La "guerre" des plaintes
La "guerre" des plaintes contre l’un et l’autre camp après le conflit dans la bande de Gaza bat son plein. Jeudi, l’avocat français William Goldnadel a annoncé le dépôt d’une requête auprès du président français Nicolas Sarkozy afin qu’il réclame une saisine de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, pour des crimes de guerre présumés commis par le mouvement islamiste Hamas. "Ils étaient à quelques rues de nous" Vers notre dossier spécial
- Publié le 22-01-2009 à 00h00
La "guerre" des plaintes contre l’un et l’autre camp après le conflit dans la bande de Gaza bat son plein. Jeudi, l’avocat français William Goldnadel a annoncé le dépôt d’une requête auprès du président français Nicolas Sarkozy afin qu’il réclame une saisine de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, pour des crimes de guerre présumés commis par le mouvement islamiste Hamas. Or, le même jour, des avocats belges et français remettaient un dossier d’informations au procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, dans l’espoir hypothétique (lire LLB du 22/01) de l’ouverture d’une enquête sur des crimes de guerre présumés du chef de l’armée israélienne.
"Dans ce dossier, la difficulté est d’obtenir la saisine de la CPI", explique Me William Goldnadel, qui estime que la démarche de ces collègues concurrents est "vouée à l’échec", parce que, comme il a déjà été dit par un porte-parole du tribunal, Israël n’est pas partie au statut fondant la CPI et celle-ci n’est donc pas théoriquement compétente. C’est la raison pour laquelle l’avocat français adresse une requête au président Sarkozy avec le secret espoir que la France, qui reconnaît la Cour, réclame une enquête. Mais Me Goldnadel est bien conscient que "dans le contexte idéologique délétère" et à l’aune de la realpolitik, son initiative a, elle aussi, très peu de chances d’aboutir.
Cela n’ébranle évidemment pas sa conviction que, sur le fond du dossier, "il n’y a aucun doute sur la réalité des crimes de guerre". "Le Hamas a délibérément lancé des roquettes sur des populations civiles israéliennes ; il a tiré à partir de zones urbaines et il se targue d’utiliser des "shahids", des enfants promis au martyre.
Me William Goldnadel doit déposer son dossier auprès de la présidence de la république "dans les quinze jours", notamment au nom d’une association, Avocats sans frontières, étrangère à l’organisation du même nom qui a notamment œuvré à la restauration de l’appareil judiciaire au Rwanda.
A Bruxelles, présentant les résultats d’une mission dépêchée dans la région, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et d’autres organisations ont exprimé leur conviction qu’Israël s’est rendu coupable de "sérieuses violations du droit humanitaire international, incluant des violations de la 4e Convention sur la protection des populations civiles en temps de guerre". Elles ont appelé à "la mise sur pied urgente d’une commission d’enquête indépendante [ ] qui pourrait mettre en lumière les responsabilités individuelles". "Toutes les parties à la 4e Convention de Genève ont une obligation légale de mandater une telle enquête", ajoutent les ONG. Membre de la mission, la militante belge Simone Susskind a exhorté l’UE à sortir de son "sommeil inquiétant" (une manifestation aura lieu lundi à Bruxelles) et le Palestinien Raji Sourani a dénoncé une "conspiration du silence".
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