Comme à Sydney, le 14 décembre dernier, les passages à l'acte antisémites trouvent leur condition favorable dans un fond de haine qui a bien d'autres éléments constitutifs que l'islamisme. En définitive, c'est la licence à l'antisémitisme, avec sa base sociale très large, qui est le socle de toutes les manifestations de l'antisémitisme, jusqu'à celles qui tuent, c'est-à-dire jusqu'à celles dont les islamistes ne sont que le bras armé.

Naveed Akram, le tireur survivant de l'attaque terroriste perpétrée lors d'un événement juif sur la plage de Bondi à Sydney, qui a fait 15 victimes, encourt la réclusion à perpétuité s'il est reconnu coupable, a déclaré la commissaire de la police fédérale australienne, Krissy Barrett, dans un communiqué.

Grâce à ses blessures infligées lors de l'attaque dimanche, Akram est sorti du coma récemment et a été inculpé aujourd'hui de 59 chefs d'accusation, dont des accusations de terrorisme et 15 chefs d'accusation de meurtre. Son père, Sajid, qui était également tireur, a été tué lors de l'attaque.

Mme Barrett a indiqué que l'enquête sur le massacre se poursuit et a tenu à rassurer la communauté juive. Elle a affirmé qu'il n'y a « aucune menace persistante ».

« Il est difficile de rester insensible à la douleur qui pèse sur Sydney », a-t-elle déclaré. « Cet événement nous rappelle l'acte cruel et haineux perpétré contre la communauté juive. En tant que commissaire de la police fédérale australienne, je dis aux Australiens juifs : vous n'êtes pas seuls dans cette épreuve et vous ne devez pas la traverser seuls. »

Un nouvel incident survenu dans le métro de New York vient raviver les préoccupations croissantes autour de la sécurité des Juifs dans les transports publics de la métropole américaine. Lundi soir, en plein coeur de Manhattan, un groupe de passagers identifiés comme juifs affirme avoir été pris pour cible lors d'un trajet sur la ligne 3, reliant Union Square à Brooklyn. Si aucune violence physique n'a été signalée, la séquence a laissé une forte impression de menace et de vulnérabilité.

Selon les témoignages recueillis, les faits auraient débuté après un changement de ligne à la station Franklin Avenue. Plusieurs individus auraient proféré des insultes à caractère antisémite avant de monter dans la même rame que les victimes. Le groupe incriminé aurait ensuite suivi les passagers juifs sur plusieurs stations, maintenant une pression constante par des propos agressifs et intimidants. Face à cette situation jugée dangereuse, les victimes ont préféré descendre une station plus tôt, près de Kingston Avenue, afin d'éviter une possible agression physique.

L'Australie a commencé à rendre hommage aux victimes de l'attentat terroriste de Bondi Beach, survenue il y a trois jours lors d'un événement marquant le début de Hanoucca. Alors que les premières cérémonies funéraires et veillées se tiennent à Sydney, le pays reste sous le choc de l'attaque la plus meurtrière qu'il ait connue depuis trente ans.

Le bilan humain est lourd : quinze personnes ont été tuées et 22 autres restent hospitalisées. Parmi les victimes figurent des membres éminents de la communauté juive locale et internationale, dont Eli Schlanger, rabbin adjoint à la synagogue Habad de Bondi et père de cinq enfants, un survivant de la Shoah âgé de 87 ans, ainsi qu'une fillette de 10 ans, Matilda, dont la famille avait fui l'Ukraine pour s'installer en Australie. Son père a rappelé lors d'une veillée que le choix de son prénom symbolisait leur volonté de s'intégrer pleinement au pays.

Une veillée de Hanouka empreinte d'émotion s'est tenue à Bondi Beach, à Sydney, à proximité du lieu de l'attaque meurtrière qui a endeuillé l'Australie cette semaine. Lors de la cérémonie d'allumage de la hanoukia, la mère de Matilda, une fillette de 10 ans tuée lors de la fusillade, a pris la parole publiquement pour la première fois, livrant un témoignage bouleversant devant la communauté juive locale, aux côtés de son fils Vadim.

Originaire d'Ukraine, la famille avait trouvé refuge en Australie après avoir fui la guerre. La mère de Matilda a évoqué avec douleur ce qu'elle décrit comme une cruelle ironie du destin. Elle a raconté avoir quitté l'Ukraine avec son fils aîné, soulagée de le savoir en sécurité loin du conflit, sans jamais imaginer que sa fille perdrait la vie dans le pays censé leur offrir protection. « Perdre ma fille ici, c'est un cauchemar », a-t-elle confié, la voix brisée.

À la suite de la fusillade meurtrière perpétrée à Sydney lors d'une célébration de Hanoukka, l'ancien Premier ministre Naftali Bennett, le principal adversaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu aux élections de l'année prochaine, a fait savoir à 15 ambassadeurs étrangers que « les Juifs du monde entier font face à un danger immédiat et manifeste », selon son bureau.

« Nous assistons à un tsunami mondial d'antisémitisme », a déclaré Bennett. « Chaque pays a l'obligation de protéger ses citoyens juifs. Je vous avertis : tout pays qui ne prendra pas fermement position contre l'antisémitisme sera tenu responsable des actes terroristes commis sur son sol. »

Le Mossad, service de renseignement israélien, a demandé à de nombreux pays, notamment européens, de renforcer la sécurité pour les festivités de Hanoucca, par crainte d'une tentative d'attentat similaire à celui de Bondi, rapportent les médias israéliens.

Selon ces mêmes sources, les responsables de la sécurité craignent que les rassemblements publics prévus dans les prochains jours de la fête juive, ainsi que les marchés de Noël, ne deviennent des cibles pour les groupes terroristes.

Les 15 victimes du massacre survenu lors d'une célébration de Hanoukka sur la plage de Bondi à Sydney, en Australie, sont âgées de 10 à 87 ans, a déclaré Chris Minns, Premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud.

Lors d'une conférence de presse, M. Minns a indiqué que 42 personnes étaient toujours hospitalisées suite à la fusillade. Parmi elles, deux policiers blessés.

Ahmad Ghadiri Abyaneh, fils de l'ancien ambassadeur d'Iran en Australie Mohammad-Hassan Ghadiri Abyaneh, a publié sur le réseau social X un message à caractère antisémite quelques heures seulement avant l'attaque meurtrière visant un rassemblement juif à Sydney, dimanche.

Dans cette publication, Abyaneh qualifie les célébrations de Hanouka de « plateforme pour des rituels sataniques de cercles maçonniques » et appelle explicitement à une forme de « défense » durant la fête juive. Citant le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, il affirme que la « défense spirituelle » lors des cérémonies de Hanoucca est « nécessaire ».

La mère de Naveed Akram, 24 ans, qui, avec son père Sajid, aurait perpétré l'attentat terroriste visant des Juifs sur la plage de Bondi à Sydney, a déclaré ne pas croire que son fils puisse être derrière cet attentat, le qualifiant de « bon garçon ».

Verena Akram a confié au Sydney Morning Herald que le père et le fils avaient annoncé à la famille qu'ils partaient pêcher pour le week-end.

« Il n'a pas d'arme à feu. Il ne sort même pas. Il ne fréquente pas ses amis. Il ne boit pas, il ne fume pas, il ne va pas dans les mauvais endroits », a-t-elle déclaré. « Il va travailler, il rentre à la maison, il fait du sport, et c'est tout. »

« Tout le monde rêverait d'avoir un fils comme le mien... c'est un bon garçon. »

Elle a ajouté avoir parlé à son fils quelques heures avant la fusillade. « Il m'appelle et me dit : "Maman, je suis allé nager. J'ai fait de la plongée sous-marine. On va manger maintenant, et ce matin aussi, et on va rester à la maison parce qu'il fait très chaud." »

À la suite de l'attentat survenu dimanche à Sydney lors d'une célébration de Hanouka, les autorités françaises ont annoncé un renforcement immédiat des mesures de sécurité autour des lieux de culte juifs. Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a demandé aux préfets d'accroître la vigilance face à « la prégnance de la menace terroriste » et à « la persistance des tensions au plan international ».

Le rabbin Eli Schlanger, assassiné aujourd'hui lors de l'attentat terroriste perpétré à Bondi Beach pendant une fête de Hanoucca, avait écrit une lettre au Premier ministre australien Anthony Albanese il y a plusieurs semaines pour lui demander de soutenir Israël, d'après la chaîne Channel 12.

« En tant que rabbin de Sydney, je vous supplie de ne pas trahir le peuple juif, et non Dieu lui-même », écrivait Schlanger à Albanese, largement considéré comme un critique virulent d'Israël, selon le reportage.

« Les Juifs ont été arrachés à leur terre à maintes reprises par des dirigeants dont le souvenir est aujourd'hui empreint de mépris dans les pages de l'histoire. Vous avez l'opportunité de vous ranger du côté de la vérité et de la justice », peut-on lire dans la lettre.

« Je vous félicite d'avance pour votre courage de faire ce qui est juste et de vous opposer fermement à cet acte d'hérésie », concluait Schlanger.

Le rabbin assistant du centre Chabad de Bondi à Sydney, Schlanger, figure parmi les onze victimes de l'attentat terroriste. Au moins treize personnes ont été grièvement blessées.

Par ailleurs, le roi Charles III s'est dit « consterné et attristé » par « l'odieux attentat terroriste antisémite perpétré contre des Juifs », suite à la fusillade meurtrière survenue sur la plage de Bondi, visant un rassemblement pour Hanoucca.

Charles, qui, en tant que chef du Commonwealth, est également chef d'État australien, a rendu hommage à la police et aux services d'urgence « ainsi qu'aux citoyens dont l'héroïsme a sans aucun doute permis d'éviter une tragédie encore plus grande ».

« Je sais que l'esprit de solidarité et d'amour qui rayonne tant en Australie et la lumière au coeur de la fête de Hanoucca triomphera toujours des ténèbres d'un tel mal », a-t-il ajouté dans une déclaration diffusée sur X.