Israël : après les résultats officiels, le blocage politique persiste

Le parti Kadima de Tzipi Livni maintient sa légère avance sur le Likoud de Benyamin Nétanyahou, avec 28 élus contre 27, selon les résultats officiels des élections législatives en Israël publiés jeudi 12 février. Ces résultats, qui prennent en compte plus de 150 000 bulletins de vote, provenant pour l'essentiel des camps de l'armée mais aussi des prisons et des missions diplomatiques, ne modifient pas la composition du Parlement telle qu'elle a émergée mardi, au soir des élections.La poussée de la droite au Parlement se confirme donc, annonçant un blocage politique. Avec une avance précaire, Kadima n'a aucune chance de former un nouveau gouvernement pour l'instant, faute d'alliés politiques, selon les médias et les analystes. Elle ne compte que sur le soutien de ses 28 députés, les formations de gauche, très affaiblies après le scrutin, ne lui ayant pas donné leur appui. Les travaillistes d'Ehoud Barak ont même annoncé qu'ils se résignaient à l'opposition tant la constitution d'un cabinet Livni leur paraissait irréaliste.LIEBERMAN EN ARBITRES'il parvient à conserver le soutien de tous les partis de droite, M. Nétanyahou, qui s'est entretenu avec certains d'entre eux jeudi, est celui qui a le plus de chance de former une coalition. Le chef du Likoud a estimé que l'entrée au Parlement d'un robuste bloc de droite impliquait qu'il devienne premier ministre, mais Mme Livni a revendiqué le même poste en notant que Kadima était en tête. Avigdor Lieberman, à la tête désormais de la troisième force politique du pays, a exprimé sa préférence pour un gouvernement de droite sans pour autant "écarter à ce stade tout autre candidature". "Je sais exactement ce que je dirai au président" Shimon Pérès, a-t-il déclaré, énigmatique, sur une radio israélienne. La grande question est de savoir si Nétanyahu constituera un gouvernement restreint s'appuyant sur Lieberman, ou bien élargi avec la participation du Kadima, son option favorite. Les résultats deviendront officiels le 18 février, M. Pérès ayant ensuite sept jours pour désigner la personnalité chargée de former un gouvernement en six semaines.