Yarden Bibas est arrivé samedi au centre médical Sheba après 484 jours de captivité du Hamas, où le personnel médical se prépare à des soins psychologiques et physiques intensifs.
Les images de sa libération ont mis en évidence le fardeau émotionnel qu'il a enduré, et les équipes médicales se préparent à la possibilité que son rétablissement psychologique soit encore plus difficile que la rééducation physique. Sa famille – ses parents Pnina et Eli et sa sœur Ofri – est restée à ses côtés, logeant dans sa chambre d'hôpital et demandant à ce que son intimité soit respectée.
Dans leur première déclaration, la famille Bibas a exprimé son soulagement et son chagrin : « Yarden est à la maison. Un quart de notre cœur est revenu après 15 longs mois. Les mots ne peuvent pas décrire le soulagement de le tenir à nouveau dans ses bras, d'entendre sa voix. Mais la maison est incomplète. Yarden est un père qui a quitté son abri pour protéger sa famille, a survécu à la captivité avec un immense courage et est maintenant de retour à une réalité insupportable. »
La famille a exhorté le public à respecter le besoin de vie privée de Yarden. « Donnez-lui l’espace dont il a besoin pour que son corps et son âme commencent à guérir. Merci à notre incroyable peuple, à nos soldats et à ceux qui ont sacrifié leur vie pour rendre ce jour possible. Nous prendrons le temps de retrouver Yarden, mais notre combat continue. Shiri, Ariel et Kfir doivent rentrer à la maison, ainsi que tous les otages. Veuillez amplifier leurs voix, maintenant plus que jamais. Pour Yarden, pour eux tous, nous ne nous arrêterons pas tant qu’ils ne seront pas à la maison. »
Le personnel médical, initialement préoccupé par son état à sa libération, a été encouragé de voir Yarden sourire après avoir retrouvé ses proches. À bord de l’hélicoptère militaire qui le transportait à Sheba, il a posé avec sa sœur et son père, tenant un panneau sur lequel il a écrit : « Je tiens à remercier le peuple d’Israël pour son soutien. J’ai entendu de ma famille comment vous vous êtes battus pour moi, et j’apprécie profondément cela. Ce n’est pas acquis. » Il a également adressé ses vœux d’anniversaire à son grand-père Yechiel, en écrivant : « Joyeux 90e anniversaire, grand-père ! »
La famille Bibas s’était préparée à l’éventualité que Yarden soit libéré avant sa femme Shiri et leurs jeunes fils, Kfir et Ariel. Ces dernières semaines, les responsables israéliens ont exigé des réponses claires du Hamas sur leur sort, car ils étaient censés être parmi les premiers otages libérés selon les termes de l’accord. Jusqu’à présent, aucune nouvelle information n’a émergé, ce qui a intensifié les craintes pour leur bien-être.
S’adressant à Ynet plus tôt cette semaine, Ofri Bibas-Levi a déclaré que la famille se préparait à une nouvelle vague d’incertitude. « Nous ne faisons pas de préparatifs – tout au plus, nous pensons pratiquement à la logistique. Mais il n’y a pas de maison où retourner. Une phase se termine, une autre commence, pleine d’inconnus. C’est terrifiant », a-t-elle déclaré. « Je sais que nous nous dirigeons vers une autre tempête. La vie va à nouveau basculer, et je n’ai aucun moyen de me préparer. »
Jimmy Miller, le cousin de Shiri, s’est exprimé cette semaine dans une interview avec Ynet, exprimant l’angoisse de la famille face au manque d’informations.
« Que dirons-nous à Yarden s’il est libéré avant sa femme et ses enfants ? », a demandé Miller. « Que lui dirons-nous ? Nous n’avons pas de mots. Ce sont des moments difficiles, notre pire cauchemar. »
Le 7 octobre, des terroristes du Hamas ont brutalement enlevé Yarden du kibboutz Nir Oz. Des images vidéo le montrent battu et traîné à Gaza, le visage couvert de sang. Une vidéo de propagande du Hamas ultérieure le montre en train de parler de sa femme et de ses enfants, qui ont été enlevés séparément, probablement sous la contrainte, avec des mots dictés par ses ravisseurs. Il a eu 35 ans en captivité.
