L'aide est là. Comment la distribuer ?

A la lecture des chiffres, la conférence sur la reconstruction de la Bande de Gaza à Charm el Cheikh en Egypte est un succès. L'Autorité palestinienne espérait engranger quelque 2,8 milliards de dollars pour subvenir aux besoins des Palestiniens après la guerre meurtrière et dévastatrice menée par Israël entre le 27 décembre et le 18 janvier.

G.P.
L'aide est là. Comment la distribuer ?
©EPA

A la lecture des chiffres, la conférence sur la reconstruction de la Bande de Gaza à Charm el Cheikh en Egypte est un succès. L'Autorité palestinienne espérait engranger quelque 2,8 milliards de dollars pour subvenir aux besoins des Palestiniens après la guerre meurtrière et dévastatrice menée par Israël entre le 27 décembre et le 18 janvier. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a pu annoncer que les 75 Etats et organisations représentés à la réunion avaient promis une aide qui s'élèverait à près de 4,5 milliards de dollars. Mais pour autant, les hypothèques sur la réalité de la reconstruction des bâtiments et infrastructures détruits ne sont pas levées.

Entente palestinienne

Les principaux donateurs sont, sans surprise, les Etats-Unis (900 millions de dollars), l'Union européenne (554,1 millions de dollars) et les pays arabes pour un total de 1,65 milliard de dollars, dont un milliard pour la seule Arabie Saoudite; ce qui témoigne à tout le moins de la volonté du royaume d'appuyer son ambition diplomatique par un soutien financier, au même titre d'ailleurs que son concurrent dans la région, le Qatar qui contribue à l'effort à hauteur de 250 millions de dollars.

Belle récolte, donc. Mais dans leurs déclarations avant et après le sommet, les dirigeants occidentaux n'ont pas levé l'ambiguïté de leur attitude à l'égard du prochain gouvernement palestinien. En principe, l'aide annoncée devrait être accordée au travers des mécanismes existants, c'est-à-dire via l'Autorité palestinienne et non le Hamas, avec lequel les pays occidentaux se refusent toujours à agir. Mais est-ce possible et potentiellement efficace alors que le mouvement islamique dirige, d'une main de fer, Gaza, objet de toutes les attentions depuis la guerre de janvier ?

Or le président français Nicolas Sarkozy, notamment, a exhorté les Palestiniens à se réconcilier; une réconciliation qui est "l'une des clés de la paix et l'une des conditions de la création d'un Etat palestinien". Est-ce à dire que si les Palestiniens s'accordent pour former un gouvernement d'entente nationale, les Européens accepteront d'œuvrer avec lui pour reconstruire Gaza et relancer le processus de paix, même si des membres du Hamas en font partie ? L'attitude des Occidentaux n'est pas encore claire à cet égard.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a ainsi indiqué qu'il était important qu'Israël travaille avec des partenaires palestiniens responsables comme MM. Abbas et Fayyyad. En revanche, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a cru pouvoir annoncer "une large acceptation internationale du prochain gouvernement palestinien". De l'accueil de celui-ci, dépendra effectivement une distribution efficace de l'aide.

Mais celle-ci est aussi suspendue à l'attitude d'Israël. C'est pourquoi les participants à la conférence de Charm el Cheikh ont appelé à la levée immédiate du blocus israélien, autre préalable au redressement de Gaza.

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