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Israël : Kadima menace de passer dans l'opposition

Tzipi Livni (AFP PHOTO/GALI TIBBON)

La patronne du parti centriste Kadima exige une « rotation » du pouvoir et refuse toute participation à un gouvernement d'union nationale dirigé par le Likoud.

Le pouvoir, ne serait-ce qu'en « garde partagée », sinon rien. Telle est la position du parti centriste israélien Kadima qui, malgré son siège d'avance à la nouvelle Knesset sur le Likoud, est dans l'impossibilité de construire un gouvernement stable.

Kadima a ainsi menacé dimanche de passer à l'opposition s'il n'obtenait pas une rotation du pouvoir avec le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahou, qui peut lui s'appuyer sur un bloc de partis de droite. «La rotation est le minimum que le Kadima puisse exiger pour qu'un gouvernement stable voie le jour. S'il n'assume pas le pouvoir, il ira dans l'opposition», a averti le ministre de la Sécurité intérieure Avi Dichter à la radio.

»Seul le Kadima est à même de former un gouvernement d'union nationale», a renchéri la chef de la diplomatie Tzipi Livni, qui dirige le parti centriste, soulignant celui-ci était le plus important du Parlement. «Je n'ai nulle intention de tromper les électeurs qui nous ont fait confiance», a-t-elle dit devant son nouveau groupe parlementaire, laissant entendre qu'elle ne se joindrait pas à un gouvernement Likoud.

Selon la radio militaire, à la réunion du cabinet ayant précédé celle du Kadima, Livni a été plus explicite. Dans un billet censé être confidentiel mais filmé par des caméras en début de séance, elle a écrit au premier ministre sortant Ehud Olmert: «le Kadima ne ralliera pas une coalition dirigée par Netanyahu».

Le scénario de la rotation impliquerait que Livni et Netanyahou deviennent deux ans chacun premier ministre. Une telle option a un précédent. En 1984, Shimon Peres (travaillistes) et Yitzhak Shamir (Likoud) avaient dirigé un gouvernement d'union à tour de rôle.

»Netanyahou peut former un gouvernement stable sans le Kadima et l'inverse n'est pas vrai», a rétorqué le député du Likoud Gidéon Saar, tout en reconnaissant qu'un cabinet s'appuyant sur les partis d'extrême droite et religieux «n'est pas la solution prioritaire».

Netanyahu a appelé à un cabinet d'union affirmant ne pas vouloir être l'otage de l'extrême droite -qui est en faveur de la colonisation juive et opposée à toute concession aux Palestiniens-, vu le risque de dissensions avec l'administration américaine qui veut relancer les efforts de paix.

La classe politique s'accorde globalement sur les principaux défis qu'Israël doit relever: le conflit avec le Hamas à Gaza, la crise économique et la «menace» nucléaire iranienne. Netanyahou entend rencontrer Livni dès que le président Shimon Peres l'aura chargé de former le cabinet, selon ses proches. Les résultats officiels du scrutin doivent être transmis mercredi à Peres qui, après consultations, confiera le soin de former la coalition à celui qui lui paraît le plus apte à y parvenir. Arbitre de la situation, Avigdor Lieberman, chef du parti d'extrême droite Israël Beiteinou (15 élus), bien qu'il penche en faveur du Likoud, souhaite participer à un cabinet d'union, selon son entourage.

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