Le gouvernement belge et Mgr Danneels contre Mgr Williamson

Silence radio absolu dans le camp intégriste après le coup de semonce romain contre l'évêque sommé de renier ses affirmations négationnistes. Par contre, deux prises de position fortes sont venues de Belgique. Au plus haut niveau : le gouvernement fédéral et le cardinal Danneels ont chacun exprimé leur rejet face aux propos niant la Shoah. Benoît XVI et les évêques intégristes : l'art de déplaire

Christian Laporte
Le gouvernement belge et Mgr Danneels contre Mgr Williamson
©BELGA

Silence radio absolu dans le camp intégriste après le coup de semonce romain - voir LLB de jeudi - contre l'évêque sommé de renier ses affirmations négationnistes. Par contre, deux prises de position fortes sont venues de Belgique. Au plus haut niveau : le gouvernement fédéral et le cardinal Danneels ont chacun exprimé leur rejet face aux propos niant la Shoah.

A la Chambre, Georges Dallemagne (CDH) a interrogé le Premier ministre sur la réhabilitation du prélat britannique dans la communion catholique. Sans surprise, Herman Van Rompuy a répondu que "la levée de l'excommunication de quatre évêques est une affaire de l'Eglise catholique et relève de la compétence exclusive du Pape". Mais, "s'il ne m'appartient pas de prendre position sur leur réintégration", a ajouté le chef du gouvernement, "j'ai été choqué par les propos de Mgr Williamson". "Je condamne ses propos, tout comme je condamne n'importe quelle forme de négationnisme. Notre ambassadeur auprès du Saint-Siège sera chargé de porter cette position à la connaissance des autorités vaticanes", a-t-il conclu.

Du côté de l'Eglise catholique belge, après la condamnation du prélat négationniste par l'évêque de Tournai - voir LLB de jeudi - le chef de la Conférence épiscopale, le cardinal Danneels, est monté au front : se confiant au site néerlandais RKnieuws.net, mais aussi à "La Libre", le primat de l'Eglise de Belgique a condamné "les propos totalement inacceptables" de Williamson. "Pareilles déclarations ne sont pas seulement fausses sur le plan de l'Histoire, elles ne sont pas intelligentes et surtout elles blessent de manière injuste tous ceux et celles qui ont eu à subir ces souffrances".

Le cardinal est aussi allé plus loin que ses confrères : "Si Mgr Williamson ne revient pas publiquement sur ses propos, nous aurons encore un plus grand pro blème". Pour le cardinal, "le Pape ne savait pas, car il n'aurait jamais levé son excommunication. La question est de savoir pourquoi il ne le savait pas. Il faudra mener une enquête interne au Vatican " En attendant, la politologue française Fiametta Vemmer, spécialiste de l'intégrisme, a confié au "Monde" un élément intéressant : "Le reportage était programmé depuis des semaines pour le 21 janvier. Pas de chance pour le Vatican qui a décidé d'annoncer la réintégration de Willamson le même jour. C'est un hasard", selon la chercheuse qui a collaboré à l'émission. Et donc pas un complot contre le Pape

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