Israël : Défense au Moyen-Orient

L'Iran a blâmé Israël pour l'attaque d'un drone contre une usine militaire près de la ville centrale d'Ispahan, a déclaré jeudi l'agence de presse semi-officielle ISNA, jurant de se venger de ce qui semblait être le dernier épisode d'une longue guerre secrète.

Dans une lettre adressée au chef de l'ONU, l'envoyé iranien de l'ONU, Amir Saeid Iravani, a déclaré qu'une enquête primaire suggérait qu'Israël était responsable de l'attaque de samedi soir.

« L'Iran se réserve le droit de donner une réponse ferme quand et comme il le juge nécessaire », a déclaré Iravani dans la lettre, ajoutant : « Cette action entreprise par Israël va à l'encontre du droit international » et mérite d'être condamnée.

Iravani a qualifié l'installation, où, selon des informations, l'Iran produisait des armes avancées, de « complexe industriel » appartenant au ministère de la Défense de la ville.

Dans sa lettre, l'ambassadeur a fait référence à diverses déclarations récentes diffusées par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le président Isaac Herzog et le chef d'état-major sortant Aviv Kochavi, et a protesté contre leur menace d'endommager les infrastructures vitales de l'Iran.

Il a également appelé le Conseil de sécurité à condamner la déclaration « provocatrice et injustifiée » d'un responsable ukrainien concernant la frappe sur Ispahan, dans laquelle il s'est félicité de l'attaque contre « l'infrastructure vitale » de l'Iran, selon lui.

L'attaque est survenue au milieu des tensions entre l'Iran et l'Occident au sujet de l'activité nucléaire de Téhéran et de sa fourniture d'armes - y compris des "drones suicides" à longue portée - pour la guerre de la Russie en Ukraine, ainsi que des mois de manifestations antigouvernementales à la maison.

L'ennemi juré Israël a longtemps déclaré qu'il était prêt à frapper des cibles iraniennes si la diplomatie ne parvenait pas à freiner les programmes nucléaires ou de missiles de Téhéran, mais il a pour politique de ne pas commenter des incidents spécifiques.

Plus tôt cette semaine, une chaîne de télévision saoudienne a rapporté que l'explosion de l'installation militaire d'Ispahan était le résultat d'une attaque menée par l'US Air Force et un autre pays anonyme.

Cependant, quelques heures plus tard, des sources de renseignement américaines ont rapporté que l'attaque par drone avait été menée par l'agence de renseignement israélienne Mossad.

Téhéran a affirmé que l'attaque avait été déjouée et que deux des trois drones attaquants avaient été abattus. Il a également été signalé que le drone qui a réussi à frapper l'installation n'a causé que des dégâts mineurs et aucune victime.

Le New York Times a cité de hauts responsables américains connaissant les détails du dialogue entre Washington et Jérusalem au sujet de l'action disant que le but de l'installation militaire n'est pas clair à ce stade, et l'étendue des dommages causés par l'attaque est également inconnue.

Cependant, Ispahan est un centre majeur de recherche et de développement de missiles pour la République islamique. La ville du centre de l'Iran abrite plusieurs sites de fabrication de missiles Shahab à moyenne portée, qui peuvent atteindre Israël et des cibles au-delà.

L'attaque est survenue quelques semaines après que des responsables américains ont annoncé publiquement que l'Iran était le principal fournisseur de drones de la Russie pour une utilisation dans la guerre en Ukraine. Cependant, les sources ont déclaré dans le rapport qu'elles pensaient que l'attaque en Iran découlait des préoccupations d'Israël concernant sa propre sécurité, et non en raison du potentiel d'exportation de missiles vers la Russie.

L'attaque a eu lieu au moment même où le secrétaire d'État américain Anthony Blinken entamait sa visite en Israël, sa première depuis le retour de Benjamin Netanyahou au poste de Premier ministre après un interrègne d'un an et demi.

Le chef de la CIA, William Burns, s'est rendu en Israël la semaine dernière, mais on ne sait pas si la possibilité d'une attaque contre Ispahan a été évoquée lors de sa visite.

L'Iran a publié des images qui, selon lui, montrent les restes des « drones suicides » utilisés dans l'attaque « ratée » contre ce qu'il a défini comme une « usine de munitions » dans la ville du centre de l'Iran.

Dans les images, on voit de petits trous sur le toit de ce que l'on prétend être l'installation visée par l'attaque, et un journaliste iranien s'est entretenu avec les travailleurs à l'intérieur du bâtiment dans une tentative claire de renforcer les affirmations de Téhéran selon lesquelles l'attaque avait échoué. Dans le rapport, le radiodiffuseur public de la République islamique a spécifiquement déclaré que l'activité dans l'établissement se poursuivait comme d'habitude.

Les responsables américains se sont précipités pour nier publiquement l'implication de Washington dans l'attaque de dimanche matin. Une source a confirmé qu'Israël avait mené l'attaque mais n'avait pas de détails sur sa cible.

Ispahan abrite quatre petites installations de recherche nucléaire exploitant des réacteurs nucléaires fournis par la Chine il y a de nombreuses années. Cependant, l'installation ciblée samedi est située dans le centre-ville et ne semble pas être liée au programme nucléaire de Téhéran.