Fragile cessez-le-feu

Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, serre la main du ministre de la Défense, Ehoud Barak.
Photo : AFP / GALI TIBBON
Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Israël cesse ses frappes contre la bande de Gaza, mais y maintient des troupes et annonce qu'il ripostera à d'éventuels tirs du Hamas. Le mouvement islamiste annonce qu'il poursuit le combat.
Le cabinet de sécurité du premier ministre israélien, Ehoud Olmert, s'est prononcé, samedi soir, en faveur d'un cessez-le-feu unilatéral. Le cessez-le-feu est entré en vigueur à 2 h, heure locale, dimanche matin, a indiqué l'armée.
Le premier ministre Olmert a toutefois précisé que des troupes resteront sur place aussi longtemps que nécessaire et qu'Israël ripostera « avec force » à d'éventuels tirs de roquettes du Hamas. « Si le Hamas arrête totalement ses attaques, nous jugerons à quel moment nous quitterons la bande de Gaza », a-t-il ajouté.
Selon Ehoud Olmert, l'État hébreu a atteint tous ses objectifs à Gaza, « et même au-delà ».
Le Hamas a reçu un coup dur
« Nous voulions défendre nos enfants, nous sommes peinés pour chacun de vos enfants qui a été tué, votre souffrance est terrible et je vous présente mes regrets », a par ailleurs déclaré Ehoud Olmert à l'intention des Gazaouis.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un porte-parole du premier ministre Olmert a déclaré qu'Israël veillerait à l'augmentation rapide de l'acheminement d'aida humanitaire dans la bande de Gaza si le cessez-le-feu tient le coup. Il a toutefois ajouté qu'il était hors de question de lever le blocus, tant que le soldat Gilad Shalit, enlevé en 2006, n'était pas libéré.
Ce cessez-le-feu survient au lendemain de la signature, avec Washington, d'un accord destiné à lutter contre la contrebande d'armes vers le territoire palestinien.
Le Hamas poursuit le combat
Ce cessez-le-feu ne signifie pas la fin de la résistance du Hamas, a fait savoir Faouzi Barhoum, un porte-parole du mouvement islamiste à Gaza, samedi.
« Un cessez-le-feu unilatéral ne signifie pas la fin de l'agression [israélienne] et la fin du siège. Ces derniers constituent des actes de guerre et par conséquent cela ne signifie pas la fin de la résistance », a-t-il déclaré à l'agence Reuters.
Il a ajouté que le mouvement islamiste ne tolérerait pas la présence « d'un seul soldat israélien » dans la bande de Gaza.
Un responsable du Hamas en Turquie, Sami Abou Zouhri, avait auparavant affirmé que les Palestiniens n'attendraient pas la mort chez eux et continueront à combattre tant qu'il n'y aura pas de retrait de l'armée israélienne.
M. Abou Zouhri estime aussi que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, n'est pas autorisé à parler au nom du Hamas dans le cadre de discussions de paix.
« Nous continuerons à combattre malgré nos moyens limités », a-t-il dit au cours d'une conférence de presse, alors que se poursuivaient les combats dans la bande de Gaza.
Pour sa part, un porte-parole du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré à l'Agence France Presse que la décision d'Israël de décréter un cessez-le-feu « devrait être suivie par un accord de paix, la fin du bouclage de Gaza et le retrait des troupes ».
À Beyrouth, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a discuté du conflit israélo-palestinien avec les dirigeants libanais. Sa tournée régionale l'avait auparavant mené en Égypte, en Jordanie, en Israël, en Cisjordanie et en Turquie.
Près de 1200 morts

Des civils et des ambulanciers tentent de se mettre à l'abri, lors du bombardement d'une école gérée par l'ONU, à Beit Lahya.
Photo : AFP / MOHAMMED ABED
Les frappes israéliennes ont fait jusqu'à maintenant près de 1200 morts et plus de 5200 blessés chez les Gazaouis, selon les sources hospitalières palestiniennes.
L'aviation isréalienne avait repris avant l'aube, samedi, ses frappes sur la bande de Gaza, ciblant des tunnels, des postes de lancement de roquettes et deux mosquées d'où seraient provenus des tirs.
Dans la bande de Gaza, un tir de char israélien est tombé près d'une école gérée par les Nations unies. Une femme et un enfant sont morts et une vingtaine de personnes ont été blessées.
Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters, Associated Press, La Presse canadienne et Le Devoir