Benoît XVI dénonce l'antisémitisme "répugnant"

Benoît XVI dénonce l'antisémitisme "répugnant"
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Le pape a condamné fermement l'antisémitisme "répugnant" et plaidé pour une paix entre Israéliens et Palestiniens pour sa première visite en Israël

TEL-AVIV L'avion de la Royal Jordanian à bord duquel a pris place le pape a atterri à 11H00 locales (08H00 GMT) à l'aéroport Ben Gourion près de Tel-Aviv, en provenance de Jordanie où Benoît XVI a entamé vendredi son premier pèlerinage en Terre Sainte.

Le pape, qui a dit entreprendre ce voyage en "pèlerin de paix" dans un contexte régional tendu, a été reçu avec faste à sa descente d'avion notamment par les plus hautes autorités de l'Etat juif, le président Shimon Peres et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

"Ave Benedicte, princeps fidelium qui hodie terram sanctam visitas" (Salut au croyant parmi les croyants qui entame aujourd'hui une visite en Terre sainte)", lui a dit en latin M. Peres après les hymnes.
D'entrée, Benoît XVI, qui passera cinq jours en Israël et en Cisjordanie, a tenu à condamner l'antisémitisme.

"Malheureusement, l'antisémitisme continue de relever son visage répugnant dans plusieurs parties du monde. C'est totalement inacceptable", a-t-il dit dans une allocution à l'aéroport.

Utilisant le terme hébraïque de "Shoah", le pape a déclaré que "le peuple juif a tragiquement fait l'expérience des terribles conséquences d'idéologies qui nient la dignité fondamentale de toute personne humaine".
"Il est juste et opportun que, pendant mon séjour en Israël, je puisse avoir la possibilité d'honorer la mémoire des six millions de Juifs victimes de la Shoah, et de prier pour que l'humanité ne soit plus jamais témoin d'un crime d'une telle ampleur", a-t-il poursuivi.

Benoît XVI, troisième pape à se rendre en Terre sainte après Paul VI en 1964 et Jean-Paul II en 2000, a ensuite évoqué la réconciliation entre Israël et les Palestiniens, alors que les négociations de paix entre les deux parties sont au point mort.
"Je plaide, avec tous les responsables, pour un examen de chaque voie possible vers une résolution juste des difficultés considérables afin que les deux peuples puissent vivre en paix dans leur pays respectif, dans des frontières sûres et reconnues internationalement", a-t-il dit.
Le pape est ensuite reparti en hélicoptère à Jérusalem où il devait se rendre à la résidence de M. Peres.

Lors de son séjour pour lequel Israël a mobilisé 60.000 policiers, il devait également visiter à Jérusalem le Yad Vashem, le mémorial de la Shoah, le mur des Lamentations et l'esplande des Mosquées.
Il célébrera aussi des messes publiques à Jérusalem (mardi), Nazareth (jeudi) ainsi qu'à Bethléem en territoire palestinien (mercredi) où il rencontrera le président palestinien Mahmoud Abbas.

Ce 12e voyage à l'étranger du pape allemand âgé de 82 ans intervient par ailleurs après l'offensive israélienne contre la bande de Gaza en décembre-janvier qui a fait plus de 1.400 morts palestiniens.
Il se déroule aussi sur fond de polémique entre le pape et Israël avec la levée de l'excommunication de l'évêque négationniste Richard Williamson. L'Etat juif s'oppose aussi à la béatification, souhaitée par Benoît XVI, de Pie XII accusé de ne pas avoir fait entendre sa voix durant le génocide nazi.
Modification de dernière minute dans son emploi du temps: le pape rencontrera à Jérusalem les parents du soldat Gilad Shalit capturé en 2006 par un commando armé palestinien et détenu à Gaza sous contrôle du Hamas.

Le chef de la Knesset, Reuven Rivlin, troisième personnage de l'Etat, n'a pas participé pas à l'accueil officiel du pape mais le retrouvera au Yad Vachem.
"Il n'y a pas lieu de s'enthousiasmer et certainement pas de se prosterner devant ce pape qui a relancé le processus de béatification de Pie XII", a affirmé Arié Eldad, député du parti de l'Union nationale (extrême droite) en appelant à "boycotter" le pape.

© La Dernière Heure 2009

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