Impasse plutôt qu’éclaircie
Israël et le Hamas semblent décidés à poursuivre les combats dans Gaza.La "fumée blanche" pour un accord négocié se fait désespérément attendre en provenance du Caire.En attendant, le bilan des morts s’alourdit. "Les dégâts collatéraux sont là" Vers notre dossier spécial
- Publié le 12-01-2009 à 00h00
Israël frappera "d’une main de fer" à Gaza aussi longtemps que les tirs de roquettes palestiniennes se poursuivront, a réaffirmé lundi le premier ministre israélien Ehoud Olmert, au 17e jour de l’offensive israélienne qui a fait plus de 900 morts dans le territoire palestinien contrôlé par le Hamas.
Lundi, des combats ont opposé, sur trois axes, des activistes palestiniens à des chars israéliens avançant dans des quartiers périphériques de Gaza-ville, ceux de cheikh Ajline, Touffah et Zeitoun. L’armée israélienne a mené en même temps des attaques aériennes dans le centre de Gaza, l’une d’elle faisant deux morts, selon des sources médicales. Un Palestinien et son fils ont en outre été tués dans un raid aérien à Jabaliya, dans le nord de la Bande de Gaza. Au total, ce sont près de 25 Palestiniens qui ont été tués lundi dans des raids ou par des obus de chars israéliens, ou ont succombé à leurs blessures, portant à 917 le bilan des Palestiniens tués dans l’offensive israélienne, selon une source palestinienne. Parmi les morts figurent 277 enfants, 97 femmes et 92 personnes âgées, d’après cette même source.
Selon les médias israéliens, le gouvernement israélien hésite toujours à donner son feu vert à une "troisième phase" de l’offensive au moment où les appels à un cessez-le-feu, préconisé par une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, se multiplient. Et une visite au Caire prévue lundi d’un haut responsable du ministère de la Défense israélien, Amos Gilad, pour discuter d’un éventuel arrêt des combats, a été reportée d’au moins un jour. Or, des résultats de cette mission, dépendrait l’option privilégiée par le gouvernement israélien : soit s’engager dans la voie d’un cessez-le-feu et négocier, soit renoncer à négocier dans l’immédiat et lancer une nouvelle étape de l’attaque de la Bande de Gaza.
L’Egypte, qui a élaboré une initiative pour un cessez-le-feu, en a discuté dimanche avec une délégation du Hamas. Le mouvement islamiste a dit rejeter "certains points" du plan; ce qui est déjà en soi un discours moins radical que les jours précédents. Là aussi, deux options seraient envisageables : le Hamas de l’extérieur, représenté par Khaled Mechaal à Damas, défendrait une position plus radicale de poursuite des combats alors que le Hamas de l’intérieur serait davantage tenté par une négociation. Dans une rare intervention à la télévision depuis le début de l’offensive israélienne, le Premier ministre du Hamas, Ismaïl Hanyé, retranché dans un lieu tenu secret, n’en a pourtant pas donné l’impression. "Nous nous rapprochons de la victoire. Le sang pur qui a coulé n’a pas coulé en vain car il nous apportera la victoire grâce à Dieu", a-t-il affirmé dans un discours martial.
Selon la radio publique israélienne, le report de la visite d’Amos Gilad a été décidé par les dirigeants israéliens pour augmenter la pression militaire sur le Hamas, alors que l’armée annonce avoir porté des coups sévères au bras armé du mouvement islamiste. Mais près de 20 tirs de roquettes et d’obus de mortier ont encore été signalés pour la seule matinée de lundi, a affirmé l’armée israélienne, sans faire état de victime.
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