Fofana menace la cour et les jurés
L'avocat de la famille d'Ilan Halimi, un jeune juif français torturé à mort en 2006, a quitté jeudi la salle d'audience, au deuxième jour du procès du "gang des barbares" à Paris, en dénonçant l'attitude menaçante du principal accusé, Youssouf Fofana.
- Publié le 01-05-2009 à 00h00

L'avocat de la famille d'Ilan Halimi, un jeune juif français torturé à mort en 2006, a quitté jeudi la salle d'audience, au deuxième jour du procès du "gang des barbares" à Paris, en dénonçant l'attitude menaçante du principal accusé, Youssouf Fofana.
Selon Me Francis Szpiner, qui s'exprimait devant la presse alors que le procès a lieu depuis mercredi à huis clos, l'accusé aurait proféré des menaces contre la cour et les jurés, des propos que la présidente aurait, selon l'avocat, refusé d'acter, ce qui a entraîné son départ et celui de plusieurs autres parties civiles. "Nous allons réfléchir sur le fait de savoir si nous entendons participer ou pas à ce procès", a déclaré Me Szpiner.
Dans sa première déclaration à la suite de la lecture de l'acte d'accusation, "Monsieur Fofana a commencé à dire qu'il avait des amis qui étaient là pour prendre des photos, pour identifier les gens, certains ont pensé qu'il faisait allusion aux jurés, qu'il avait les moyens de mettre les têtes à prix", a affirmé Me Szpiner. "C'est inadmissible! Voilà pourquoi nous sommes partis", a ajouté l'avocat.
Me Muriel Ouaknine-Melki, autre avocate de parties civiles, a confirmé que Youssouf Fofana avait menacé les jurés. Elle a confirmé que "toutes les parties civiles ont quitté la salle ainsi que leurs avocats" et décideront lundi de leur participation à la suite du procès.
Les avocats de Youssouf Fofana, absents à l'audience jeudi après-midi, n'ont pu être joints pour commenter les propos attribués à leur client. Le procès devant la cour d'assises des mineurs de Paris se tient à huis clos car deux des 27 accusés n'avaient pas 18 ans au moment des faits.
Ilan Halimi, un vendeur de téléphones portables de 23 ans, est tombé le 20 janvier 2006 à Paris dans un guet-apens tendu par un groupe qui s'est surnommé "les barbares", dans le but d'obtenir une forte rançon -qui n'a jamais été versée- en échange de sa libération.
Vingt-quatre jours plus tard, il était retrouvé agonisant au bord d'une voie ferrée. Nu, bâillonné, le corps recouvert de brûlures, il est mort pendant son transfert à l'hôpital.