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La question palestinienne, grande oubliée de la conférence de Durban II

La déclaration finale de la réunion internationale sur le racisme ne mentionne ni Israël ni la Palestine.

Par Benjamin Barthe, envoyé spécial

Publié le 24 avril 2009 à 17h20, modifié le 24 avril 2009 à 17h20

Temps de Lecture 2 min.

Les activistes pro-Palestiniens s'apprêtent à quitter la conférence des Nations unies sur le racisme qui s'achève vendredi 24 avril à Genève (Suisse), sur un constat d'échec.

Tenus à distance par les organisateurs qui redoutaient que ce rassemblement ne soit taxé d'"antisémitisme" - comme le fut la conférence initiale à Durban en 2001 -, pris au piège du show du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui a qualifié Israël de "gouvernement raciste", entraînant un tollé de protestations internationales, ces militants ne cachent pas leur dépit.

"On a assisté à une conférence sur le racisme sans victime et sans auteur d'actes racistes", dit Ingrid Jaradat, de l'organisation Badil de défense des réfugiés palestiniens, jointe par téléphone à Genève. Les délégations se sont contentées de débattre de grands principes généraux, alors que l'objectif était de préciser les acquis de Durban. Leur seul souci était d'en finir au plus vite, pour éviter que la conférence n'implose.

L'Autorité palestinienne avait pourtant facilité le travail des organisateurs, en acceptant de taire ses critiques de l'occupation israélienne. Son ambassadeur à Genève, Ibrahim Khreishé, avait facilité l'adoption du projet de résolution finale qui ne mentionne ni Israël ni la Palestine, contrairement à la déclaration de 2001.

Cette concession n'avait pas suffi à rassurer les Etats-Unis, ni de nombreux pays européens, comme l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas, qui ont boycotté la conférence avant même son ouverture, le 20 avril. Une décision motivée notamment par le fait que le texte de clôture prévoyait de réaffirmer les conclusions de Durban. "On se demande parfois si les diplomates occidentaux ont seulement lu la déclaration de 2001, dit Ingrid Jaradat. Car ce texte, qui est caricaturé en permanence, évoquait essentiellement le droit à l'autodétermination des Palestiniens, tout en garantissant le droit à la sécurité d'Israël et en rappelant le caractère inoubliable de l'Holocauste."

"GRANDE HYPOCRISIE"

La tirade de M. Ahmadinejad et surtout le tohu-bohu qu'elle a provoqué, avec le départ à la queue leu leu des délégués européens devant les caméras, ont encore accentué la mise en sourdine de la question palestinienne. La plupart des ONG anti-occupation avaient été exclues dès le démarrage de la conférence de l'espace réservé aux acteurs de la société civile, laissant le champ libre aux pro-Israéliens comme l'avocat américain Alan Dershowitz et l'organisation UN-Watch. "Un grand moment d'hypocrisie européenne, dit Omar Barghouti, l'un des chefs de file du mouvement de boycottage d'Israël. Je désapprouve les propos qu'Ahmadinejad a prononcés par le passé sur l'Holocauste ou la nécessité de renvoyer les juifs en Europe. Mais l'honnêteté oblige à reconnaître que sa déclaration à Genève est purement factuelle. Même le département d'Etat américain dit qu'Israël pratique, je cite, "une discrimination institutionnelle, légale et sociétale" à l'égard de ses citoyens arabes. Ce n'est pas du racisme, ça ?"

Seul motif de satisfaction pour les militants palestiniens : la conférence alternative qu'ils avaient organisée en prélude à la grand messe des Nations unies a attiré près de 300 participants venus des cinq continents. Contre le "régime d'apartheid" israélien, les organisateurs en appellent au "BDS" : boycottage, désinvestissement et sanctions.

Le Congrès des syndicats écossais est l'ultime recrue en date de ce mouvement qui s'appuie sur les sociétés civiles pour pallier la frilosité des gouvernements.

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