Le cabinet de sécurité israélien a adopté samedi 17 janvier une résolution en faveur d'un cessez-le-feu unilatéral à Gaza, où plus de 1 200 Palestiniens ont été tués depuis le 27 décembre, a indiqué à l'AFP un responsable gouvernemental. Mais "si le Hamas tire sur des forces israéliennes, Israël se réserve le droit de riposter". C'est la première fois dans son histoire qu'Israël décrète un cessez-le-feu unilatéral à l'issue d'un de ses conflits.
Israel a atteint tous ses objectifs à Gaza, a affirmé le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Certains objectifs ont même été dépassés, a-t-il ajouté, en précisant que la capacité du Hamas à tirer des roquettes sur Israël était désormais sérieusement limitée. "L'armée israélienne et les forces de sécurité doivent continuer leurs opérations et être prêts à se mesurer avec tout développement sur le terrain", a toutefois ajouté le ministre de la Défense Ehud Barak. Le gouvernement a par ailleurs affirmé que l'armée resterait à ce stade déployée dans le territoire et autour.
Plusieurs dirigeants du Hamas en exil ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne comptaient pas respecter un cessez-le-feu qui n'inclurait pas le retrait des troupes israéliennes de la bande côtière. Un porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que cette décision d'Israël devrait être suivie par un accord de paix formel et un retrait complet des troupes.
Israël a décidé de cesser son offensive, la plus vaste et meurtrière campagne militaire israélienne jamais lancée à Gaza, après avoir reçu des assurances américaines sur un arrêt de la contrebande d'armes vers le territoire palestinien, selon un responsable gouvernemental. Mais l'Egypte a prévenu, samedi, qu'elle n'était pas "lié" par cet accord.
L'Egypte a annoncé la tenue d'un sommet, dimanche, à Charm el-Cheikh pour un sommet sur la situation à Gaza. Selon l'Elysée, Nicolas Sarkozy va co-présider cette réunion à laquelle doivent participer plusieurs chefs d'Etats européens. Le président français se rendra ensuite à Jérusalem pour rencontrer le premier ministre israélien. Ehoud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas n'ont pas été conviés.
Le Caire cherche à arracher un accord sur les points de passage et les tunnels entre Gaza et l'Egypte, alors que le gouvernement israélien semble décidé à annoncer un cessez-le-feu non concerté. "L'Egypte poursuivra ses efforts dès qu'il y aura un cessez-le-feu afin de revenir à la trêve et lever le blocus" imposé à Gaza, a assuré Moubarak dans un discours télévisé, samedi.
Le président égyptien a appelé Israël à cesser les combats "immédiatement" et "sans conditions", et à retirer ses troupes de la bande de Gaza. Et a fait valoir que l'Egypte travaillait à sécuriser sa frontière avec la bande de Gaza et "n'acceptera jamais" de présence étrangère sur son territoire. Samedi, Paris, Londres et Berlin ont proposé leur aide pour mettre fin "au trafic d'armes" dans les tunnels.
Le plan égyptien prévoit après le cessez-le-feu, qui aurait du être concerté, la mise au point d'une trêve assortie d'engagements et de garanties pour éviter le retour à un conflit armé. Les garanties doivent inclure "la sécurisation des frontières", demande d'Israël, "l'ouverture des points de passage frontaliers et la levée du siège" de la bande de Gaza, comme le réclament les Palestiniens.
Sur le terrain, les attaques israéliennes se sont poursuivies de manière sporadique faisant une dizaine de morts, dont une femme et un enfant tués dans un bombardement alors qu'ils étaient réfugiés dans une école de l'ONU à Beit Lahiya.
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