Le premier ministre israélien Ehoud Olmert a prévenu, dimanche 1er février, au début du conseil des ministres hebdomadaire qu'Israël allait réagir de "façon disproportionnée" aux tirs de roquettes palestiniennes depuis Gaza en dépit d'un cessez-le-feu entré en vigueur le 18 janvier. Dimanche, un obus de mortier tiré par des combattants palestiniens sur le sud d'Israël a fait deux blessés légers, selon l'armée israélienne. Dans la matinée, quatre roquettes s'étaient écrasées sans faire de victime. Depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu au moins sept roquettes ont été tirées vers Israël.
"J'ai donné l'instruction à l'armée, via le ministre de la défense, de préparer une réplique israélienne adaptée aux circonstances, et cette riposte interviendra au moment, à l'endroit et de la manière que nous aurons choisis", a-t-il ajouté. "Nous n'accepterons pas de revenir aux anciennes règles du jeu et nous agirons de façon à en finir avec les tirs incessants qui empêchent le retour à une vie normale pour les habitants du sud du pays", a encore dit M. Olmert. Le ministre de la défense, Ehoud Barak, a pour part affirmé qu'Israël allait "mener autant d'actions que nécessaire". "Le Hamas a reçu un sérieux coup et si nécessaire il en recevra d'autres", a-t-il également déclaré avant le conseil des ministres.
"UNE MANIPULATION S'INSCRIVANT DANS LA CAMPAGNE ÉLECTORALE"
Les tirs de dimanche ont été revendiqués par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, une nébuleuse de groupes liés au Fatah, le mouvement du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Selon le porte-parole du Hamas, Taher al-Nounou, les déclarations d'Olmert sont "une manipulation s'inscrivant dans la campagne électorale" israélienne. Ces menaces visent aussi à "faire échouer les efforts déployés par l'Egypte pour instaurer le calme tout en exerçant des pressions pour que le peuple palestinien se soumette aux conditions présentées par Israël", a-t-il jugé.
A Damas, le Hamas a annoncé l'envoi d'ici lundi d'une délégation au Caire pour discuter avec le médiateur égyptien de la consolidation du cessez-le-feu. En visite chez son allié iranien, le chef en exil du mouvement Khaled Mechaal a souligné que la réouverture des points de passage avec Gaza était "une des priorités", avant même le processus de réconciliation avec le Fatah de M. Abbas, également attendu dimanche au Caire. "Nous estimons que tant que le blocus continue, l'agression (israélienne) continue", a-t-il dit, selon l'agence officielle Irna, ajoutant : "La résistance est opposée à un cessez-le-feu permanent (avec Israël) car tant que l'occupation continue, un cessez-le-feu permanent n'a pas de sens".
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