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Gaza : Israël veut imposer un cessez-le-feu à ses conditions

En décrétant une trêve unilatérale, Israël veut maintenir le Hamas sous la pression.

Par Michel Bôle-Richard

Publié le 17 janvier 2009 à 11h34, modifié le 17 janvier 2009 à 17h53

Temps de Lecture 3 min.

Pour qu'un arrêt concerté des combats à Gaza ne puisse être revendiqué comme une victoire par le Hamas, Israël se tourne vers l'unilatéralisme. Le cabinet de sécurité israélien devait se réunir, samedi soir 17 janvier, pour annoncerun cessez-le- feu unilatéral dans la bande de Gaza, après trois semaines de combats. Les autorités israéliennes ont estimé que "des progrès significatifs" avaient été accomplis.

Elles annoncent que, dans l'immédiat, les troupes de Tsahal resteront dans l'enclave palestinienne et que, si les tirs de roquettes visent à nouveau le sud d'Israël, l'offensive reprendra. "Nous allons garder le doigt sur la gâchette et le Hamas le sait. Si les islamistes relèvent la tête, nous agirons avec force", a déclaré Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères, sur le site Internet du Yediot Aharonot.

Israël a refusé la trêve d'un an renouvelable offerte par le Hamas, le retrait immédiat des soldats et la réouverture des points depassage afin de mettre fin au blocus de la bande de Gaza, en dépit des progrès accomplis dans les pourparlers par l'intermédiaire de l'Egypte. Israël souhaite un cessez-le-feu illimité et refuse de se laisser dicter sa conduite en ce qui concerne le désenclavement de la bande de Gaza. "Nous stopperons la terreur et nous empêcherons le Hamas de se réarmer, sans aucun compromis", a fait savoir le premier ministre, Ehoud Olmert. "Je ne veux aucune pression dans le temps et aucune pression internationale qui puissent nous empêcher d'atteindre ces objectifs. Je ne suis pas pressé", a-t-il ajouté.

NÉGOCIATIONS EN EGYPTE ET AUX ETATS-UNIS

Lors d'un sommet arabe, vendredi 16 janvier, à Doha, au Qatar, Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas, a annoncé qu'il n'acceptait pas les conditions imposées par Israël pour un cessez-le-feu, réitérant que celui-ci devait être accompagné d'un désengagement des troupes et de la réouverture des points de passage. "Le Hamas ne veut pas la guerre ouverte. Le peuple de Gaza mérite de vivre libre, de vivre sans blocus, sans occupation, comme tout le peuple palestinien", a-t-il répété, soulignant que la trêve de six mois, qui n'avait pas été reconduite par les Palestiniens le 19 décembre 2008, n'avait en rien permis d'améliorer la situation des Gazaouis. Une nouvelle rencontre a eu lieu au Caire, vendredi soir, entre les responsables égyptiens et des dirigeants du Hamas.

"La fin de la guerre ne dépend pas d'un accord avec le Hamas mais plutôt d'un arrangement contre le Hamas", a déclaré Tzipi Livni à Washington, après la signature, vendredi, avec Condoleezza Rice, secrétaire d'Etat, d'un protocole d'accord qui prévoit "une série de mesures que les Etats-Unis et Israël vont prendre pour tarir le flot d'armes et d'explosifs" en direction de la bande de Gaza par la frontière égyptienne.

Cet accord permettra une assistance technique et la participation d'experts permettant de détecter les tunnels. Il devrait également être signé par d'autres pays européens, selon Mme Livni. Le texte de deux pages mentionne l'Iran, soutien du Hamas, et précise qu'il s'agit de "renforcer les sanctions internationales et les mécanismes existants".

MAINTENIR LE HAMAS SOUS PRESSION

En décrétant une trêve unilatérale, Israël veut maintenir le Hamas sous la pression d'une reprise des combats, priver les islamistes d'un bénéfice politique qu'ils auraient pu tirer d'un accord en bonne et due forme et les empêcher de crier victoire commece fut le caspour le Hezbollah après la seconde guerre du Liban en août 2006. Les Israéliens refusent enfin de discuter d'un allégement du blocus. A l'arrêt de la contrebande d'armes, la cessation des tirs, Mme Livni a ajouté une dernière condition : la libération du caporal Gilad Shalit, enlevé le 25 juin 2006. "Le Hamas doit savoir qu'en ce qui le concerne, nous n'allons pas abandonner nos responsabilités", a-t-elle déclaré.

Si la journée de vendredi a été plus calme qu'à l'accoutumée dans la bande de Gaza, une cinquantaine de morts a encore été recensée, ce qui porte le bilan dressé par les Palestiniens à près de 1 200 tués, dont 410 enfants et cent femmes, ainsi que 5 300 blessés. Dix personnes ont notamment été tuées lors du bombardement d'une maison dans laquelle se déroulaient des funérailles.

Quelque 45 000 Palestiniens se sont réfugiés dans les écoles de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNWRA). L'une d'entre elles a été touchée par des tirs, samedi matin à Beit Lahiya, causant la mort d'au moins six Palestiniens. De violents bombardements ont repris dans la matinée de samedi, tandis qu'une vingtaine de roquettes ont explosé dans le sud d'Israël, vendredi, faisant cinq blessés.

A New York, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté, vendredi, à une large majorité une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat et durable. Et, à la réunion de Doha, le président syrien Bachar Al-Assad a appelé l'Egypte et la Jordanie à rompre leurs relations avec Israël.

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