Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'Arabie Saoudite est de plus en plus disposée à partager des renseignements avec Israël et d'autres nations du Moyen Orient concernant l'Iran et l'extrémisme islamique, a déclaré samedi le directeur de la CIA, Mike Pompeo.

Le gouvernement israélien a déclaré le mois dernier qu'Israël avait des contacts clandestins avec l'Arabie Saoudite au milieu de préoccupations communes au sujet de l'Iran, une première révélation par un haut responsable de l'un des deux pays de transactions secrètes.

"Nous les avons vus travailler avec les israéliens pour repousser le terrorisme a travers le Moyen Orient, dans la mesure où nous pouvons continuer à développer ces relations et travailler ensemble, les états du Golfe et le Moyen Orient au sens large seront probablement plus sécurisés," a dit Pompeo.

Le mois dernier, le chef d'état-major de Tsahal, Gabi Eisenkot, a déclaré à un journal saoudien qu'il était "prêt à échanger des expériences avec l'Arabie Saoudite et d'autres pays arabes modérés (…) et échanger des renseignements pour affronter l'Iran".

Ce réchauffement des liens avec Israël font partie des efforts de Riyad pour construire des alliances dans sa lutte contre l'Iran. L'Arabie Saoudite a tenu une réunion d'urgence avec des alliés arabes au Caire le mois dernier pour discuter de la confrontation avec l'Iran et le Hezbollah.

Le directeur de la CIA, Pompeo, a déclaré avoir envoyé une lettre au général iranien Qassem Soleimani et aux dirigeants iraniens pour exprimer son inquiétude face au comportement de plus en plus menaçant de l'Iran en Irak. Parlant lors d'une conférence en Californie, Pompeo a déclaré qu'il avait envoyé la lettre après que le commandant iranien ait indiqué que les forces sous son contrôle pourraient attaquer les forces américaines en Irak. Il n'a pas précisé la date.

"Ce que nous lui avons communiqué dans cette lettre était que nous le tiendrons lui et l'Iran responsable de toute attaque contre les intérêts américains en Irak par des forces qui sont sous leur contrôle," a dit Pompeo.

"Nous voulions nous assurer que lui et les dirigeants iraniens comprennent cela d'une manière parfaitement claire."

Soleimani, qui est le commandant des opérations étrangères des Gardiens de la Révolution, a refusé d'ouvrir la lettre, selon Pompeo, qui a pris la direction de la CIA en janvier.

Les medias iraniens ont cité Mohammad Mohammedi Golpayegani, un proche collaborateur du guide suprême Ali Khamenei, affirmant qu'un contact de la CIA avait tenté de donner une lettre à Soleimani alors qu'il se trouvait en novembre dans la ville syrienne d'Abu Kamal.

"Je ne prendrai pas votre lettre, je ne la lirai pas et je n'ai rien à dire à ces gens," aurait déclaré Soleimani, selon Golpayegani.

Reuters a signalé en octobre que Soleimani avait averti à plusieurs reprises les dirigeants kurdes du nord de l'Irak de se retirer de la ville pétrolière de Kirkuk, ou de subir les assauts des forces iraniennes et des combattants alliés de l'Iran et de retourner dans la région irakienne du Kurdistan.

La présence de Soleimani sur les lignes de front souligne l'emprise de Téhéran sur la politique en Irak, et vient alors que l'Iran chiite cherche à gagner une guerre par procuration au Moyen Orient avec son rival régional et allié des Etats-Unis, l'Arabie Saoudite sunnite.

Une coalition menée par les Etats-Unis a combattu l'Etat Islamique en Irak et en Syrie et se trouve souvent à proximité de milices alliées de l'Iran luttant également contre ISIS.

"Regardez seulement les dernières semaines et les efforts des iraniens pour exercer une influence dans le nord de l'Irak et d'autres endroits en Irak pour voir que les efforts iraniens pour être la puissance hégémonique à travers le Moyen Orient continue d'augmenter," a souligné Pompeo.