Antisémitisme : racisme envers les Juifs & Israël

Une quatrième victime a été déclarée décédée dimanche, alors que la communauté juive de Belgique a été placée en état d'alerte tandis que la police traque un homme armé qui a ouvert le feu au Musée Juif de Bruxelles dans une attaque attribuée à la croissance de l'antisémitisme.

Un couple de touristes israélien et une femme française sont décédés par balles au visage et au cou après qu'un homme agissant apparemment seul ait tiré dans le Musée samedi après-midi avant de s'échapper quelques minutes plus tard à pied.

Une quatrième victime, un belge qui faisait du bénévolat pour le musée, a été grièvement blessé et déclaré mort dimanche.

Joël Rubinfeld, chef de la Ligue Belge Contre l'Antisémitisme, a déclaré à l'AFP que la quatrième victime, âgée d'une vingtaine d'années, travaillait comme réceptionniste au musée, et est décédée dimanche dans l'après-midi.

La première attaque de ce genre en Belgique en plus de 30 ans a ravivé les craintes d'un retour à l'antisémitisme violent en Europe, avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou mettant notamment en cause "l'hypocrisie" de l'Europe dans son attitude à l'égard de l'état juif.

Un appel au public pour aider la police à identifier le tireur a été émis par la procureur Ine Van Wymersch, qui a déclaré que l'homme a probablement agi seul et était "bien préparé et bien armé."

Des vidéos ont été diffusées pour tenter de reconnaître le tueur :

La procureur a ajouté que, comme il n'y a pas eu de revendications, "je ne peux pas confirmer qu'il s'agisse d'un acte terroriste ou antisémite," mais "toutes les pistes restent ouvertes."

La police belge a décrit l'homme comme de taille moyenne et athlétique. Il a effectué l'attaque de manière délibérée, sans se presser, en quittant les lieux à pied.

Les président français François Hollande, qui a eu tout comme Netanyahou une conversation avec le premier ministre belge, a déclaré qu'il n'avait aucun doute sur le "caractère antisémite" de l'attaque.

Netanyahou, accueillant le pape en Israël, a salué ce dernier pour sa "position déterminée contre l'antisémitisme, en particulier à la lumière de la haine croissante des juifs dont nous sommes témoins ces derniers jours."

L'attaque dans le cœur animé de Bruxelles, à quelques mètres d'un festival de jazz, est venue alors que le pays se dirigeait vers une élection générale essentielle aux côtés d'un vote pour le parlement européen.

"Un jour d'élection est généralement une célébration de la démocratie. Aujourd'hui il a été assombri," a déclaré le premier ministre belge Elio Di Rupo. "C'est dans l'esprit de tout le monde."

"En Belgique nous ne sommes pas habitués à de tels actes de barbarie."

Quelques 40 000 juifs vivent en Belgique, dont près de la moitié à Bruxelles et en Wallonie, et le reste dans la ville portuaire d'Anvers.

Condamnant un "acte terrible" dans la ville qui accueille l'UE et le siège de l'OTAN, le président de la Commission Européenne a déclaré : "ce fut une attaque contre les valeurs de l'Europe que nous ne pouvons tolérer."

Des fleurs et des bougies ont été déposées en face du musée dimanche alors que plusieurs personnes venaient se recueillir sur les lieux de l'attaque.

Le président du Congrès Juif Européen, Moshé Kantor, a rencontré le premier ministre Di Rupo dimanche, après des entretiens avec les dirigeants communautaires et la ministre de l'intérieur Joëlle Milquet.

Le gouvernement a détaché une protection policière permanente dans les écoles, synagogues et centres culturels juifs conformément a la décision de placer les institutions juives sous sécurité maximale, a dit Milquet.

"Ces mesures resteront en place pour le moment," a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

La police belge détenait samedi soir une personne qui était soupçonnée d'avoir conduit le tueur sur les lieux au volant d'une Audi. Il a admis avoir été sur les lieux au moment de l'attaque, mais a nié toute implication. Le procureur a déclaré dimanche que cette personne avait été remise en liberté.