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Gaza pèse sur les relations entre juifs et musulmans en France

Le président du CRIF, a demandé, lundi, à l'UOIF, qui avait qualifié l'offensive de Gaza de "génocide", de "retirer ces mots inadmissibles", sans quoi "il ne sera pas question de reprendre le dialogue".

Par Stéphanie Le Bars

Publié le 03 mars 2009 à 09h39, modifié le 03 mars 2009 à 11h04

Temps de Lecture 2 min.

D'un ton grave, versant par moments dans une virulence remarquée, Richard Prasquier, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qui tenait, lundi 2 mars son dîner politique annuel, a une nouvelle fois lancé une "alarme". "L'antisémitisme est de retour", a-t-il affirmé devant un millier de personnes, dont le premier ministre, François Fillon, de nombreux membres du gouvernement, des représentants politiques et religieux.

Pointant une recrudescence des actes antisémites, M. Prasquier a dénoncé "une explosion de haine d'une virulence alarmante", observée lors des manifestations organisées pour protester contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. En janvier, 352 incidents antisémites ont été enregistrés, dont 50 actes de violences contre des personnes ou des biens symboliques, selon des précisions du ministère de l'intérieur. Ces chiffres représentent 80 % du nombre d'actes antisémites relevés pour l'ensemble de l'année 2008.

La crise économique serait aussi, selon le président du Crif un "prétexte fertile pour l'antisémitisme". Une analyse tempérée par le fait que, de l'aveu même de M. Prasquier, "les discours attribuant aux juifs la responsabilité du krach immobilier, bancaire et boursier" apparus "ici ou là", ont été moins relayés "en France qu'ailleurs".

Mais le responsable du CRIF a réservé sa charge la plus sévère à "l'extrême gauche" et à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Reprenant des accents parfois adoptés par ses prédécesseurs, il a jugé ces "pourfendeurs d'Israël et théoriciens de l'antisionisme" coupables d'avoir participé à des manifestations "destinées à glorifier le Hamas", "un mouvement architerroriste" et de faire preuve "d'indignation sélective".

"DURCIR LA RÉPRESSION"

Résultat : cette année, le Parti communiste et les Verts n'ont pas été invités au "dîner républicain". Et M. Prasquier a exigé de l'UOIF, qui avait qualifié l'offensive de Gaza de "génocide sans précédent contre la population palestinienne", de "retirer ces mots inadmissibles"; sans quoi "il ne sera pas question de reprendre le dialogue". Cette demande devrait durablement entraver les relations balbutiantes entre le Crif et le Conseil français du culte musulman (CFCM), dont est membre l'UOIF.

M. Prasquier a en outre appelé la France à se retirer de la conférence contre le racisme – "Durban II" – organisée en avril par le conseil des droits de l'homme de l'Organisation des nations unies. L'édition précédente en 2001 avait constitué une tribune pour des positions antisémites défendues notamment par l'Iran. Dans sa réponse, le premier ministre, a assuré que la France "n'accepterait pas que l'Etat d'Israël soit stigmatisé" et s'est engagé "si nécessaire à se retirer de cet exercice".

En réponse encore aux craintes exprimées face à l'antisémitisme, M. Fillon a fait part de son engagement à "durcir la répression des actes racistes et antisémites" et rappelé que le "taux de réponse pénale progresse régulièrement". Le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors d'un passage éclair, a rappelé que "la question de la sécurité de la communauté juive concerne toute la République".

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