La hausse du nombre d'actes antisémites enregistrés en janvier a occupé une place centrale dans les discours prononcés à l'occasion du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), lundi 2 mars à Paris. A l'issue du cocktail préalable au dîner, le président Nicolas Sarkozy a regretté que "parfois, l'actualité internationale provoque des tensions". "Quand on s'en prend à un juif parce qu'il est juif, c'est toute la France qui doit se sentir solidaire", a expliqué M. Sarkozy, ajoutant que "les antisémites, les islamophobes, les racistes n'ont (...) rien à faire sur le territoire de la République française".
"L'antisémitisme est de retour", a déclaré le président du Conseil, Richard Prasquier, "aujourd'hui beaucoup de juifs en France ont peur." M. Prasquier a expliqué que l'antisémitisme a pris prétexte de la guerre à Gaza au début de l'année et de la crise financière pour s'exprimer en France. Un lien entre crise financière et xénophobie repris par le premier ministre, François Fillon : "La crise mondiale accroît l'inquiétude diplomatique, excite l'agressivité de groupes extrémistes, rend à l'exclusion et au repli sur soi un attrait dangereux."
Selon des statistiques compilées en commun par le ministère de l'intérieur et le CRIF, trois cent cinquante-deux actes antisémites ont été recensés en janvier, contre quatre cent cinquante-neuf pour l'ensemble de 2008, cette évolution ayant, selon la police, fait suite à l'intervention israélienne dans la bande de Gaza. Le chiffre de l'ensemble de 2008 était en légère diminution par rapport à 2007.
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