant que les forces israéliennes ne se retireraient pas de la bande de Gaza.

L'armée israélienne, qui a perdu 10 soldats, soutient que plus de 500 combattants palestiniens ont été tués. Les quelque 660 roquettes palestiniennes à avoir atteint le territoire israélien ont fait 4 morts et des dizaines de blessés.

Carte de Gaza

Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

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