Barak tenté de s’allier à Netanyahou
C’est peut-être l’heure de vérité pour Ehoud Barak, le ministre de la Défense dans le gouvernement israélien sortant d’Ehoud Olmert, qui a émergé de la guerre de Gaza avec un prestige personnel renforcé aux yeux de l’opinion publique mais dont le Parti travailliste a mordu la poussière comme jamais aux élections législatives du 10 février.
- Publié le 06-03-2009 à 00h00
C’est peut-être l’heure de vérité pour Ehoud Barak, le ministre de la Défense dans le gouvernement israélien sortant d’Ehoud Olmert, qui a émergé de la guerre de Gaza avec un prestige personnel renforcé aux yeux de l’opinion publique mais dont le Parti travailliste a mordu la poussière comme jamais aux élections législatives du 10 février.
Vendredi, dans une interview à la deuxième chaîne de télévision privée israélienne, le dirigeant travailliste a exprimé sa préférence pour "un large gouvernement d’union". L’homme, il est vrai, est l’objet d’une campagne de séduction du Premier ministre pressenti, Benjamin Netanyahou. Après la fin de non-recevoir qu’il s’est vu opposer de la part de Tzipi Livni, la chef du parti centriste Kadima, le leader du Likoud ne désespère toujours pas d’élargir son équipe composée de formations de droite, d’extrême droite et de partis religieux à un élément de l’autre sphère de l’échiquier politique. Cette alliance aurait pour vertu, dans son entendement, de rééquilibrer son gouvernement pour prévenir une désapprobation par trop radicale de la communauté internationale.
Après le camouflet des élections législatives où il avait obtenu, avec 13 députés sur les 120 de la Knessteh, le score le plus bas de son histoire et avait été rétrogradé à la quatrième position de l’échiquier, le Parti travailliste avait plutôt opté pour une cure d’opposition, supposée salutaire. Son chef a cependant décidé de réétudier cette stratégie. Deux arguments ont été avancés pour expliquer cette apparente volte-face. Ehoud Barak a argué de la nécessité d’un gouvernement d’union nationale pour faire face au défi, jugé imminent par certains en Israël, de la menace nucléaire iranienne et à celui de la crise économique. Ses détracteurs estiment que le ministre de la Défense veut capitaliser sur sa popularité, dopée par la guerre contre le Hamas palestinien, à des fins personnelles.
Vendredi, Ehoud Barak a cru pouvoir assurer que "la majorité du peuple et des membres du Parti travailliste exigent la constitution d’un large gouvernement d’union". Mais les analystes politiques israéliens sont moins convaincus de la détermination d’une majorité d’élus et de militants travaillistes à privilégier cette option. Une fronde gronderait même parmi certains qui redoutent "un suicide moral et politique".
En toutes hypothèses, l’entrée en lice du Parti travailliste pour rejoindre le gouvernement entraînerait à un réexamen des modalités de l’alliance scellée par Benjamin Netanyahou avec, singulièrement, le parti d’extrême droite, Israël Beiténou. Ehoud Barak a émis un veto, vendredi, sur le maintien au département de la Justice d’un ministre de la formation d’Avigdor Lieberman.