Lieberman crée la controverse
Le ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman
Photo : AFP / Menahem Kahana
Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères israélien issu de l'extrême droite, Avigdor Lieberman, estime qu'il n'est pas lié par l'entente de 2007 sur la relance des négociations de paix avec les Palestiniens.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères issu de l'extrême droite n'aura pas attendu longtemps avant de jeter de l'huile sur le feu des relations israélo-palestiniennes. Lors de la cérémonie de passation des pouvoirs au ministère, Avigdor Lieberman a déclaré nul et non avenu le processus d'Annapolis, négocié par l'ex-premier ministre Ehoud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas.
Lancé en novembre 2007 sous l'égide de Washington, il visait à relancer les négociations en vue de la création d'un État palestinien indépendant.
Le ministre appuie notamment sa position sur le fait que jamais le gouvernement ni le Parlement n'avaient adopté formellement Annapolis. M. Lieberman estime qu'Israël n'est donc lié qu'à la Feuille de route, un plan de paix resté lettre morte depuis son élaboration, en 2003, par un quartette composé des États-Unis, de l'Union européenne, de la Russie et de l'ONU.
Or, Annapolis visait justement à ressusciter ce plan de paix.
« Nous suivrons précisément la Feuille de route. Je n'accepterai pas de sauter des étapes [...] Nous exigeons en échange du respect par Israël de chaque point que les Palestiniens fassent la même chose, y compris le démantèlement des organisations terroristes et la mise en place d'un pouvoir stable », a précisé M. Lieberman.
Il a ajouté qu'accepter des concessions dans le cadre du processus de paix mènerait l'État hébreu à la guerre.
Selon Reuters, qui cite une source proche du nouveau premier ministre Nétanyahou, les déclarations sur Annapolis du chef d'Israël Beitenou reflètent les intentions du gouvernement.
Les Palestiniens outrés
Les propos du nouveau ministre des Affaires étrangères ont suscité de vives réactions du côté palestinien. Un proche du président Mahmoud Abbas, Yasser Abed Rabbo, n'a pas tardé à décréter que M. Lieberman était un obstacle à la paix.
« Rien ne nous oblige à traiter avec un personnage raciste et hostile à la paix comme le ministre israélien des Affaires étrangères Lieberman », a-t-il affirmé.
Mardi, le premier ministre de droite Benyamin Nétanyahou avait déjà suscité un premier malaise en se disant prêt à négocier avec les Palestiniens, sans pour autant aborder de front la question d'un futur État palestinien, parlant plutôt de leur donner « toute l'autorité nécessaire pour se gouverner eux-mêmes ».
L'administration Obama a pour sa part réitéré mercredi son intention d'oeuvrer à la création d'un État palestinien indépendant, aux côtés d'Israël.
Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press, Reuters et BBC