Politique Israël

La législation visant à imposer des peines plus sévères contre les lanceurs de pierres à passé lundi soir le dernier obstacle à la Knesset après être passé en deuxième et troisième lecture.

Le projet de loi, proposé par l'ancienne ministre de la justice Tzipi Livni, puis promu par son successeur Ayelet Shaked, a été adopté par 69 voix pour et 17 voix contre.

La nouvelle loi est un amendement à la loi existante, et sert à la compléter et la clarifier. Principalement, elle définit que les jets de pierres contre la police avec intention d'empêcher les policiers de faire leur devoir est une infraction.

L'amendement divise également le délit de jets de pierres en deux niveaux différents de gravite. Au premier niveau, les lanceurs de pierres pourront recevoir une peine de prison jusqu'à 10 ans sans qu'il y ait à prouver l'intention de nuire. Au deuxième niveau, dans les cas où le ministère public prouve l'intention de nuire, les lanceurs de pierres pourront recevoir une peine allant jusqu'à 20 ans de prison.

Avant cet amendement, la peine maximale pour avoir jeté des pierres ou d'autres objets sur des véhicules ou des individus sur une route était de 20 ans, mais il fallait que l'accusation puisse prouver que le lanceur voulait causer des dommages. Dans de nombreux cas, cette intention était difficile à prouver, créant une situation dans laquelle les lanceurs de pierres recevaient des peines légères, qui ne correspondaient pas à la gravité de l'infraction.

"Justice a été faite aujourd'hui," a déclaré Shaked après les votes. "Pendant des années, les terroristes fuyaient les punitions et les responsabilités. La clémence envers les terroristes s'arrête aujourd'hui. Un lanceur de pierres est un terroriste, et seul un châtiment approprié peut servir de dissuasion."

Evidement, les députés arabes de la Knesset ont mal pris la nouvelle loi.

Jamal Zahalka, de la liste arabe unifiée, a dit : "imaginez que nous apportons devant le juge ceux qui ont jeté des pierres et ceux qui les ont amené à jeter des pierres, qui sera mis en prison par le juge ? Celui qui a démolit une maison, exproprié la terre ou tué le frère ? Ou le garçon qui a jeté une pierre ? Vous tombez sur des personnes qui réagissent à de plus grands torts. C'est de l'hypocrisie. Ceux qui démolissent des maisons sont récompensés, mais le garçon dont la colère est justifiée est puni," a-t-il dit, justifiant le terrorisme contre la politique du pays qui lui paye son salaire.

Le député Ahmed Tibi a lui ajouté : "il y a un ordre dans l'armée qui si les soldats arrivent à un endroit où des juifs protestent et un des manifestants saute sur un soldat, ils ne sont pas autorisés à tirer parce qu'il est juif. Dans les mêmes circonstances, lorsqu'ils sont arabes, ils tirent pour tuer. "Neutraliser" ils disent. Voila pourquoi un palestinien est condamné, même si il jette une pierre non létale." On attend tous qu'il reçoive une des ces pierres non létales dans la figure pour revoir son jugement, si il est encore en vie.

Les choses se sont échauffées quand le vice président de la Knesset, Hilik Bar, a justement répondu à Tibi en disant : "c'est bien pour vous de critiquer les soldats de Tsahal, mais n'oubliez pas que c'est grâce a eux que nous pouvons avoir cette discussion ici. Comme ils me protègent moi, ils vous protègent vous aussi dans la jungle du Moyen Orient."

Les députés arabes ont répondu par ce qu'ils font de mieux : des cris et des insultes.