Obama en Arabie saoudite pour aboutir à la paix

Le président américain Barack Obama entame mercredi une visite en Arabie saoudite avec le double objectif d'obtenir le soutien des pays arabes pour aboutir à la paix au Proche-Orient et de tendre la main au monde musulman, une ouverture qui inquiète Israël.Son voyage en images

BELGA
Obama en Arabie saoudite pour aboutir à la paix
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Le président américain Barack Obama a entamé mercredi à Ryad une visite au Moyen-Orient placée sous le signe de l'ouverture envers le monde musulman et la quête de la paix entre les Arabes et Israël, s'attirant la condamnation du chef d'Al-Qaïda. Le point d'orgue de sa mini-tournée sera son discours de réconciliation à l'adresse des 1,5 milliard de musulmans dans le monde, qu'il prononcera jeudi au Caire, après huit ans de tensions sous son prédécesseur George W. Bush.

A l'arrivée à Ryad de M. Obama, la chaîne Al-Jazira du Qatar a commencé la diffusion d'un enregistrement sonore du chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, dans lequel il a accusé le président américain de "suivre la même politique d'hostilité à l'égard des musulmans" que M. Bush et de susciter "plus de haine" contre l'Amérique. "Il pose ainsi les fondements à des guerres de longue durée", a dit l'homme qui a revendiqué les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis dans le deuxième message en 24 heures d'Al-Qaïda. Son adjoint Ayman Al-Zawahiri avait parlé avant lui d'"opération de relations publiques" de M. Obama.

La Maison Blanche y a vu une tentative de détourner l'attention de la démarche de réconciliation avec les musulmans engagée par M. Obama.

Il n'est pas "surprenant" qu'Al-Qaïda cherche à "détourner l'attention de l'effort historique du président Obama d'engager un dialogue ouvert avec le monde musulman", a déclaré Robert Gibbs, porte-parole de la Maison Blanche.

Accueilli avec les honneurs à Ryad, M. Obama s'est entretenu avec le roi Abdallah du Proche-Orient, des questions relatives à l'énergie et d'autres sujets régionaux. Les deux hommes se sont ensuite vus dans un cadre privé près de deux heures, selon leurs entourages.

Au début de l'entretien, M. Obama a déclaré être venu en Arabie saoudite, berceau de l'islam, pour prendre conseil, avant son discours de jeudi, auprès du roi Abdallah, dont il a loué la "sagesse".

Le roi Abdallah a décoré M. Obama d'une haute distinction saoudienne et lui a placé le collier en or de l'ordre du roi Abdel Aziz autour du cou, tout en rendant un hommage appuyé au nouveau président américain.

Avant son arrivée, M. Obama a dit vouloir "remettre sérieusement sur les rails" le processus de paix au Proche-Orient et souligné la nécessité d'une certaine fermeté à l'égard d'Israël sur la création d'un Etat palestinien et la colonisation juive.

L'Arabie saoudite, poids lourd régional, attend de Washington des assurances de cette fermeté avec le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le roi Abdallah a été à l'origine de l'Initiative de paix arabe, adoptée en 2002 et qui prévoit notamment une normalisation entre les Arabes et Israël en échange d'un retrait total des territoires arabes occupés en 1967. L'Etat hébreu a relevé des "aspects positifs" dans cette initiative mais ne l'a pas formellement acceptée, principalement en raison de la mention faite au droit au retour des réfugiés palestiniens.

Américains et Saoudiens se doivent également de tenter d'élaborer une stratégie vis-à-vis de l'Iran, le rival régional chiite de l'Arabie sunnite soupçonné de vouloir se doter de l'arme nucléaire..

Israël s'est lui dit inquiet de la possibilité que les ouvertures de M. Obama sur les musulmans ne se fassent à ses dépens. "Il existe une coopération intense entre Israël et les Etats-Unis, mais les désaccords se sont récemment aggravés", a admis le ministre des Transports Israël Katz.

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