Cessez-le-feu contagieux
Israël l’a décrété unilatéralement samedi soir.Le Hamas et les autres groupes palestiniens l’acceptent à condition que Tsahal se désengage de Gaza. Israël marque son accord, si le calme se confirme et qu’il n’y a plus de tirs de roquettes. Gaza: Réunion des dirigeants arabes Deuxième nuit calme à Gaza, où Israël a entamé un retrait progressif Edito: Hamas et Israël, perdants politiques
- Publié le 18-01-2009 à 00h00
Correspondante à Jérusalem Dimanche, entre des pluies fines, un arc-en-ciel a coiffé l’horizon de Gaza toute la journée, visible jusqu’à Ashkelone. Promesse de lendemains meilleurs ?
A 2 h du matin, après 22 jours d’offensive, plus de 1 300 morts palestiniens et 13 morts israéliens, Tsahal a mis fin à sa guerre. Douze heures plus tard, le Hamas et toutes les factions de Gaza, Jihad et Comités de Résistance inclus, annonçaient à leur tour qu’ils baissaient les armes. A condition qu’Israël quitte Gaza dans la semaine - ce que Tsahal fera, si le calme se stabilise.
Premier retrait
Car maintenant que le cessez-le-feu a été décrété, l’état-major de l’armée israélienne déclare ne plus vouloir exposer les troupes à "des risques inutiles". Dimanche soir, il entamait déjà un début de repli.
Il a néanmoins mis en garde : il n’attaquera plus de sa propre initiative, mais continuera à riposter à toute provocation et partira lorsque les tirs palestiniens auront "entièrement cessé". Une vingtaine de roquettes sont encore tombées sur le sud d’Israël, dimanche, et des échanges de feu se sont produits aux abords de Gaza. Mais Tsahal prenait patience, espérant que les dirigeants des factions à Damas fassent bien passer l’ordre de cessez-le-feu à toutes les cellules sur le terrain.
C’est samedi soir, au terme d’une réunion extraordinaire du cabinet de sécurité, qu’Israël a annoncé sa décision de cesser le feu de façon unilatérale. Il relançait ainsi la balle dans le camp du Hamas, estimant jouir désormais de la légitimation internationale pour relancer sa machine de guerre en cas d’attaque ou de réarmement des islamistes à Gaza.
Car, comme a souligné le Premier ministre Ehoud Olmert, ce cessez-le-feu est le fruit non pas d’une concertation avec le Hamas, mais bien d’une entente avec les Etats-Unis, l’Europe et l’Egypte, qui devront faire front commun à l’avenir contre le réarmement du Hamas.
Ce cessez-le-feu unilatéral n’était pas vraiment le choix d’Ehoud Olmert. Il voulait poursuivre les opérations jusqu’à ce qu’Israël soit assuré d’une trêve durable. D’autant plus que le sort du caporal Chalit, otage à Gaza depuis 2006, reste incertain. Mais ses ministres Barak et Livni ont insisté pour stopper la guerre. Et quand il s’est avéré, vendredi, que le Hamas demeurait réticent à un cessez-le-feu officiellement agréé, M. Olmert s’est résigné au désengagement pragmatique et unilatéral.
Le Hamas a subi "un coup dur", a dit M. Olmert, "qui entravera ses capacités militaires et son aptitude à gouverner". "Si notre ennemi décide qu’il n’a pas encore souffert suffisamment et veut continuer à se battre, Israël se considérera libre de continuer à répondre par la force. Je ne conseille ni à lui ni à toute autre organisation terroriste de tester notre détermination."
Votre douleur nous touche
Il a cependant tenu à souligner qu’Israël "n’a pas de litige avec les habitants de Gaza" et continue à voir dans la Bande de Gaza "une partie du futur Etat palestinien avec lequel nous espérons vivre en bon voisinage". "Vos cris de douleur touchent tous nos cœurs", a-t-il déclaré en s’adressant directement aux Gazaouis. Et "au nom du gouvernement d’Israël", il a tenu à exprimer son "regret" pour les souffrances que Tsahal a infligées aux civils, "pour ces souffrances qu’ils subissent à cause de la situation intolérable causée par le Hamas".
Israël compte à présent élaborer un plan qui devra répondre "de façon globale et appropriée" aux besoins des Gazaouis. Un dispensaire de campagne a déjà été établi dimanche à l’entrée nord de la Bande de Gaza.
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