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Barak prêt à tenter l'alliance avec Nétanyahou

Selon Ehoud Barak, le Parti travailliste aurait plus d'influenceau sein du gouvernement que dans l'opposition. Il pourrait bientôt rejoindre Benyamin Nétanyahou. AFP

Chargé de former un gouvernement, le chef du Likoud a peut-être trouvé avec l'actuel ministre de la Défense et leader travailliste un joker pour rééquilibrer sa prochaine majorité.

Le leader de la droite israélienne s'est lancé dans une opération de séduction auprès d'Ehoud Barak, le chef du Parti travailliste qui se verrait bien rester à son poste de ministre de la Défense. Le ralliement d'Ehoud Barak permettrait à Benyamin Nétanyahou d'être moins dépendant de l'extrême droite, de former un gouvernement à l'allure plus centriste, plus «présentable» à l'étranger. Mais la manœuvre est délicate.

Ehoud Barak, ancien premier ministre et ancien chef d'état-major, est sur la défensive. Son parti a subi aux élections législatives du mois dernier la pire déroute de son histoire en obtenant seulement 13 députés sur 120. Une véritable humiliation pour le parti de David Ben Gourion, le père fondateur de l'État, qui pendant trois décennies a dirigé le pays au point de faire corps avec l'État. Les travaillistes ne sont plus que la quatrième formation. Prenant acte de ce cinglant désaveu, Ehoud Barak a, dans un premier temps, affirmé qu'il avait compris «le message des électeurs» et que les travaillistes «serviraient le pays» sur les bancs de l'opposition.

Mais cette posture n'a pas tenu longtemps. Le refus de Tzipi Livni, l'actuelle ministre des Affaires étrangères et dirigeante du parti centriste Kadima, d'entrer dans un gouvernement dirigé par Benyamin Nétanyahou a convaincu Ehoud Barak de changer son fusil d'épaule. Ce ne serait pas une première. Moshe Dayan, le célèbre général borgne, a quitté le Parti travailliste, pour devenir en 1977 le chef de la diplomatie de Menahem Begin, leader de la droite, et négocier ensuite avec lui un accord de paix avec l'Égypte.

«Suicide moral et politique»

Parmi les travaillistes, ce nouveau «retournement de veste» passe très mal. La grande majorité des députés estime qu'accepter «l'ouverture» proposée par Ben­yamin Nétanyahou constituerait «un suicide moral et politique». Certains n'ont pas hésité à évoquer un possible putsch pour obtenir la destitution d'Ehoud Barak de la direction du parti lors d'une réunion du comité central prévue la semaine prochaine.

Ehoud Barak, qui affirme n'avoir rien conclu encore, a répliqué que ceux qui ne lui faisaient pas confiance pouvaient «prendre la porte». Selon lui, le Parti travailliste aurait plus d'influence au sein du gouvernement que dans l'opposition, «réduit à jouer les seconds violons» face à Kadima qui dispose de deux fois plus de députés Autre argument choc : Ehoud Barak estime qu'il est le mieux placé, comme le confirment les sondages, pour être ministre de la Défense au moment où «l'existence d'Israël» est menacée par le programme nucléaire iranien. Il affirme aussi être soumis aux «amicales pressions» du patronat qui souhaite un gouvernement d'union pour faire face à une brutale récession après cinq années de croissance économique.

Pour le moment, ces arguments n'ont pas convaincu les autres travaillistes. Ehoud Barak est-il décidé à aller jusqu'au bout et à passer en force ? Benyamin Nétanyahou lui a donné une semaine pour se décider.

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