La Commission européenne a rejeté jeudi dans l'immédiat l'idée d'une intensification en l'état des relations entre l'UE et Israël, qui dépendra d'engagements clairs du gouvernement de Benjamin Netanyahu à poursuivre le processus de paix, incluant la création d'un État palestinien.

«Nous pensons que de bonnes relations avec Israël sont essentielles» pour l'UE, «mais nous ne pensons cependant pas que le moment soit venu pour aller au-delà du niveau actuel des relations» bilatérales, a déclaré la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner lors d'une conférence de presse.

«Trop de choses restent incertaines à l'heure actuelle» concernant l'évolution du processus de paix israélo-palestinien, a-t-elle ajouté, en présentant un bilan annuel de la politique européenne de voisinage, qui concerne Israël.

Fin 2008, l'UE avait décidé de rehausser le niveau de ses relations avec l'État hébreu, en dépit de l'opposition de l'Autorité palestinienne.

Mais ce processus de rapprochement avait été de facto gelé à la suite du lancement de l'opération «Plomb durci» dans la bande de Gaza du 27 décembre au 18 janvier, qui s'est soldée par la mort de plus de 1.300 Palestiniens, selon un bilan palestinien.

«Nous attendons un engagement clair de la part du nouveau gouvernement israélien sur la poursuite des négociations avec les Palestiniens», a dit Mme. Ferrero-Waldner.

«Nous attendons un arrêt de toutes les actions qui sapent notre objectif d'une solution de deux États» pour deux peuples, autrement dit la création d'un État palestinien, a-t-elle ajouté.

Jusqu'à présent, M. Netanyahu s'est refusé à accepter publiquement l'idée d'un État palestinien souverain. Il s'est borné à déclarer qu'il était prêt à négocier pour la paix avec l'Autorité palestinienne.

«Israël sait ce que nous avons à offrir, et nous avons montré notre bonne volonté, notre engagement à renforcer nos relations, mais nous pensons que la balle est à présent dans le camp d'Israël», a souligné la commissaire européenne.

Dans le rapport publié le même jour par ses services concernant les résultats de la politique de voisinage de l'UE avec l'État hébreu, la commissaire émet l'espoir que le nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu va oeuvrer avec l'UE «en vue de la création d'un État palestinien viable et démocratique vivant aux côtés d'Israël» et en paix avec l'État hébreu.