Israël sur la sellette à l'Assemblée générale de l'ONU
Accusé de violer le droit international dans son offensive dans la bande de Gaza, Israël était sur la sellette jeudi à l'Assemblée générale des Nations unies, dans une ambiance alourdie par son bombardement du Quartier général de l'ONU à Gaza. Saïd Siam, un membre de l'aile dure du Hamas, tué jeudi Gaza: la peur des bombes, même à l'hôpitalIsraël a donné son accord au plan égyptien Unwra:Israël affirme avoir répliqué à des tirs Arrivée de Ban Ki-Moon en Israël Une trêve de dix jours envisagée Six enfants soignés à Bruxelles Vers notre dossier spécial
- Publié le 14-01-2009 à 00h00
Accusé de violer le droit international dans son offensive dans la bande de Gaza, Israël était sur la sellette jeudi à l'Assemblée générale des Nations unies, dans une ambiance alourdie par son bombardement du Quartier général de l'ONU à Gaza. Le président de l'Assemblée, Miguel d'Escoto, a donné le ton en énumérant les violations commises selon lui par l'Etat hébreu : "punition collective, usage disproportionné de la force et attaque de cibles civiles dont des maisons, des mosquées, des universités et des écoles". Il parlait à l'ouverture d'une réunion d'urgence de l'Assemblée, où siègent les 192 Etats membres de l'ONU, visant à exiger le respect de l'appel au cessez-le-feu à Gaza lancé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1860. Cette réunion a été convoquée par M. d'Escoto à la demande des 118 Etats membres du Mouvement des non-alignés. La séance, lors de laquelle de nombreux Etats ont demandé à s'exprimer, pourrait se prolonger jusqu'à vendredi et devrait donner lieu au vote d'une résolution.
Contrairement à celles du Conseil de sécurité, les résolutions de l'Assemblée ne sont pas considérées comme contraignantes. La délégation israélienne a tenté d'empêcher la tenue de la réunion, arguant qu'aux termes de la Charte de l'ONU, l'Assemblée générale n'avait pas à s'emparer d'une question dont le Conseil de sécurité est déjà saisi. Mais sa requête a été repoussée, M. d'Escoto soulignant que l'Assemblée, "organe le plus représentatif et démocratique de l'ONU", ne pouvait rester sans rien faire alors que la résolution 1860, adoptée le 8 janvier, est restée jusqu'ici lettre morte. "Gaza brûle", a-t-il lancé pour justifier sa décision.
Il a notamment déploré que le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, ait rejeté la résolution en revendiquant le droit sacré d'Israël à protéger la sécurité de ses concitoyens. "Il est paradoxal qu'Israël, qui doit son existence même à une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies (de 1948, ndlr), fasse preuve d'autant de dédain pour les résolutions de l'ONU", a dit M. d'Escoto.
Le but de la réunion est d'"envoyer un message fort selon lequel la communauté internationale est pleinement en faveur d'un cessez-le-feu immédiat", avait indiqué mercredi le porte-parole de M. d'Escoto, Enrique Yeves. Israël a indiqué jeudi s'attendre à un nouveau vote hostile de l'Assemblée, un organe souvent mal disposé à son égard. "Les votes de l'Assemblée générale sont dictés par une majorité automatiquement anti-israélienne et dans les circonstances actuelles, on peut s'attendre à la pire hypocrisie de la part de cette instance qui nous est hostile", a affirmé à l'AFP Yigal Palmor, porte-parole des Affaires étrangères.
Dans une déclaration dure, l'ambassadeur de Malaisie, Hamidon Ali, a appelé à l'adoption d'une résolution qui exige un cessez-le-feu, le retrait des forces israéliennes de Gaza et la levée du blocus. "Elle doit aussi appeler à l'établissement d'un tribunal pour enquêter et poursuivre les responsables de crimes de guerre" et "prévoir des sanctions (contre Israël) en cas de non-respect", a-t-il ajouté.
La réunion a commencé alors que le principal entrepôt de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) était la proie des flammes à Gaza-ville après avoir été touché par des tirs d'obus israéliens, un bombardement condamné par la communauté internationale.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui était jeudi en Israël, s'est dit "scandalisé" par cette attaque. Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, qui a "regretté" ce bombardement, a affirmé que l'armée avait riposté à des tirs du Hamas en provenance du complexe. Jeudi matin, tous les orateurs à l'ONU ont vivement condamné cette attaque.
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