Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a dévoilé aujourd’hui de nouveaux détails sur la récente frappe aérienne israélienne contre l’Iran lors d’une conférence de presse, mettant en lumière la planification de l’opération « Hila » et la stratégie militaire globale.
Selon M. Katz, l’opération a donné lieu à de longues discussions, avec au moins 14 réunions de sécurité organisées pour préparer la frappe. Un point clé du débat portait sur la participation des États-Unis à l’attaque ou sur le simple feu vert donné à Israël pour agir unilatéralement. Simultanément, l’armée de l’air israélienne a renforcé ses capacités afin de permettre la pénétration aérienne du territoire iranien.
L’objectif principal de l’opération, fixé en janvier, était de retarder temporairement le développement de l’arme nucléaire iranienne, forçant ainsi le pays à reconsidérer ses ambitions nucléaires. M. Katz a souligné qu’Israël n’avait pas reçu d’engagement explicite des États-Unis, mais que le silence américain valait approbation tacite de l’opération.
Quatre personnalités clés ont dirigé l’opération : le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le ministre de la Défense Jatz, le ministre Ron Dermer et le chef d’état-major israélien. De plus, une opération complémentaire baptisée « Tornado » a été mise en place sous les instructions directes de Katz. Elle visait à frapper des infrastructures clés à Téhéran et à dissuader l'Iran de riposter contre le front intérieur israélien.
Approuvée le 29 mai, cette opération visait à riposter à toute attaque iranienne potentielle. Elle a été programmée pour coïncider avec les prières des dirigeants iraniens le 12 juin, date à laquelle la plupart des responsables étaient attendus chez eux.
Katz a souligné que l'opération avait remporté un succès significatif, notamment grâce à la collaboration avec les États-Unis, notamment grâce au bombardement de bombardiers B2 ciblant les installations nucléaires iraniennes. « Nous avons porté un coup fatal aux capacités nucléaires et balistiques de l'Iran », a-t-il déclaré.
Selon Katz, Israël prépare actuellement un plan de coercition pour maintenir sa supériorité aérienne sur l'Iran et continuer à perturber les programmes nucléaires et balistiques du pays. « Si l'on pense que nous allons renoncer à cet exploit, on se trompe. Il ne s'agit pas d'une opération quotidienne comme celles menées au Sud-Liban, mais la capacité de coercition doit être présente aux points critiques », a-t-il déclaré.
Concernant la possibilité d'une reprise du programme de missiles iranien, Katz a souligné l'importance stratégique d'empêcher tout soutien matériel d'autres pays à l'Iran, insistant sur la nécessité d'une vigilance et d'une pression constantes.
Katz a également abordé les conflits internes au sein du cabinet, défendant le chef d'état-major face aux critiques. Il a ajouté que les Forces de défense israéliennes (FDI) affichaient une performance exceptionnelle, contrôlant plus de 70 % du territoire de Gaza. Il a précisé que l'armée ne gère pas les zones humanitaires, mais les sécurise, et a salué les efforts du ministre Bezalel Smotrich pour que des groupes américains prennent le contrôle de la distribution de l'aide du Hamas à Gaza, initiative menée par la Fondation humanitaire de Gaza.
Par ailleurs, Katz a révélé le projet de création d'une zone civile à Rafah, visant à reloger jusqu'à 600 000 habitants de Gaza. Cette zone, située entre les corridors de Morag et de Philadelphie, serait administrée par des organisations internationales et ne serait pas sous contrôle militaire israélien.
Katz a conclu en déclarant que la zone entre Morag et Philadelphie devrait rester sous contrôle israélien, même en cas de cessez-le-feu et d'accord sur les otages, permettant à Israël de continuer à empêcher le Hamas de faire passer des armes en contrebande et de reconstruire sa force militaire.
