Une trêve de plus en plus fragile
Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'aviation israélienne bombarde des tunnels de contrebande à la frontière égyptienne, en représailles à un attentat à la bombe qui a coûté la vie à un soldat israélien dans la bande de Gaza.
L'aviation israélienne a bombardé dans la nuit de mardi à mercredi des tunnels de contrebande situés à la frontière entre l'Égypte en la bande de Gaza, ont rapporté des habitants de Rafah et des membres des services de sécurité du Hamas. Cette explosion n'aurait fait aucune victime, selon ces sources.
Un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé ce raid aérien, le premier mené dans le sud de la bande de Gaza depuis qu'Israël et le Hamas ont décrété distinctement un cessez-le-feu, il y a neuf jours.
Le porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que cette frappe aérienne intervient en représailles à l'attentat à la bombe qui a tué un soldat israélien et en a blessé trois autres, mardi, près du point de passage de Kissoufim, entre la bande de Gaza et l'État juif.
Peu après cette explosion, une frappe avait tué un Palestinien désigné par l'armée israélienne comme l'instigateur de l'attaque. Une fusillade a également coûté la vie à un paysan palestinien.

L'armée israélienne déplace une jeep endommagée par l'attaque de mardi matin.
Photo : La Presse canadienne / AP/Yehuda Lahyani
Dans les minutes qui ont suivi l'attaque contre la patrouille israélienne, des tanks israéliens ont pénétré dans la bande de Gaza, tandis que des hélicoptères et des avions de combat ont survolé les lieux. Deux Palestiniens qui circulaient en moto à Khan Younès ont été blessés par des tirs de l'aviation israélienne.
L'attaque qui a tué un soldat israélien n'a pas été revendiquée, mais un porte-parole du mouvement islamiste Hamas a déclaré peu après qu'il s'agissait là « d'une réponse naturelle aux crimes de l'occupant ». Le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, a pour sa part déclaré qu'Israël répondrait à cet « incident grave et inacceptable ».
Ces violences sont les plus sérieuses à survenir dans la région depuis qu'Israël et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, ont conclu des cessez-le-feu distincts, le 18 janvier, au terme d'une offensive israélienne de 22 jours dans l'enclave palestinienne. L'assaut israélien a fait quelque 1300 morts palestiniens, dont une majorité de civils, tandis que l'État hébreu a perdu 13 de ses citoyens, dont 10 soldats.
Ces évènements se sont produits à quelques heures de l'arrivée en Égypte du nouvel émissaire américain au Moyen-Orient, George Mitchell. L'homme de confiance de Barack Obama doit rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak mercredi. Il se rend ensuite en Israël, en Cisjordanie, en Jordanie et en Arabie saoudite, puis ensuite à Londres et à Paris.
Le temps de négocier, selon Obama

La chaîne Al-Arabiya, basée à Dubaï, a diffusé une entrevue avec Barack Obama lundi soir.
Photo : AFP / Al-Arabiya
Dans une entrevue diffusée lundi sur la chaîne Al-Arabiya, le nouveau président américain a fait valoir que le temps est venu de trouver une solution négociée au conflit qui déchire la région.
« Nous ne pouvons évidemment pas dire aux Israéliens et aux Palestiniens ce qui est le mieux pour eux. Ils vont devoir prendre des décisions », a dit le président américain.
« Mais je crois que le moment est venu pour les deux camps de réaliser que le chemin sur lequel ils sont engagés ne mènera pas à la prospérité et la sécurité pour leur peuple. Aussi est-il temps de revenir à la table des négociations. »
L'Égypte tente toujours de négocier un cessez-le-feu permanent entre Israël et le Hamas. Le 18 janvier dernier, Israël a décrété un cessez-le-feu sans date d'échéance, en se disant prêt à riposter à la première attaque. Le Hamas a pour sa part adopté un cessez-le-feu d'une semaine, en exigeant le retrait de l'armée israélienne - complété depuis - et la réouverture des points de passage entre Israël et la bande de Gaza.
L'État hébreu exige toujours la fin des tirs de roquettes sur son territoire et un mécanisme permettant de contrôler les biens qui transitent par les tunnels liant l'Égypte et la bande de Gaza, afin de s'assurer que le Hamas, qui prône la destruction d'Israël, ne profite pas d'une trêve pour se réarmer.
En raison de la fermeture des points de passage, en vigueur de longs mois avant l'offensive israélienne, ces tunnels constituent toutefois la seule façon pour les Palestiniens d'importer des biens dans la bande de Gaza.
Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters