Israël : Défense au Moyen-Orient

Maintenant que le régime iranien a le vent dans le dos après avoir gagné la légitimité internationale, et verra bientôt ses fonds dégelés, on peut s'attendre à ce qu'ils doublent (au moins) leur soutien aux groupes terroristes qu'ils dirigent dans la région.

Un Iran plus fort se traduira par un Hezbollah plus fort au Liban, le renforcement des Houthis au Yémen, le renforcement des forces chiites en Irak et en Syrie, tout en augmentant également les conflits sectaires alimentés par les minorités chiites ou des agents iraniens à travers le monde arabe.

Par exemple, avec l'Iran contrôlant deux états arabes riverains de la Jordanie (Irak et Syrie), le royaume est devenu une cible appropriée pour l'expansion des troubles et de l'influence iranienne.

Les medias jordaniens ont rapporté plus tôt ce mois que les forces de sécurité du pays avaient arrêté un agent iranien planifiant une attaque terroriste contre le royaume.

Dans le Golfe, le Bahreïn sunnite, qui accueille la cinquième flotte américaine, a connu des turbulences sporadiques depuis les manifestations de masse de 2011 dirigées par les chiites majoritaires réclamant des réformes et un plus grand contrôle au sein du gouvernement, un soulèvement mis à pas avec l'aide de l'Arabie Saoudite.

Plus de ces soulèvements pourraient être imminents.

Les arabes sunnites ne vont pas se coucher devant l'escalade iranienne en Syrie, au Yémen, en Irak ou ailleurs, et sont susceptibles de répondre en soutenant les islamistes opposés ou d'autres forces alliées et pousser leur propre option nucléaire avant que l'Iran acquiert la capacité.

Jihad el-Khazen, un important chroniqueur du journal Al-Hayat basé à Londres, a écrit mercredi un article, "Très Recherché : programme nucléaire militaire arabe."

L'accord des puissances mondiales avec l'Iran "vient à notre charge et exige le début du programme nucléaire arabe", a-t-il dit.

Ayman al-Hammad, écrivant dans le journal saoudien Al-Riyad, a dit mercredi que l'accord "peut être considéré comme un feu vert" pour le développement d'un programme nucléaire du Golfe, dirigé par le programme saoudien, afin d'atteindre et de maintenir une dissuasion et un équilibre des pouvoirs.

"Ceci est un très mauvais accord pour le Moyen Orient, pire qu'on ne l'imaginait," a déclaré mercredi Ali Bakir, un chercheur sur le Moyen Orient.

Bakir, qui a écrit mardi un article dans le journal qatari Al-Arab, a prédit que l'accord avec l'Iran conduirait probablement à plus de guerres dans la région, et ajouté que l'accord n'est qu'un "vœux" basé sur de "faux espoirs".

L'accord n'empêchera pas l'Iran d'obtenir des armes nucléaires et ne causera pas de changement dans son comportement dans la région, a-t-il affirmé.

Alors que le président américain Barack Obama a dit que l'accord permettra d'éviter la guerre, Bakir a déclaré que le contraire est plus susceptible d'être le cas, qu'il y aura plus de guerres.

"De nombreux gouvernements arabes ne font pas confiance à l'administration Obama et certainement pas au régime iranien," a-t-il poursuivi.

L'idée de la "lutte contre le radicalisme" a servi de catalyseur pour l'accord, dit Bakir, mais alors que la définition pratique du radicalisme pour l'administration américaine se réfère exclusivement aux groupes sunnites, cela signifiera plus de guerres régionales, qui mèneront à plus de radicalisme encore, à plus de sectarisme, et plus de terrorisme.

"L'accord peut permettre au secrétaire d'état John Kerry et au ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif d'obtenir un prix Nobel de la paix, mais l'Iran obtiendra sa bombe nucléaire," a-t-il dit.

Uzi Rabi, directeur du Centre Moshé Dayan pour les études moyen-orientales à l'Université de Tel Aviv, a déclaré mercredi que les états sunnites de la région sont très inquiets à propos de l'accord avec Téhéran.

"L'Iran est devenu une sorte de superpuissance régionale," a-t-il dit.

L'Arabie Saoudite ne sera pas laissée pour compte et cherchera des armes non conventionnelles avancées, "quelque chose qui pourrait soulever des craintes en Israël," a dit Rabi.

Ce genre de réaction en chaîne pourrait conduire à une énorme course régionale aux armes classiques, en plus de tentatives de certains de se nucléariser, a-t-il ajouté.

Rabi a prédit qu'a la place de pacifier la région, l'accord agrandira encore plus le fossé entre sunnites et chiites, causant plus de sunnites à rejoindre l'Etat Islamique et d'autres groupes islamistes.

Nous pouvons nous attendre à "plus de frictions, plus d'instabilité, des réalités fragmentées, des alliances ad hoc," et le tout sans une forte présence américaine dans la région, a-t-il dit.

L'accord a provoqué un "changement radical du paysage géopolitique", dit Rabi, ajoutant que l'Arabie Saoudite et d'autres états arabes ont appris qu'ils ne peuvent pas compter sur le soutien des américains.