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Isabelle Wekstein. Un combat contre les préjugés racistes
Se battre contre les préjugés racistes et antisémites, c'est un engagement qui lui tient à coeur depuis longtemps: Isabelle Wekstein, avocate, se rend dans les écoles pour sensibiliser les élèves des établissements dits difficiles.
Pour son action dans les écoles, Isabelle Wekstein vient de recevoir les Palmes académiques. Photo DR
[FITOUSSI-Q]«Laquelle est juive, laquelle est arabe?». En posant cette question dans les classes de collèges dits«difficiles» pour lutter contre les préjugés racistes et antisémites, avec sa partenaire, la journaliste et comédienne Souad Belhaddad, Isabelle Wekstein, avocate, n'imaginait pas recevoir les Palmes académiques par Xavier Darcos, ministre de l'Éducation. C'est chose faite depuis la semaine dernière : au cours d'une cérémonie émouvante, la jeune femme a évoqué sa propre mère, présente ce jour-là, et emprisonnée à Drancy à l'âge de 13 ans.
Tout le monde échange son identité
Se battre contre les préjugés racistes et antisémites, refuser d'exporter en France le conflit du Proche-Orient, tout en réaffirmant avec force sa citoyenneté française et son adhésion aux valeurs républicaines: un combat qui lui tient à coeur depuis longtemps et qui s'est concrétisé en 2003 avec la création d'un groupe informel, composé de Juifs et d'Arabes, qui, tous ensemble, portaient le même projet. En 2004, leur charte,«Nous, Français, Juifs et Arabes... », est publiée par Le Nouvel Observateur. Et pendant trois ans, jonglant avec ses horaires et les contraintes de sa profession - elle possède la double casquette de spécialiste du droit des affaires et de la propriété intellectuelle - Isabelle Wekstein est allée dans les écoles avec Souad Belhaddad en imaginant des jeux de rôles.«Tout le monde échangeait son identité pour mieux comprendre l'autre. Nous avons touché plus de 1.000 élèves.» Une action jugée très positive par les chefs d'établissement et par le ministre lui-même.«On a toujours fait sans l'appui officiel de l'Éducation nationale. Mais cette décoration fait plaisir et légitime notre action.»
Une urgence
Aujourd'hui, Isabelle Wekstein continue seule son action au sein d'une autre association,«Paroles de femmes», créée par Olivia Cattan et porteuse des mêmes valeurs et des mêmes objectifs. «J'interviens plus sur les questions de droits et de devoirs citoyens et de respect de la loi.» C'est avec Mohamed Ulad, un jeune réalisateur, qu'elle continue ses interventions dans les classes. «Nous avons fait évoluer le con- tenu; nous insistons beaucoup plus sur l'identité française. Mohamed nous filme, ce qui permet de constituer des archives.» Parmi les textes écrits par les élèves après l'intervention, elle cite en riant l'un d'entre eux: «J'étais raciste avant de vous avoir vue, je le suis toujours après votre venue.» Mais elle insiste sur l'importance et l'urgence de toutes ces initiatives privées qui devraient être conduites à l'échelle nationale pour lutter le plus tôt possible contre le communautarisme et la violence identitaire.[/FITOUSSI-Q]
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