Le shekel israélien s'affaiblit fortement et les actions locales chutent alors qu'une vague de tarifs douaniers américains entre en vigueur contre des dizaines de partenaires commerciaux et que le président américain Donald Trump s'en prend spécifiquement à la Chine, suscitant l'inquiétude des investisseurs quant à l'intensification de la guerre commerciale à l'échelle mondiale.
Le shekel s'est déprécié de plus de 1 % par rapport au dollar américain, s'échangeant autour de 3,82 shekels, et de près de 2 % par rapport à l'euro, à 4,22 shekels plus tôt ce matin.
L'indice de référence TA-125 de la bourse de Tel Aviv a chuté de 1 %. L'indice TA-35 des sociétés de premier plan est en baisse de 0,9 %. L'indice TA-90, qui suit les actions ayant la plus forte capitalisation non incluses dans l'indice TA-35, recule de 1,3 %, et l'indice TA-Insurance et services financiers recule de 1 %. Les actions en Asie et en Europe continuent de baisser après la chute des indices boursiers américains mardi.
La Banque centrale d'Israël s'attend à un ralentissement de la croissance pour cette année et la suivante, sous le double coup de la reprise des combats contre le Hamas à Gaza et des nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis.
« Ces derniers jours ont été émaillés d'un choc considérable pour l'économie mondiale en raison du relèvement des droits de douane annoncé par l'administration américaine et de leurs effets à venir », a déclaré le gouverneur de la Banque centrale d'Israël, Amir Yaron, lors d'une conférence de presse à Jérusalem. « La nouvelle politique tarifaire annoncée par l'administration américaine va ralentir le commerce mondial et les exportations israéliennes. »
Le secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormann (notre photo), a souligné mardi, lors d'une réunion à Jérusalem, la résilience de l'économie israélienne et la vitalité de son secteur de haute technologie.
Il a déclaré que l'OCDE s'attend à ce que la croissance économique d'Israël au cours de l'année à venir dépasse à la fois la moyenne mondiale et les performances des autres États membres de l'OCDE.
Ces propos ont été tenus lors d'un entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou au cabinet du Premier ministre. Les deux dirigeants ont échangé leurs points de vue sur la situation économique mondiale actuelle et ses implications pour Israël. La conversation a porté sur la manière dont les économies avancées gèrent l'incertitude et sur la manière dont Israël peut maintenir son élan face aux défis régionaux et internationaux actuels.
Les statistiques du Forum des épouses de réservistes, révélées dimanche, montrent que 34 % des réservistes salariés ont été « économiquement lésés en raison de leur service » dans la guerre actuelle contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
Les statistiques, rapportées par la chaîne N12, montrent que 56 % des épouses de réservistes salariés déclarent avoir dû réduire leurs heures de travail et accepter des réductions de salaire.
Sur les 34 % de réservistes salariés cités ci-dessus, un quart ont été licenciés et un autre quart ont dû quitter leur emploi, selon le reportage.
Moody's Investors Service a mis en garde mardi contre les « risques politiques très élevés qui ont affaibli la force économique et fiscale » d'Israël.
« L'incertitude entourant la sécurité à long terme et les perspectives de croissance économique d'Israël sont bien plus élevées que d'habitude, avec des risques particulièrement préoccupants pour le secteur de la haute technologie, compte tenu de son rôle clé en tant que moteur de la croissance économique et source majeure de recettes fiscales », a déclaré Moody's dans une mise à jour régulière de la note de crédit du pays.
Le shekel s'effondre face à l'euro : causes et conséquences économiques
La monnaie israélienne traverse une nouvelle période de turbulence. En l'espace de quelques jours, le shekel s'est nettement déprécié face à l'euro, atteignant un niveau de change proche des 4 shekels pour un euro — un seuil qui n'avait plus été observé depuis la mi-novembre, au plus fort des tensions régionales.
Des causes plus internationales que régionales
Contrairement à ce que l'on pourrait supposer, ce recul du shekel n'est pas directement lié aux risques sécuritaires dans la région, ni aux tensions avec le Hamas ou aux missiles des Houthis. Selon plusieurs analyses publiées dans la presse économique israélienne, la cause principale se trouve à l'international — et plus précisément du côté des États-Unis.
Dans un contexte où les transporteurs internationaux hésitent encore à desservir pleinement Israël, El Al publie des résultats financiers exceptionnels pour l'année 2024. La compagnie aérienne nationale a enregistré un bénéfice net de 545 millions de dollars, soit une augmentation spectaculaire de 470% par rapport aux 117 millions de l'année précédente.
Le chiffre d'affaires a bondi de 37%, atteignant 3,4 milliards de dollars, tandis que l'EBITDAR a doublé pour s'établir à 1,1 milliard de dollars comparé à 2023. Ces performances remarquables ont permis à El Al de réduire drastiquement sa dette financière nette, passant d'environ 1,6 milliard de shekels en 2023 à seulement 75 millions en 2024.
Au cours du premier mois de cette année, Israël a affiché un déficit budgétaire de l'ordre de 5,8 % de son produit intérieur brut (PIB), contre 6,9 % en décembre, grâce à plusieurs hausses d'impôts entrées en vigueur le 1er janvier dernier, selon les premières informations du ministère des Finances.
En janvier, les recettes de l'État ont augmenté de 45 % avec 63,1 milliards de shekels contre 43,1 milliards de shekels en glissement annuel, grâce à la hausse des recettes fiscales. Les recettes des impôts directs ont augmenté de près de 61 %, avec 41,3 milliards de shekels par rapport à janvier 2024, et celles des impôts indirects de 22,5 %, pour un montant de 20,2 milliards de shekels.
En ce premier jour de 2025, les Israéliens découvrent l'ampleur des augmentations qui vont impacter significativement leur pouvoir d'achat. La mesure phare est le passage de la TVA de 17% à 18%, une hausse qui devrait coûter entre 8.000 et 12.000 shekels par an aux foyers, avec un impact particulièrement marqué pour les acheteurs immobiliers. Les services essentiels subissent également des augmentations substantielles. Les tarifs de l'eau grimpent de 2% (contre 3,4% initialement prévus), l'électricité augmente de 3%, et la taxe d'habitation (arnona) connaît une hausse record de 5,29%, la plus importante depuis 17 ans. Les transports publics ne sont pas épargnés avec une augmentation spectaculaire de 25%, le ticket passant de 6 à 8 shekels.
Dans le secteur alimentaire, les principaux groupes industriels imposent des hausses importantes. Strauss augmente ses prix jusqu'à 18%, Osem jusqu'à 10%, Carmit jusqu'à 18%, tandis que Beit Hashita (9%), Unilever (16%) et Nestlé (9%) suivent le mouvement.
Ces augmentations s'inscrivent dans un contexte de guerre pesant lourdement sur les finances publiques. Les cotisations de sécurité sociale augmentent de 1,6%, tandis que les allocations familiales sont gelées, privant les familles d'une revalorisation prévue de 6 à 7,5 shekels par enfant et par mois.
Parallèlement, des économies potentielles dans le budget de l'État restent inexploitées. Dix ministères avaient été identifiés comme pouvant être supprimés ou fusionnés, permettant d'économiser des centaines de millions de shekels. Malgré le soutien du ministre des Finances Smotrich à la fermeture de cinq d'entre eux, aucune restructuration n'a été mise en oeuvre, laissant les contribuables supporter seuls le poids des ajustements budgétaires.
"Cette vague d'augmentations reflète la nécessité de faire face au déficit budgétaire lié à la guerre", justifient les autorités, tout en reconnaissant l'impact significatif sur le pouvoir d'achat des Israéliens, dans un pays déjà connu pour son coût de la vie élevé.
Le géant américain des jeux et de l'infographie Nvidia a annoncé lundi avoir finalisé l'acquisition de la startup israélienne Run:ai après avoir obtenu les autorisations nécessaires en matière de réglementation.
La fin de cette opération qui avait été annoncée pour la première fois au mois d'avril survient après que le ministère américain de la Justice et la Commission européenne ont donné leur accord à l'acquisition de Run:ai.
La start-up a conçu un logiciel visant à aider les développeurs et les entreprises à gérer des charges de travail complexes basées sur l'intelligence artificielle et des ressources informatiques sur une plateforme unique.
Le cabinet a approuvé dimanche des primes de retraite pouvant atteindre jusqu'à un quart de million de shekels pour les directeurs généraux des ministères, leurs adjoints et d'autres cadres de haut niveau.
Ces primes concerneront également 300 autres hauts fonctionnaires, ce qui engendrera des dépenses supplémentaires de plusieurs millions de dollars pour le Trésor public, selon la presse israélienne.
Cette décision survient alors que le gouvernement impose des mesures d'austérité pour financer les conflits en cours à Gaza et au Liban.
Israël en 2025 : une année sous le signe des défis économiques et sociaux
L'année 2025 commence avec des perspectives économiques sombres pour les familles israéliennes. Une combinaison de hausses des taxes, de stagnation des salaires et d'augmentation des prix va peser lourdement sur le quotidien, forçant les ménages à réorganiser leurs budgets. Selon des estimations, chaque famille pourrait perdre entre 8.000 et 12.000 shekels par an, un coup dur qui touchera particulièrement les plus vulnérables.
À partir du 1er janvier, une série de mesures économiques entrera en vigueur, augmentant les dépenses tout en limitant les revenus. Parmi ces mesures :
Hausse de la TVA à 18 %, qui affectera l'ensemble des biens et services, entraînant des dépenses supplémentaires pour tous les ménages.
Augmentation du coût des services essentiels : l'électricité grimpera de 3 %, l'eau de 2 %, tandis que les taxes foncières pourront croître jusqu'à 5,29 %.
Impact sur les transports publics : chaque trajet coûtera 2 shekels de plus, alourdissant les frais de déplacement pour des millions de citoyens.
En parallèle, des gels touchent les ajustements fiscaux et les augmentations de salaire, empêchant les citoyens de compenser ces hausses de coût de la vie. Les familles devront ainsi gérer un manque à gagner annuel estimé à plusieurs milliers de shekels.
Shufersal, la plus grande chaîne de supermarchés d'Israël, a vu ses bénéfices trimestriels augmenter de près de 370 % grâce à la hausse des prix et à la forte demande en produits d'épicerie, sans compter le nombre plus élevé d'Israéliens restés dans le pays cet été en raison de la guerre contre le groupe terroriste du Hamas, qui dure aujourd'hui depuis plus d'un an.
Shufersal a déclaré un bénéfice net de 238 millions de shekels pour le trimestre de juillet à septembre, contre 51 millions un an plus tôt. La marge bénéficiaire brute de la chaîne de supermarchés au troisième trimestre a augmenté pour se porter à 28,5 %, contre 26,2 % l'an dernier. Le chiffre d'affaires a augmenté de 6,3 % à 1,4 milliard de shekels sur cette période et les ventes dans les enseignes comparables ont augmenté de 6,5 % en glissement annuel.
Les défis sécuritaires croissants d'Israël poussent le gouvernement à envisager une augmentation conséquente de son budget de défense. Cependant, cette décision pourrait avoir des conséquences économiques notables pour les ménages israéliens, avertit Shmuel Abramzon (notre photo), économiste en chef au ministère des Finances. D'après ses projections, une augmentation annuelle de 10 milliards de shekels dans le budget de la défense pourrait engendrer un coût supplémentaire de 4 000 shekels pour le ménage moyen.
LONDRES, Royaume-Uni Plusieurs des plus grandes sociétés financières européennes ont réduit leurs liens avec des entreprises israéliennes ou avec des personnes ayant des liens avec le pays, selon une analyse des documents déposés par Reuters, alors que la pression de la part de militants et de gouvernements monte pour mettre fin à la guerre à Gaza, où Israël combat le groupe terroriste palestinien du Hamas depuis le pogrom perpétré par ce dernier le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.
Si les banques et les compagnies d'assurance font souvent état de leurs objectifs en matière d'environnement et de gouvernance, elles sont moins enclines à divulguer leur exposition potentielle à la guerre.
UniCredit a placé Israël sur une liste « interdite » lorsque la guerre a éclaté en octobre de l'année dernière, a déclaré une source au fait du dossier, confirmant une étude de l'organisation néerlandaise à but non lucratif PAX.
Les investissements dans les start-ups et les entreprises technologiques israéliennes ont ralenti au cours des trois derniers mois, chutant de 20 % par rapport au trimestre précédent, dans un contexte de guerre prolongée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza et de combats intenses contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans le nord, selon un rapport compilé par le centre de recherche IVC et LeumiTech, une branche de la banque Leumi spécialisée dans les entreprises technologiques.
Les start-ups israéliennes ont levé 2,43 milliards de dollars de capitaux auprès d'investisseurs de juillet à septembre, contre 3,05 milliards de dollars au cours du trimestre précédent, selon les données préliminaires du rapport.